AbattagesrĂ©gionaux : Volume abattu en rĂ©gion, toutes provenances confondues Volume produit en rĂ©gion, toutes destinations confondues INTERBEV Pays de la Loire 12 avenue JoxĂ© CROUSde Nantes - Pays de la Loire . Type de procĂ©dure : Appel d'offres ouvert - Accord cadre IntitulĂ© de la consultation : ENTRETIEN DES ESPACES VERTS POUR LES ETABLISSEMENTS DU CROUS DE NANTES . RĂ©fĂ©rence de la consultation : 2020FCS006 . Type de marchĂ© : Services . Avis de publicitĂ© Liste des avis de publicitĂ© publiĂ©s / parus pour ce marchĂ©; CMRRPays de la Loire-CHU de Nantes . Consultation mĂ©moire. HĂŽpital G.LaĂ«nnec, Bd Jacques Monod 44800 Saint-Herblain. TĂ©l : 0240165205. Fax : 0240165165. Ajouter aux favoris . Consultation MĂ©moire HĂŽpital Saint-Jacques . Consultation mĂ©moire. Maison Pirmil, 85 rue Saint-Jacques 44000 Nantes. TĂ©l : 0240846246. Ajouter aux favoris. Consultation MĂ©moire CH Chamre d’agriulture des Pays de la Loire – MAJ Mars 2019 Document remis Ă  titre d’information. Seule la rĂšglementation en vigueur fait foi. RĂšglementation sanitaire en circuits courts DĂ©coupe et transformation de viande aprĂšs abattage en abattoir agréé CE Tropd’arbres abattus pour les travaux de la ligne B du tram ? C’est ce que pensent des militants de la France insoumise qui ont lancĂ© une consultation en ligne. VostĂąches principales seront les suivantes : -Gestion de la base articles via la base de donnĂ©es (FabDis, CRM, SAP) : codification, mise Ă  jour -Mise Ă  jour mensuelle des sites internet de l'entreprise -Benchmark, Ă©tudes de marchĂ©, analyse cycle de vie produits, -Conception d'outils d'aide Ă  la vente, d'opĂ©rations commerciales -Analyse des ventes mensuelles -Participation Ă  l hx6tNv. Navigation des articles Suite Ă  l’annulation de l’arrĂȘtĂ© prĂ©fectoral de crĂ©ation de la ZAC Triangle de Gonesse, l’Établissement public foncier d’Ile-de-France EPFIF, rĂ©agit en mauvais perdant. Le CPTG a reçu par huissier de la part de l’EPFIF une sommation de quitter les lieux, Ă  savoir la parcelle du Triangle de Gonesse, oĂč plusieurs centaines de sauveteurs de terre sont venues planter, semer et manifester le 21 mai dernier. L’EPFIF nous fait sommation de procĂ©der Ă  la suppression, Ă  vos frais, des plantations effectuĂ©es sans droit ni titre sur la parcelle et de façon gĂ©nĂ©rale de quitter les lieux de toutes personnes et de tous biens, et ce immĂ©diatement et sans frais. » L’EPFIF n’a jamais pris aucun soin de cette parcelle qui peut produire de quoi nourrir la population. Contre les ennemis des terres, le CPTG appelle tout-e-s les sauveteurs de terre Ă  venir sur le Triangle, chemin de la Justice Ă  Gonesse, le DIMANCHE 18 MARS À 14H avec petites ou grandes pelles, gants, pots, outils de jardin, brouettes et teeshirts Sauveteur de Terre ». Pour s’y rendre RER B Parc des expositions, puis sortie avenue des Nations, bus 20, arrĂȘt le plus proche Ă  Gonesse Carrefour de la Fontaine Cypierre, ou train + vĂ©lo. ou dans Gonesse aller en haut de l’avenue du 12Ăšme RĂ©giment de Cuirassiers, au giratoire aller tout droit, puis prendre Ă  droite Chemin de la Justice. Voir plan d’accĂšs ICI. Pour retrouver NOTRE COMMUNIQUE de presse du 12 mars, voir ICI Pour lire notre REVUE DE PRESSE du 12 au 14 mars, voir ICI La terre ne nous appartient pas, nous l’hĂ©ritons de nos ancĂȘtres et nous l’empruntons Ă  nos enfants. L’ARRÊTÉ DU PRÉFET DU VAL-D’OISE DU 21 SEPTEMBRE 2016 AUTORISANT LA CRÉATION DE LA ZAC DU TRIANGLE DE GONESSE ANNULÉ PAR LE TRIBUNAL ADMINISTRATIF DE CERGY-PONTOISE C’est une belle victoire. Merci Ă  toutes celles et tous ceux qui l’ont rendue possible, particuliĂšrement notre avocat, Me Étienne AMBROSELLI, et notre Ă©quipe d’avocats et de juristes bĂ©nĂ©voles. Merci aussi aux centaines de donateurs qui nous permettent de faire face aux frais financiers inhĂ©rents Ă  toutes les procĂ©dures juridiques. Mais tant que les promoteurs de cette urbanisation des meilleures terres agricoles jouxtant Paris juste au sud de Roissy n’abandonneront pas la partie, nous devons poursuivre notre mobilisation. Ne lĂąchons rien et Ă  la fin c’est nous qu’on va gagner ! », comme dit le journal picard FAKIR. Pour retrouver NOTRE COMMUNIQUE de presse du 7 mars, voir ICI Pour lire notre REVUE DE PRESSE des 6 et 7 mars sur ce jugement, voir ICI Pour dĂ©couvrir le TEXTE INTÉGRAL du jugement, voir ICI Pour plus d’explications, allez sur la page d’accueil de notre site Une date Ă  retenir DIMANCHE 27 MAI 2018 GRAND RASSEMBLEMENT FESTIF SUR LES TERRES AGRICOLES DU TRIANGLE DE GONESSE Nous comptons sur la prĂ©sence de tou-te-s nos ami-e-s Bonjour, Pour diffuser cette proposition d’interpellation de nos dĂ©putĂ©s concernant le droit de veto au Conseil de sĂ©curitĂ© de l’ONU pourriez-vous la proposer Ă  vos adhĂ©rents et donateurs ? Merci pour votre contribution. — Jean-Claude Comment se fait-il que Bachar el Assad puisse massacrer librement sa population, assistĂ© par les Russes, le reste du monde Ă©tant seulement spectateur ? Le coupable en est le Droit de Veto au Conseil de SĂ©curitĂ© de l’ONU qui a permis, Ă  partir de 2011, que le prĂ©sident russe empĂȘche d’aboutir, Ă  lui tout seul, les rĂ©solutions de l’ONU destinĂ©es Ă  stopper Bachar el Assad. Adressez-vous Ă  votre dĂ©putĂ© pour lui demander, ainsi qu’à ses collĂšgues, deux choses – dans un 1er temps que la France abandonne son Droit de Veto, – et dans un 2Ăšme temps que la France agisse Ă  l’internationale pour l’abolition du Droit de Veto Ă  l’ONU * Cordialement. — signature — * je diffuse largement – pouvez-vous faire de mĂȘme ? Le rapport Spinetta sur l’avenir du rail, qui prĂ©conise notamment la suppression de nombre de dessertes, a Ă©tĂ© dĂ©noncĂ© par des ONG environnementales, qui soulignent que le train est “essentiel” pour combattre le rĂ©chauffement climatique. Ne pas construire de nouvel aĂ©roport Ă  Notre-Dame-des-Landes est un signal positif dans la lutte contre le changement climatique, mais ça ne suffit pas, insistent des ONG qui rĂ©clament des mesures pour freiner l’expansion du trafic aĂ©rien. Pour participer au dĂ©bat actuel dans le cadre de la prĂ©paration de la loi d’orientation des mobilitĂ©s nous vous proposons de reprendre la campagne menĂ©e en 2014 sur la pollu-taxe pour interpeller les dĂ©putĂ©s en nous appuyant sur l’excellent rapport du RĂ©seau Action Climat LE TRAIN, UN ALLIÉ ESSENTIEL POUR LE CLIMAT M. Spinetta a remis au gouvernement des prĂ©conisations sur la pertinence et l’avenir du train. Alors qu’il recommande de recentrer le ferroviaire sur les grandes villes, nous rappelons le rĂŽle majeur que peut jouer un maillage dense du transport ferroviaire dans la lutte contre les changements climatiques et les fractures territoriales. DĂ©laissĂ© par l’Etat ces derniĂšres annĂ©es et Ă  nouveau menacĂ©, ce mode de transport d’avenir mĂ©rite une politique d’amĂ©lioration et de modernisation volontariste pour se passer des modes de transports les plus polluants. LE TRAIN, NOTRE ALLIÉ POUR LE CLIMAT En moyenne, un dĂ©placement en train Ă©met au moins 10 fois moins de CO2 que le mĂȘme trajet en voiture et jusqu’à 50 fois moins de CO2 que l’avion. Un constat appuyĂ© par l’étude SNCF/Carbone 4 selon cette Ă©tude, un voyage en train IntercitĂ©s gĂ©nĂšre environ 15 fois moins d’émissions de CO2 par passager que le mĂȘme trajet en covoiturage, 5 Ă  15 fois moins que le mĂȘme voyage en autocar et 50 fois moins que l’avion. LE TRAIN EST MAL AU POINT EN FRANCE MalgrĂ© le formidable potentiel du train pour la prĂ©servation de l’environnement, le train continue Ă  perdre du terrain par rapport aux autres modes de dĂ©placement. C’est au coeur du bilan publiĂ© par l’Arafer fin 2017 la baisse de frĂ©quentation affecte surtout les IntercitĂ©s et dans une moindre mesure les TER. En rĂ©sulte, logiquement, la suppression de certaines lignes et la dĂ©gradation de l’offre pour les voyageurs retards, annulation
etc. Les grandes orientations du gouvernement en faveur de ce transport du quotidien et de sa rĂ©gĂ©nĂ©ration sont donc louables mais supposent de rĂ©pondre Ă  des besoins urgents dans un cadre budgĂ©taire contraint. La prioritĂ© doit ĂȘtre de rendre opĂ©rationnelles et attractives les lignes IntercitĂ©s et TER qui transportent 90% des voyageurs en France. Alors que les Français boudent le train, le dĂ©fi du gouvernement devrait consister Ă  rendre celui-ci Ă  nouveau attractif ! Or le manque d’investissement dans la rĂ©gĂ©nĂ©ration du rĂ©seau menace de fermeture environ 9 000 km de petites lignes, comme le rĂ©vĂ©lait Reporterre dans cette carte. UN FUTUR PLAN D’ENCLAVEMENT FERROVIAIRE ? Un gĂąchis car la France dispose du deuxiĂšme rĂ©seau ferroviaire europĂ©en aprĂšs l’Allemagne, selon SNCF RĂ©seau. Et l’intensitĂ© d’utilisation est mĂ©diocre selon l’ARAFER, seuls 48 trains par kilomĂštre passent chaque jour en France, contre 140 trains par kilomĂštre aux Pays-Bas, 119 en Suisse, 96 au Royaume-Uni et 75 en Allemagne. Il est aujourd’hui donc essentiel de revitaliser et prĂ©server le patrimoine du rĂ©seau ferroviaire français c’est lĂ  la clef pour obtenir un train accessible et abordable, permettant dans le mĂȘme temps de lutter contre la fracture territoriale. LamĂ©lioration ou la renaissance des petites lignes ferroviaires en zone pĂ©riurbaine et rurale et des trains IntercitĂ©s de nuit en fait partie. LE TRAIN UN ALLIÉ POUR RÉDUIRE LES FRACTURES TERRITORIALES Alors que le gouvernement prĂ©voit un plan routier sur dix ans pour achever le dĂ©senclavement de la France dans la future loi sur les mobilitĂ©s, il faut veiller Ă  ce que ces travaux ne facilitent pas les dĂ©placements en voiture dans des territoires oĂč son utilisation est d’ores et dĂ©jĂ  prĂ©dominante. C’est tout particuliĂšrement le cas dans les peu territoires peu denses, oĂč la voiture est dĂ©jĂ  utilisĂ©e pour les dĂ©placements quotidiens Ă  plus de 90%, contre 15% Ă  Paris, 50 Ă  70% dans les grandes agglomĂ©rations, 75 Ă  85% dans les villes petites et moyennes. RĂ©sultat, les dĂ©placements quotidiens de ces mĂ©nages pĂ©riurbains et ruraux gĂ©nĂšrent deux fois plus de CO2 que ceux des pĂŽles urbains qui ont plus tendance Ă  utiliser la marche, le vĂ©lo et les transports en commun Ă©tudes de l’INSEE et du SOeS. Il est donc essentiel de prĂ©server les rares alternatives Ă  la voiture dans ces territoires au lieu de les supprimer. LE GÂCHIS DES TRAINS DE NUIT Avec une portĂ©e jusqu’à 1500 km, le train de nuit est aussi un mode de transports pertinent pour les liaisons europĂ©ennes et mĂ©tropolitaines de longue distance. Malheureusement la plupart des lignes ont Ă©tĂ© supprimĂ©es ces 3 derniĂšres annĂ©es en raison de leur manque de rentabilitĂ© qui a depuis Ă©tĂ© contestĂ©. Alors que la France a dĂ©mantelĂ© la plupart de ses lignes, l’Autriche, Ă  travers son entreprise public ÖBB, dĂ©ploie un rĂ©seau en Europe Centrale, de Hambourg jusqu’à Rome. Cette nouvelle offre a obtenu une augmentation subite de la frĂ©quentation et a dĂ©gagĂ© des bĂ©nĂ©fices dĂšs la premiĂšre annĂ©e. LĂ  oĂč l’offre ferroviaire se modernise pour devenir attractive, elle rĂ©sulte en une augmentation du nombre de voyageurs. La menace qui pĂšse actuellement sur les trains risque donc trĂšs probablement de laisser la France sur le quai de la transition Ă©nergĂ©tique. LES PRÉCONISATIONS DU RÉSEAU ACTION CLIMAT ET DE SES ASSOCIATIONS MEMBRES POUR LA FUTURE LOI SUR LES MOBILITÉS L’offre de transport qui se dĂ©cide aujourd’hui structure fortement les mobilitĂ©s de demain. Elle dĂ©termine donc la capacitĂ© de la France Ă  atteindre les objectifs de l’Accord de Paris de limiter la hausse des tempĂ©ratures. ‱ L’effort de planification attendu des ONG devrait se traduire dans la future loi sur les transports au moyen d’un schĂ©ma national de transports sobre en carbone et en Ă©nergie qui garantit la desserte ferroviaire de toutes les grandes et moyennes villes françaises. ‱ Un milliard d’euros supplĂ©mentaire est nĂ©cessaire au financement de la modernisation du rĂ©seau ferrĂ© pour assurer le transport de voyageurs de maniĂšre sĂ»re et fiable, la sĂ©curitĂ© des voyageurs, l’augmentation des capacitĂ©s de circulation avec Ă©galement le doublement des voies uniques. ‱ En matiĂšre de transports de marchandises, l’utilisation, l’exploitation et l’optimisation du rĂ©seau existant pour le transport des marchandises est indispensable avec le dĂ©veloppement du transport combinĂ© et les autoroutes ferroviaires. ‱ Le volontarisme de l’Etat et des collectivitĂ©s territoriales est crucial pour Ă©toffer l’offre et les services de trains de maniĂšre qualitative et quantitative lignes capillaires, lignes d’équilibre du territoire, lignes rĂ©gionales. ‱ Les caractĂ©ristiques d’un meilleur niveau de service concernent Ă  la fois le prix avec les tarifications solidaires, le cadencement et l’optimisation des correspondances pour favoriser l’intermodalitĂ© mais aussi les services Ă  bord dont le transport de vĂ©lo doit faire l’office de prioritĂ©. DES PISTES DE FINANCEMENT JUSTES ET ÉCOLOGIQUES ‱ Introduire une pollutaxe kilomĂ©trique sur les poids lourds pour mettre sur un pied d’égalitĂ© les diffĂ©rentes modes de transports et encourager le report modal. ‱ Introduire une pollutaxe sur le kĂ©rosĂšne sur les vols domestiques pour rĂ©duire de maniĂšre immĂ©diate les Ă©missions de gaz Ă  effet de serre tout en dĂ©gageant de nouvelles ressources pour financer la modernisation du train. SNCF des ONG dĂ©noncent le rapport Spinetta, au nom du climat Voir en archives la cyberaction de 2014 Les Français payeront l’addition pour les camions DĂ©fendons la pollu-taxe Des rĂ©gions se disent prĂȘtes Ă  expĂ©rimenter une nouvelle Ă©cotaxe Interpellons Barbara Pompili prĂ©sidente de la Commission du dĂ©veloppement durable et de l’amĂ©nagement du territoire Madame la dĂ©putĂ©e, Monsieur le dĂ©putĂ©, RĂ©flĂ©chir aux transports de demain compatibles avec nos engagements internationaux pour le climat nĂ©cessite de revoir nos moyens de transports. Ne pas construire de nouvel aĂ©roport Ă  Notre-Dame-des-Landes ou limiter la vitesse Ă  80 km/h sont des signaux positifs mais insuffisants. DĂ©velopper des transports du quotidien sobres en carbone et en Ă©nergie nĂ©cessite d’introduire une pollu-taxe climatique contribution climat affectĂ©e au financement des rĂ©gions – sur les poids lourds pour mettre sur un pied d’égalitĂ© les diffĂ©rentes modes de transports et encourager le report modal. – sur le kĂ©rosĂšne sur les vols domestiques pour rĂ©duire de maniĂšre immĂ©diate les Ă©missions de gaz Ă  effet de serre tout en dĂ©gageant de nouvelles ressources pour financer la modernisation du train. Bonjour les amis de la nature, des riviĂšres et des milieux humides Ce dimanche Ă  15h une rĂ©union publique Ă  la Mairie de St Didier en Velay s’annonce chaude » pour la prĂ©servation de la zone humide de Champdolent menacĂ©e par des travaux d’une route et d’un stade. L’association Sauvegarde Environnement qui organise la projection-dĂ©bat a besoin de tous les soutiens. Le REN 43 et SOS Loire Vivante seront prĂ©sents j’y serais et non Corinne comme l’annonce le tract, mais ce n’est Ă©videmment pas suffisant. On a besoin de tout le monde, alors dimanche pour remplacer la promenade d’aprĂšs repas, venez vous informer et demander de repenser le projet d’amĂ©nagement du site ! Ci-aprĂšs pour info le message du PrĂ©sident GĂ©rard Cabut qui a Ă©tĂ© adressĂ© aux Ă©lus locaux commune et comcom Contactez moi pour toute info 06 14 36 43 45 A dimanche ? Merci de diffuser l’info autour de vous. Simon Burner Directeur SOS Loire Vivante-ERN France European Rivers Network 04 71 05 57 88 Au nom de notre association Sauvegarde Environnement, je vous invite Ă  assister et Ă  participer Ă  la projection dĂ©bat le dimanche 25 fĂ©vrier Ă  15h en mairie dans le cadre de la journĂ©e mondiale des zones humides, ayant pour titre “chez nous Champdolent menacĂ©â€œ, avec la participation de SOS Loire Vivante et du REN43, Les zones humides sont un patrimoine prĂ©cieux par la biodiversitĂ© qu’elles abritent et les fonctions naturelles qu’elles remplissent gratuitement, y compris pour notre eau potable, d’oĂč cette “journĂ©e mondiale des zones humides”. Cette zone concerne les deux communes de St Didier et St Victor, zone humide constituĂ©e des sources de la Genouille, qui se jette dans la SemĂšne, participant donc Ă  l’alimentation en eau potable de St Didier et La SĂ©auve, et, bien qu’elle recĂšle une biodiversitĂ© remarquable, elle n’a jamais bĂ©nĂ©ficiĂ© d’aucun classement ni protection Elle a fait l’objet de plusieurs Ă©tudes depuis 1990 une Ă©tude par une botaniste universitaire rĂ©putĂ©e, auteure du guide de la flore de la Hte Loire, une par la facultĂ© des sciences de St Etienne, prĂ©conisant d’en faire un lieu de reproduction de plantes rares des milieux humides, et d’y crĂ©er un vrai parcours botanique et pĂ©dagogique, et d’autres par des bureaux d’études en environnement, avec plusieurs autres prĂ©conisations. Pourtant cette zone a Ă©tĂ© oubliĂ©e, mĂ©connue, ignorĂ©e, voire mĂ©prisĂ©e, et est maintenant menacĂ©e, nous souhaitons donc engager enfin un vrai dĂ©bat sur son avenir, et notamment sur le projet de dĂ©placement/reconstruction prochain du stade de St Victor + parkings, + vestiaires, douches, WC sur une source! , tout Ă  fait incompatible avec un vrai projet naturaliste pour toute cette zone, et pour un stade Ă  3 kms du bourg ne rĂ©pondant mĂȘme pas aux besoins et commoditĂ©s des habitants de St Victor, sans parler du coĂ»t des transports y compris pollutions nous nous ne pouvons que nous opposer fermement Ă  ce projet. Les communes de St Didier et St Victor pourraient au contraire facilement, trĂšs utilement et Ă  peu de frais suivre les exemples des communes de plus en plus nombreuses qui classent leurs zones humides, les protĂšgent, y achĂštent mĂȘme des parcelles contrairement Ă  St Didier!!!, y replantent parfois des feuillus, y crĂ©ent de vrais parcours botaniques, en font des lieux d’expĂ©rimentation scientifique et de pĂ©dagogie, projets incompatibles avec un stade de foot, au grand profit de l’image de ces communes, ce que nous Ă©voquerons lors de cette sĂ©ance
 J’ajoute, qu’outre ces amĂ©nagements prĂ©vus Ă  Champdolent, la forĂȘt de Bramard va ĂȘtre “impactĂ©e” par la crĂ©ation de la nouvelle zone des Grangers prĂšs de St Just, et qui sait bientĂŽt d’autres choses vont “sortir des cartons”? On a refusĂ© Ă  notre association la consultation de l’étude de valorisation du bois de Bramard faite en 2012 pour le compte de la communautĂ© de communes, on peut comprendre pourquoi car son objet ne peut que laisser penser que parmi les scenarios envisagĂ©s d’autres projets vont bientĂŽt surgir. Il n’est plus possible de continuer Ă  sacrifier cette forĂȘt
 Je souligne enfin qu’à l’heure de la 6Ăšme grande extinction des espĂšces, au moment de la nouvelle rĂ©cente mise en garde alarmante signĂ©e par 15 364 scientifiques de 184 pays, et alors que plus des 2/3 des zones humides ont disparu , devant ces enjeux majeurs qui nous concernent tous, les communes ont un rĂŽle primordial Ă  jouer, ne passons pas Ă  cĂŽtĂ©, ce n’est pas un luxe, c’est une urgence pour tous
 Voir enfin cet article dont “La vĂ©ritĂ©, c’est que renverser la courbe de destruction des zones humides exige le courage de changer nos politiques” relĂšverons-nous ce dĂ©fi? Bien cordialement, GĂ©rard Cabut Bonjour Ă  vous amies de Cyberacteurs et de la toile en gĂ©nĂ©ral, Ceci n’est pas un coup de gueule. A quoi bon ? Juste une idĂ©e trouvĂ©e ce matin dans un mail de Christian D., naturaliste LPO. Une idĂ©e qui m’a paru Ă©vidente, belle et Ă©vidente comme la vie ; une bonne rĂ©ponse Ă  ce qui suit Le 02/01/2018, l’utilisation de dispositifs de rĂ©duction de son communĂ©ment appelĂ©s silencieux », interdite depuis 1986, Ă©tait de nouveau autorisĂ©e sur les armes de chasse. Ce mĂȘme mois, Ă©taient mises en place les premiĂšres brigades de Chasseurs Vigilants » chargĂ©es de surveiller la nature et de faire de la sensibilisation auprĂšs du public, en liaison directe avec la Gendarmerie nationale Toujours en janvier, le 28/01/18 exactement, le journal l’Alsace » donnait la parole aux chasseurs qui n’ont pas manquĂ© de se prĂ©senter comme, je cite les premiers Ă©colos ». [Il est dommage que nous n’ayons pas accĂšs au texte sans ĂȘtre abonnĂ©es !] Ces trois informations vous sont livrĂ©es sans commentaires de ma part, peut-ĂȘtre par lassitude. A quoi bon argumenter et discourir sur des sujets oĂč l’on ne peut convaincre que les convaincus ? Peut-ĂȘtre aussi parce que les images valent souvent mieux que les mots. Comme le dit Dersou Ouzala, dans le film Ă©ponyme LĂšve les yeux et regarde ». Donc voici la rĂ©ponse, inspirĂ©e par Christian, Ă  ce mois de janvier chargé  comme une carabine de chasse Ă©quipĂ©e d’un silencieux Suivez-moi, entrons dans la forĂȘt sur les traces du grand naturaliste Vosgien Vincent MUNIER. Vous ĂȘtes invitĂ©es Ă  visionner une petite vidĂ©o intitulĂ©e Le Silence des BĂȘtes » durĂ©e 4 minutes et trĂšs bel accompagnement musical. Il suffit simplement de cliquer sur le lien suivant Levez les yeux et regardez ce sont des scĂšnes comme nous n’en verrons plus dans les Vosges. Meilleures salutations, Francine Praud, alias Frawald Cette page est dĂ©diĂ©e aux salariĂ©s et bĂ©nĂ©voles du centre de soins Ă  la faune sauvage AthĂ©nas, Ă  l’Etoile dans le Jura, qui font un boulot formidable. Sur les anciennes prairies littorales en surplomb des plages de Trez Bihan, Trez Bellec. L’agriculteur a dĂ©jĂ  dĂ©truit tous les talus en pierres plantĂ©es de haies sur toutes les terres qu’ils cultivent. Il a dĂ©truit toutes les landes de Menez Ch’aon ! 2010, bord de la route qui mĂšne Ă  Trez Bihan talus de pierres dĂ©truits talus de pierres dĂ©truits talus dĂ©truits suite il y avait une haie de troĂšnes trĂšs dense La plage 2010, bord de la route qui mĂšne Ă  Trez Bihan CETA-JEFTA-TISA-ALENA-APE
 ne sont pas des signes de bonheur et de bien-ĂȘtre pour les peuples du monde. A nous de livrer bataille pour qu’il n’y ait aucun accord commercial qui ne respecte pas nos standards climatiques, sociaux, fiscaux et sanitaires. Henri Guillou 1 – CETA OĂč en est-on ? Le gouvernement s’est engagĂ© Ă  rĂ©aliser une Ă©tude d’impact actualisĂ©e environ 8 mois aprĂšs le dĂ©but d’application provisoire et Ă  la transmettre aux parlementaires pour le vote qui devrait avoir lieu courant dernier quadrimestre 2018. Ce dĂ©lai de 8 mois pour mesurer ls impacts nous semble insuffisant, le champ des impacts n’est pas prĂ©cisĂ© ni le champ gĂ©ographique France ou UE. A ce jour, aucune des 65 mesures du plan d’actions du 25/10/2017 n’a Ă©tĂ© mise en oeuvre en dĂ©pit des engagements rĂ©pĂ©tĂ©s de Macron de conclure des accords commerciaux nĂ©gociĂ©s de maniĂšre transparente, respectant nos standards communs, climatiques, sanitaires, fiscaux, sociaux discours de Macron Ă  Davos le 24/01/18. Les accords type CETA se multiplient Mercosur, Singapour, Vietnam, Japon, Mexique, IndonĂ©sie, Philippines, Australie, Nouvelle ZĂ©lande
 Les collectifs doivent donc rester vigilants afin de mobiliser associations, syndicats et citoyens contre tous ces accords bilatĂ©raux qui vont voir le jour trĂšs prochainement. Dispositions dĂ©jĂ  engagĂ©es – Le suivi par le Collectif national du plan d’actions gouvernemental pour la mise en oeuvre du CETA. Le plan Macron proposait en octobre dernier, entre autres, des actions complĂ©mentaires sur les enjeux climatiques, ainsi que des amĂ©liorations pour les autres accords Ă  venir – Un groupe de travail national au niveau syndical Solidaires, CGT, FSU se penche notamment sur les consĂ©quences du changement des rĂ©glementations dĂ» au CETA, notamment sur l’emploi et les services publics. – Les collectifs locaux devront interpeller les parlementaires LR, LREM, PS en prioritĂ©. Un kit est en prĂ©paration. – Au salon de l’agriculture Ă  Paris, initiatives de la ConfĂ©dĂ©ration Paysanne dĂ©nonçant les accords de libre-Ă©change. – Mise en place d’un outil collaboratif sur le suivi de tous les accords de libre-Ă©change nĂ©gociĂ©s par l’UE. – Ce 1er fĂ©vrier France Insoumise prĂ©sente une rĂ©solution Ă  l’AssemblĂ©e Nationale appelant Ă  un referendum voir le projet de rĂ©solution. Dans les prochains jours – Mise Ă  disposition des collectifs locaux d’un 4 pages intitulĂ© “CETA, un combat crucial”. – Tribune de personnalitĂ©s connues de la sociĂ©tĂ© civile, de la presse nationale, dĂ©nonçant les dangers du CETA et appelant en conclusion Ă  une consultation citoyenne. – ARTE a rĂ©alisĂ© un documentaire sur l’investissement ISDS, RDIE, la date de diffusion n’est pas encore connue. Il sera possible d’organiser des projections publiques de ce film avec dĂ©bats. – Une pĂ©tition nationale appelant Ă  un referendum serait portĂ©e par des personnalitĂ©s du monde politique, syndical, associatif. – Referendum d’Initiative PartagĂ©e RIP il manque plusieurs dizaines de parlementaires pour qu’elle puisse ĂȘtre retenue. Le PS ne veut pas se positionner. Un groupe LREM travaille sur le veto climatique. LR ne veut pas cosigner en tant que groupe. Lr porte intĂ©rĂȘt aux consĂ©quences sur l’agriculture, les PME, les tribunaux arbitraux, le forum de coopĂ©ration rĂ©glementaire. Comme dit prĂ©cĂ©demment, un kit d’interpellations diffĂ©renciĂ©es des groupes parlementaires est en prĂ©paration. 2 – Autres accords nĂ©gociĂ©s ou en cours de nĂ©gociation JEFTA Japon LancĂ© en mars 2013, l’accord UE-Japon a Ă©tĂ© conclu en catimini le 8 dĂ©cembre 2017. Cet accord ne contient pas de dispositions sur la dĂ©licate question du rĂšglement des diffĂ©rends entre Etats et investisseurs ISDS, le Japon ne le souhaitant pas. Ce traitĂ© non mixte ne sera pas soumis au vote des parlements nationaux malgrĂ© des demandes de certains Etats de l’UE. L’entrĂ©e en vigueur est attendue dĂ©but 2019. Un accord gagnant-gagnant selon Bruxelles ; “Les entreprises, les travailleurs et les consommateurs de l’UE pourront en profiter au plus vite
 L’UE s’attend Ă  une hausse de 16 Ă  24 % des exports vers le Japon. La hausse atteindrait mĂȘme entre 170-180 % pour les produits agroalimentaires transformĂ©s. Sans oublier l’ouverture des marchĂ©s publics pour 48 villes japonaises de plus de habitants, 87 hĂŽpitaux et universitĂ©s
 Le Japon apportera sa coopĂ©ration prometteuse dans les normes techniques pour l’industrie automobile
”. Un bonheur incommensurable pour nos industriels ! Mercosur Argentine, BrĂ©sil, Paraguay, Uruguay Viande bovine et Ă©thanol contre voitures Un danger pour nos paysans Les termes de cet accord viennent d’ĂȘtre rĂ©vĂ©lĂ©s en fin d’annĂ©e grĂące Ă  Greenpeace Pays-Bas. En rĂ©sumĂ©, les 2 parties cherchent Ă  maximiser l’accĂšs Ă  leurs marchĂ©s respectifs et veulent augmenter leurs exportations. Les intĂ©rĂȘts de l’UE portent sur l’exportation de services financiers et l’accĂšs au marchĂ© du Mercosur pour ses entreprises des secteurs de l’énergie, de l’automobile et des boissons. En outre, et c’est important, l’UE souhaite que les entreprises europĂ©ennes puissent soumissionner sur les marchĂ©s publics avec les grandes municipalitĂ©s ou les Etats fĂ©dĂ©raux. En retour, l’UE promet un accĂšs Ă©largi Ă  ces marchĂ©s pour le boeuf, la volaille, le sucre et les biocarburants. L’UE, pressĂ©e d’aboutir, a dĂ©jĂ  acceptĂ© une offre d’entrĂ©e sur son marchĂ© de t de viande bovine et de t d’éthanol, 2 produits plutĂŽt sensibles sur le vieux continent. Offre Insuffisante pour les pays du Mercosur qui veulent augmenter Ă  plus de t leur quotas d’exportation de viande bovine. L’UE parĂ©e disposĂ©e Ă  faire de nouvelles concessions car elle souhaite conclure avant le printemps 2018, dĂ©but de la campagne Ă©lectorale au BrĂ©sil. Le Mercosur est dĂ©jĂ  le pluls gros exportateur de viande bovine vers l’UE environ t de boeuf arrivent chaque annĂ©e sur notre continent en provenance du bloc sud amĂ©ricain, soit environ 75 % des importations totales, auxquelles s’ajouteraient les t ou plus supplĂ©mentaires exemptes de droits de douane. Les agriculteurs europĂ©ens par l’intermĂ©diaire de leurs organisations ont fait savoir Ă  la CE qu’ils rejetteraient toute concession sur les chapitres agricoles. En France, le 26 janvier, Interbev, FNSEA, Coordination Rurale, ConfĂ©dĂ©ration Paysanne, ont estimĂ© que Macron trahit ses engagements du fait de son empressement Ă  conclure cet accord. StĂ©phane Travers ministre de l’Agriculture vient de rappeler que le quota de t reprĂ©sentait une “ligne rouge” Ă  ne pas dĂ©passer, mais sera-t-il entendu Ă  Bruxelles ? N’oublions pas que la mise en oeuvre du CETA prĂ©voit un contingent de t de viande bovine et t de viande de grison. On ne peut prĂŽner la souverainetĂ© alimentaire et accepter d’ouvrir le marchĂ© Ă  des viandes produites dans des conditions interdites chez nous. De plus, cet accord serait une catastrophe pour l’environnement dans les pays du Mercosur. Un exemple en Argentine, un nouveau plan de dĂ©veloppement sur l’élevage intensif de 10 millions supplĂ©mentaires de tĂȘtes de bĂ©tail au nord du pays, principalement destinĂ©es Ă  l’export vers l’UE et la Chine, entrainera la disparition de 10 millions d’hectares de forĂȘts. Qu’attend donc le docteur Macron pour rappeler Ă  Bruxelles, aprĂšs Davos, la nĂ©cessitĂ© de respecter l’accord de Paris afin que “les rĂšgles du commerce international doivent ĂȘtre soumises aux objectifs du dĂ©veloppement durable des Nations Unies“. Contenir le rĂ©chauffement climatique bien en-dessous de 2 degrĂ©s d’ici la fin du siĂšcle doit devenir une condition sine qua non pour l’octroi et le maintien d’avantages commerciaux dans les accords de libre-Ă©change. L’enjeu est d’assujettir le droit commercial aux droits environnemental et social. Mais nous savons tous que pour Macron, un discours ne vaut pas rĂ©alitĂ©, sauf pour les riches ! TPP accord TransPacifique Australie, BruneĂŻ, Canada, Chili, Japon, Malaisie, Mexique, Nouvelle ZĂ©lande, PĂ©rou, Singapour, Vietnam Les 11 pays membres du TPP ratifieront cet accord le 8 mars au Chili. Pour le Japon cet accord est un moyen de contrer le protectionnisme qui monte dans certains pays du monde, Ă  savoir les Etats-Unis de Trump ainsi que la “domination croissante” de la Chine en Asie. Le TPP ambitionne d’éliminer les tarifs douaniers sur les produits industriels et agricoles entre les 11 pays et dont les Ă©changes commerciaux ont totalisĂ© l’an dernier 356 milliards de dollars US. Trump souhaite raccrocher avec le Japon qui ne manifeste guĂšre d’intĂ©rĂȘt Ă  conclure un accord bilatĂ©ral avec les USA, privilĂ©giant le TPP duquel Trump s’est retirĂ©. ALENA USA-Canada-Mexique Syndicalistes et organisations environnementalistes ont manifestĂ© le 27 janvier Ă  MontrĂ©al oĂč se tenait le 6Ăšme round de nĂ©gociations de l’ALENA. Ils craignent que le Canada fasse trop de concessions aux USA. Les manifestants veulent que les droits des travailleurs, le droit de l’environnement et la souverainetĂ© des Etats soient renforcĂ©s dans le nouvel accord de l’Alena. TISA Accord sur le commerce des services Fondamentalement, TISA vise Ă  rĂ©duire la capacitĂ© de la sociĂ©tĂ© Ă  faire les 2 choses suivantes 1 rĂ©glementer et contrĂŽler de maniĂšre dĂ©mocratique l’activitĂ© des multinationales prestataires de services, 2 fournir Ă  la population des services de base en dĂ©terminant librement l’équilibre appropriĂ© entre les services publics Ă  but non lucratif et les services privĂ©s. Ces nĂ©gociations qui sont menĂ©es Ă  GenĂšve depuis mars 2013 ont Ă©tĂ© gelĂ©es par Trump mais l’UE espĂšre trouver des partenaires pour avancer. Les difficultĂ©s rencontrĂ©es aprĂšs plus de 20 cycles complets de nĂ©gociations et des dizaines de rĂ©unions techniques prouvent que le large Ă©ventail des sujets abordĂ©s est extrĂȘmement sensible entre autres, protection des donnĂ©es, commerce numĂ©rique, rĂ©glementation du secteur financier ainsi que la couverture automatique de services qui n’existent pas encore mais qui pourraient Ă©merger. Ces nĂ©gociations sont menĂ©es dans le secret le plus total. A ce jour, en plus de l’UE, 22 gouvernements membres de l’OMC sont concernĂ©s par ces nĂ©gociations. 3 – BREXIT Durant les 21 mois entre la sortie du Royaume Uni de l’UE et la fin de pĂ©riode de transition 31/12/2020, Londres devra aussi respecter tous les accords commerciaux europĂ©ens. Mais comme le Brexit aura dĂ©jĂ  eu lieu de façon formelle, les Britanniques devront convaincre les pays avec lesquels ils ont Ă©tĂ© conclus de continuer Ă  les traiter comme partie intĂ©grante de ces traitĂ©s et du marchĂ© unique. Le contrĂŽle de cette transition post-Brexit sera confiĂ© Ă  la cour de justice de l’UE. ConfĂ©rence de presse sur les collectes sĂ©lectives Lorsque nous avons proposĂ© la collecte de journaux c’était pour permettre d’alimenter la caisse de l’association des bĂ©nĂ©voles pour financer des animations. Vous nous avez expliquĂ© que ce n’était pas possible et vous avez imposĂ© OdyssĂ©e. Lors du dernier CVS nous avons convenu de faire une confĂ©rence de presse en novembre Ă  11 h30 le matin avec l’idĂ©e d’inviter les deux partenaires ainsi que les diffĂ©rents acteurs de la RĂ©sidence rĂ©sidents, familles, personnel. Nous nous sommes assurĂ©s de la participation de l’association un bouchon un sourire mais il a fallu attendre fin novembre pour qu’enfin OdyssĂ©e nous propose le mercredi 6 dĂ©cembre Ă  17h. Le PrĂ©sident du CVS a rĂ©pondu Ă  la directrice adjointe On ne peut pas dire qu’ils fassent beaucoup d’efforts alors que le produit leur tombe tout cru dans le bec. Ils pourraient proposer plusieurs dates. Cette heure-lĂ  est, de mon expĂ©rience, une mauvaise heure pour les journalistes car ils sont occupĂ©s Ă  rĂ©diger leur articles pour le lendemain. C’est pourquoi il me semble prĂ©fĂ©rable de viser la fin de matinĂ©e. » Madame Le Guern a rĂ©pondu Ils ont certainement aussi leurs obligations. » MoralitĂ© le 6 dĂ©cembre Ă  17 heures pas d’OdyssĂ©e, pas de reprĂ©sentant de la direction, pas un coup Ă  boire pour nos invitĂ©s, un seul correspondant pour le TĂ©lĂ©gramme. Nous en venons donc Ă  nous demander si vous voulez vraiment que des reprĂ©sentants des familles s’investissent pour essayer d’animer le CVS et pour quoi on nous prend. PlutĂŽt qu’un Ă©crit, nous avons choisi de demander un entretien pour parler des diffĂ©rents avec l’administration de la RĂ©sidence. Message du 05/01 Ă  la direction de l’EHPAD et de la Fondation MassĂ© TrĂ©vidy Les reprĂ©sentants des familles au CVS de la RĂ©sidence de Prat Maria constatant des problĂšmes de relation, des demandes faites et tombĂ©es dans les oubliettes, des situations oĂč notre rĂŽle est dĂ©tournĂ© ou ignorĂ©, conditionnent leur participation Ă  la prĂ©sentation des voeux Ă  une rencontre prĂ©alable avec la direction de la RĂ©sidence de Prat Maria et le CA et la direction de la Fondation. Evelyne Cadiou, DaniĂšle L’Hostis, Marie-JosĂ© Roy, Alain Uguen Nouveau message le 18/01 Bonjour, Suite Ă  notre message du 05/01, nous avons notĂ© que vous ne jugiez pas utile de nous rĂ©pondre pour nous proposer une rencontre ce qui Ă©quivaut pour nous Ă  un dĂ©ni total de notre rĂŽle au CVS. Nous nous proposons donc de nous rĂ©unir demain vendredi Ă  10 heures dans une salle que vous voudrez bien mettre Ă  notre disposition salle des familles ou un des salons pour que nous examinions la conduite que nous entendons tenir au vu de votre silence Ă©loquent. Nous resterons pendant cette heure prĂ©cĂ©dant la cĂ©rĂ©monie des voeux ouverts Ă  une discussion avec le directrice adjointe, le directeur et le ou les membres du CA de la Fondation qui envisagent de participer Ă  cette sĂ©ance. Cordialement Evelyne Cadiou, DaniĂšle L’Hostis, Marie-JosĂ© Roy, Alain Uguen RĂ©ponse du Directeur le 18/01 Monsieur, Monsieur Janvier, directeur gĂ©nĂ©ral de la Fondation, m’a transmis vos diffĂ©rents mails. Dans un premier temps et pour rĂ©pondre Ă  votre dernier mail, nous ne pouvons rĂ©pondre favorablement Ă  votre demande de mise Ă  disposition de salle ni de rencontre prĂ©alable. Les difficultĂ©s que vous Ă©voquez ne peuvent ĂȘtre un motif de reprĂ©sailles, comme vous semblez vouloir le montrer, d’autant qu’aucune de ces allĂ©gations n’ont Ă©tĂ© abordĂ©es lors des CVS depuis l’ouverture de la rĂ©sidence et donc arrivent ainsi de nulle part sans aucun fondement Ă©crit. Demain, la cĂ©rĂ©monie des vƓux est un moment de fĂȘte Ă  l’attention des habitants de Prat Maria et des salariĂ©s, auquel nous invitons, par courtoisie, les familles. Ce n’est en aucun cas un lieu de prise de parole ou de tribune politique. Dans un second temps, les accusations que vous portez seront vues lors du prochain CVS, en prĂ©sence de tous les membres. Vous conditionniez votre participation Ă  une rencontre prĂ©alable ; cette rencontre prĂ©alable n’étant pas possible, je prends acte de votre non-participation Ă  la cĂ©rĂ©monie des vƓux. Cordialement. LoĂŻc de l’ESTOURBEILLON Directeur de Territoire PĂŽle Personnes AgĂ©es/Personnes HandicapĂ©es Territoire de Quimper Bretagne Occidentale A la suite du scandale de l’amiante et de la mise en cause de la responsabilitĂ© de l’Etat qui a failli Ă  son obligation de protection des travailleurs, le MinistĂšre du travail a pris en 2001 un certain nombre de dispositions visant Ă  protĂ©ger les travailleurs des risques liĂ©s aux agents cancĂ©rogĂšne, mutagĂšne ou toxique pour la reproduction CMR dont l’obligation d’établir des fiches d’expositions Ă  ces produits visant Ă  une meilleure connaissance du risque et Ă  la reconnaissance des maladies professionnelles induites par les expositions. AprĂšs une rĂ©sistance acharnĂ©e du patronat, qui craignait Ă  juste titre que la mise en cause de la responsabilitĂ© des employeurs soit facilitĂ©e par l’existence de ses fiches d’expositions, le gouvernement de François Hollande a pris la dĂ©cision de supprimer cette obligation dĂ©but 2012. Si la CGT a Ă  cƓur de combattre les risques Ă  la source et milite pour l’interdiction du droit des employeurs Ă  exposer les travailleurs Ă  des agents cancĂ©rogĂšne, mutagĂšne ou toxique pour la reproduction, elle revendique dans la pĂ©riode transitoire la traçabilitĂ© de l’ensemble des expositions aux agents CMR, Ă  tous les risques chimiques ainsi qu’à l’ensemble des autres facteurs de risques bruits, postures, port de charge, horaires dĂ©calĂ©s
. Alors que le MinistĂšre du Travail reconnait que plus de 2 millions de travailleurs sont exposĂ©s aux agents CMR, la lutte pour la traçabilitĂ© des expositions est un combat Ă  mener dans l’ensemble des secteurs professionnels. Au sein du CHSCT ENDEL HAUTE NORMANDIE, la CGT a proposĂ©, aprĂšs un important travail de terrain, de saisir la justice pour rappeler la direction d’ENDEL Ă  ses obligations. Le 27 juin 2017, se tenait, au tribunal de grande instance du HAVRE l’audience de rĂ©fĂ©rĂ© ayant pour objectif d’enjoindre la sociĂ©tĂ© ENDEL/ENGIE Ă  respecter la lĂ©gislation applicable Ă  l’établissement des fiches d’exposition. Le 11 juillet 2017, le tribunal a permis une premiĂšre victoire en condamnant la sociĂ©tĂ© ENDEL/ENGIE Ă  Ă©tablir et remettre les fiches d’exposition des salariĂ©s qui avaient Ă©tĂ© exposĂ©s aux rayonnements ionisants et Ă  l’amiante, sous astreinte financiĂšre. Le CHSCT ENDEL/ENGIE dĂ©cidait de se pourvoir en appel aux fins de voir aboutir ses autres demandes. Le 15 novembre 2017 se tenait l’audience d’appel et c’est le 17 janvier 2018, que la sociĂ©tĂ© ENDEL/ENGIE a Ă©tĂ© condamnĂ©e Ă  Ă©tablir ou complĂ©ter les fiches individuelles d’exposition aux risques CMR pour la pĂ©riode du 24 avril 2012 et jusqu’à ce jour puis de remettre les fiches non nominatives correspondantes au CHSCT sous astreinte de 2 000 euros par infractions constatĂ©es passĂ© un dĂ©lai de trois mois aprĂšs la signification de la dĂ©cision. ENDEL/ENGIE a Ă©tĂ© condamnĂ©e, Ă©galement, Ă  Ă©tablir ou complĂ©ter les fiches d’exposition aux risques rayonnements ionisants des 26 salariĂ©s de LILLEBONNE comme l’avait jugĂ© le PrĂ©sident du TGI. Il s’agit lĂ , d’une grande victoire puisque celle-ci permet de tracer les expositions aux CMR des salariĂ©s ENDEL/ENGIE de HAUTE-NORMANDIE, de crĂ©er la mĂ©moire dans le dossier mĂ©dical et de permettre une prise en charge des malades Ă  venir par les soignants. Elle permet ensuite, de faire porter le prĂ©judice financier que pourrait subir un de ces salariĂ©s Ă  la caisse des AT/MP de la sĂ©curitĂ© sociale, caisse financĂ©e Ă  100% par les employeurs et non Ă  la caisse maladie de la CPAM. Elle permet aussi aux salariĂ©s, d’obtenir le droit Ă  un suivi post-exposition et post-professionnel gratuit et dĂ©terminĂ© en fonction des risques encourus, de faire reconnaĂźtre leurs maladies en Maladies Professionnelles et faire valoir leurs droits devant les juridictions compĂ©tentes en vue d’obtenir le bĂ©nĂ©fice de la faute inexcusable. Elle obligera l’employeur Ă  faire de la prĂ©vention car le risque du coĂ»t de la rĂ©paration pourrait s’avĂ©rer ĂȘtre au-dessus de celui de la prĂ©vention. Elle met en Ă©vidence qu’il y a besoin de tracer pour mieux soigner et rĂ©parer mais surtout elle oblige Ă  l’employeur de faire de la prĂ©vention sur les CMR. Nous remercions MaĂźtre Karim BERBRA et l’ensemble des militants CGT ayant contribuĂ© Ă  cette victoire qui en appelle d’autre au sein de la sociĂ©tĂ© ENDEL et du groupe ENGIE mais aussi dans toutes les entreprises privĂ©es ou publiques. La dĂ©cision de suppression des CHSCT par le gouvernement MACRON Ă  la demande du MEDEF n’entame pas la dĂ©termination de la CGT Ă  lutter contre les politiques patronales et gouvernementales en matiĂšre de santĂ© de travail. Nos vies valent plus que leurs profits ! Rouen, le 19 janvier 2018 Pour la CGT ENDEL/ENGIE Philippe BILLARD, Pour l’UD CGT 76 GĂ©rald LE CORRE, Navigation des articles Tous les marchĂ©s publics et leurs DCE pour 89€/mois21108 appels d'offres, dont 3635 publiĂ©s depuis 7 joursDCE garantis - alertes illimitĂ©es - MarchĂ©s < 90K inclusAppels d'offres similairesElagage, abattage et dessouchage d'arbres sur le territoire communalCLIENTMairie d'ArcachonREGIONCLÔTURE12/09/2022taille, Abattage, Dessouchage et Rognage d'arbres sur la Commune d'arlesCLIENTville d'arlesREGIONProvence-Alpes-CĂŽte d'AzurCLÔTURE28/09/2022Prestation d'Ă©lagage et abattage des arbres pour la commune de FloiracCLIENTMairie de FloiracREGIONNouvelle-AquitaineCLÔTURE16/09/2022prestations d'entretien d'espaces verts, d'Ă©lagage et d'abattage au profit des Gsbdd CFD et LVVCLIENTminarm/ema/sca/pfaf-ce/bapREGIONAuvergne-RhĂŽne-AlpesCLÔTURE12/09/2022Elagage, abattage d'arbres du patrimoine communal et intercommunal sur le territoire de l'agglomĂ©ration Roissy Pays de FranceCLIENTCOMMUNAUTÉ D'AGGLOMÉRATION ROISSY PAYS DE FRANCEREGIONÎle-de-FranceCLÔTURE20/09/2022elagage, abattage d'arbres du patrimoine communal et intercommunal sur le territoire de l'agglomĂ©ration Roissy Pays de FranceCLIENTcommunaute d agl roissy pays de franceREGIONÎle-de-FranceCLÔTURE20/09/2022Entretien, abattage et Ă©lagage sur le patrimoine dĂ©partemental du Pas-de-CalaisCLIENTCD62REGIONHauts-de-FranceCLÔTURE29/08/2022services d'Ă©lagage et abattage, d'entretien des espaces verts, de dĂ©sherbage pour la commune de Beaucaire. 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Thierry Une crise de l’élevage en France problĂ©matique dans les zones Ă  fort handicap naturel 12B.— LA HAUSSE DU COURS DES MATIÈRES PREMIÈRES ENGENDRE UNE HAUSSE DES COÛTS DE PRODUCTION QUI N’EST PAS RÉPERCUTÉE À TOUS LES NIVEAUX DE LA FILIÈRE 123. Une hausse et une volatilitĂ© des cours des matiĂšres premiĂšres agricoles qui ne sont pas entiĂšrement rĂ©percutĂ©es au long de la chaĂźne de valeur 14C.— LE LAIT LA FIN D’UN CADRE RÉGLEMENTAIRE QUI TERRITORIALISAIT LA PRODUCTION 182. Les quotas n’ont pas empĂȘchĂ© une concentration de l’élevage, qui risque encore de s’accentuer avec la fin de ce systĂšme 201. La table ronde fournisseur distributeurs, une aide bienvenue mais ponctuelle 372. L’innovation du projet de loi relatif Ă  la consommation, la clause de renĂ©gociation en cas de volatilitĂ© des matiĂšres premiĂšres 372. La concertation europĂ©enne sur l’aprĂšs-quotas doit permettre de dĂ©finir un cadre permettant de rĂ©guler le secteur laitier 41b La surprime aux cinquante premiers hectares et une pente de convergence des aides Ă  l’hectare plus douce 433. Un systĂšme d’aides contracycliques doit ĂȘtre Ă©tudiĂ© dans le cadre de la rĂ©forme de la PAC aprĂšs 2020 45 L’avenir de l’élevage bovin revĂȘt un caractĂšre stratĂ©gique pour l’économie et l’emploi, ainsi que pour l’amĂ©nagement et la vitalitĂ© des territoires ruraux. L’élevage de ruminants est prĂ©sent dans plus d’une exploitation sur deux et dans 95 % des cantons de l’hexagone. Avec prĂšs de 19 millions de tĂȘtes – dont 7,3 millions de vaches laitiĂšres et allaitantes, la France dispose du cheptel bovin le plus important d’Europe, caractĂ©risĂ© par une grande diversitĂ© de races. La balance commerciale de la filiĂšre est largement excĂ©dentaire et les opportunitĂ©s Ă  l’export n’ont jamais Ă©tĂ© aussi nombreuses, du fait de l’ouverture de nouveaux marchĂ©s sur le pourtour de la MĂ©diterranĂ©e et de la forte baisse des exportations des pays d’AmĂ©rique du Sud. Pourtant, les Ă©leveurs sont confrontĂ©s Ă  de nombreuses difficultĂ©s, tant conjoncturelles que structurelles. Les consĂ©quences sont dramatiques. On assiste Ă  un accroissement des arrĂȘts d’activitĂ©, entraĂźnant des problĂ©matiques d’emploi et d’activitĂ© Ă©conomique sur les territoires. En dix ans, le pays a par exemple perdu 40 % de ses producteurs revenus des Ă©leveurs sont parmi les plus bas du secteur agricole, surtout s’agissant de l’élevage allaitant. Il est donc essentiel de leur assurer une juste rĂ©munĂ©ration, qui soit en rapport avec les astreintes et les contraintes inhĂ©rentes Ă  leur mĂ©tier. Maintenir la production française dans sa diversitĂ© et ses garanties de qualitĂ© et de traçabilitĂ© doit demeurer une prĂ©occupation permanente. Plusieurs rĂ©flexions ont donc orientĂ© la dĂ©marche de vos rapporteurs comment Ă©viter une vĂ©gĂ©talisation de la France au cours de la prochaine dĂ©cennie qui aurait des consĂ©quences dramatiques pour l’équilibre des territoires? Comment favoriser le maintien des exploitations d’élevages sur les territoires ? Comment assurer une juste rĂ©munĂ©ration aux Ă©leveurs et des conditions de vie dĂ©centes ? En outre, dans l’élevage laitier la durĂ©e de travail est de 3 600 heures par an contre 800 heures pour un exploitant de grande culture. Les vaches laitiĂšres sont traites deux fois par jour, tous les jours de la semaine. Il est donc trĂšs difficile pour un Ă©leveur de s’absenter, y compris pour un simple week-end, de son exploitation. Cela n’est pas sans incidence sur la vie privĂ©e des Ă©leveurs, dont le conjoint ou la conjointe possĂšde de plus en plus souvent un emploi Ă  l’extĂ©rieur. Les formes sociĂ©taires offrent Ă  cet Ă©gard une organisation du travail plus faciliter les conditions de travail, les Ă©leveurs doivent bĂ©nĂ©ficier d’une politique forte de modernisation des bĂątiments et des Ă©quipements, telle que le plan de modernisation des bĂątiments d’élevage PMBE.Vos rapporteurs estiment par ailleurs indispensables de conserver, voire de dĂ©velopper, le crĂ©dit d’impĂŽt remplacement. Le crĂ©dit d’impĂŽt pour congĂ©s, reconduit depuis 2006, accorde aux exploitants agricoles dont la prĂ©sence quotidienne est indispensable tout au long de l’annĂ©e, une aide financiĂšre pour leur remplacement pendant deux semaines au maximum. L’AssemblĂ©e nationale a adoptĂ© dans le cadre du projet de loi de finances pour 2013 le 15 novembre 2012, un amendement qui reconduit le crĂ©dit d’impĂŽt remplacement jusqu’en 2016. L’astreinte conjuguĂ©e Ă  la pĂ©nibilitĂ© explique que certains prĂ©fĂšrent se concentrer sur la culture de cĂ©rĂ©ales ou jeter l’éponge. Le nombre d’éleveurs de vaches laitiĂšres baisse ainsi de 4 Ă  5 % par an. Dans les zones Ă  fort potentiel pĂ©doclimatique, la conversion d’exploitation en grandes cultures, plus rĂ©munĂ©ratrices et moins astreignantes, est dĂ©jĂ  une rĂ©alitĂ© tangible. Dans les zones Ă  forte activitĂ© Ă©conomique, si l’élevage est menacĂ©, c’est plutĂŽt par les alternatives offertes en matiĂšre d’utilisation des sols, que ce soient pour l’artificialisation ou l’urbanisation des sols. Or, ces alternatives signifient toujours un arrĂȘt irrĂ©versible de l’élevage. Elles prĂ©sentent en outre des risques en termes d’emplois, d’équilibre Ă©cologique, de fertilitĂ© organique et de capacitĂ© productive. D’aprĂšs les donnĂ©es fournies par l’Institut de l’élevage, en 2012, 50 % des Ă©leveurs bovins ont plus de 50 ans. La transmission des exploitations est particuliĂšrement difficile dans un contexte de dĂ©gradation de la rĂ©munĂ©ration des investissements et des conditions de travail pĂ©nibles. À revenu espĂ©rĂ© comparable, le capital mis en Ɠuvre dans les systĂšmes d’élevages bovins allaitant est le double du capital nĂ©cessaire en grandes cultures. En production laitiĂšre, ce capital est aussi 1,5 fois supĂ©rieur au capital engagĂ© en grandes cultures. L’installation et la transmission des exploitations s’en trouvent rendues encore plus difficiles. On recense aujourd’hui 75 000 exploitations laitiĂšres. Selon les travaux dĂ©mographiques rĂ©alisĂ©s par l’Institut de l’élevage, le nombre d’exploitations laitiĂšres prĂ©sentes en 2035 devrait se situer dans la fourchette de 20 000 Ă  35 000, en fonction de la politique d’installation et de reprise qui sera suivie au cours des prochaines annĂ©es. L’élevage contribue Ă  l’identitĂ© des territoires, au maintien d’une vie sociale active et donc Ă  l’attrait touristique des campagnes. Les personnes auditionnĂ©es par vos rapporteurs ont indiquĂ© qu’un emploi d’éleveur crĂ©e sept emplois induits dans l’économie, contre deux seulement pour les grandes cultures. Il existe donc un indĂ©niable enjeu Ă  maintenir et dĂ©velopper l’élevage sur l’ensemble du territoire. En outre, dans la plupart des rĂ©gions de montagne, le troupeau laitier est le principal utilisateur des prairies. Il permet de maintenir des paysages ouverts et habitĂ©s, favorables au tourisme, Ă  la biodiversitĂ© et Ă  l’environnement. Le tourisme rural reprĂ©sente prĂšs de 180 000 emplois. L’augmentation de la population mondiale et surtout, l’élĂ©vation du niveau de vie dans les pays Ă©mergents ont engendrĂ© une hausse importante et durable de la demande en produits agricoles, et par voie de consĂ©quence, du prix de ces produits. La production mondiale de cĂ©rĂ©ales, en revanche, croĂźt dĂ©sormais moins vite que la consommation, ce qui conduit Ă  une rĂ©duction des stocks mondiaux depuis les annĂ©es 2000, et donc Ă  des tensions sur le marchĂ© et les prix. Le moindre incident climatique rĂ©duisant les perspectives de rĂ©colte dans une rĂ©gion du monde a donc un effet immĂ©diat sur les prix mondiaux, en raison de rĂ©serves plus limitĂ©es que par le passĂ©. À ces facteurs climatiques s’ajoutent parfois les dĂ©cisions politiques de certains gouvernements de limiter voire arrĂȘter leurs exportations pour protĂ©ger leur marchĂ© intĂ©rieur des risques d’inflation. Le Gouvernement russe a dĂ©cidĂ© en 2010 de suspendre toute exportation de cĂ©rĂ©ales entre le 15 aoĂ»t et le 31 dĂ©cembre. Cette dĂ©cision a provoquĂ© de vives tensions sur les cours, qui ont Ă©tĂ© d’autant plus importantes que, dans le mĂȘme temps, l’Argentine imposait des quotas Ă  l’exportation, pesant Ă©galement sur l’offre. Les investisseurs financiers qui ont pris position ces derniĂšres annĂ©es sur le marchĂ© des matiĂšres premiĂšres alimentaires ne sont pas les dĂ©clencheurs de la volatilitĂ© des marchĂ©s, mais ils en amplifient les effets, Ă  la hausse comme Ă  la baisse. Dans un rapport paru en juillet 2011, le groupe d’experts de haut niveau du ComitĂ© des Nations Unies sur la sĂ©curitĂ© alimentaire mondiale identifiait ainsi la rĂ©gulation de la spĂ©culation sur les marchĂ©s Ă  terme comme l’une des solutions pour rĂ©duire la volatilitĂ© des prix alimentaires5. Il invitait notamment les gouvernements Ă  l’adoption d’une approche de prĂ©caution », notamment Ă  travers une rĂ©glementation plus stricte de la spĂ©culation indiquant que les marchĂ©s Ă  terme jouent un rĂŽle central dans la formation des prix alimentaires internationaux et dans la sĂ©curitĂ© alimentaire de trop de personnes pour que leur rĂ©gulation ne soit dictĂ©e que par des considĂ©rations financiĂšres ».Comme l’a indiquĂ© Ă  vos rapporteurs, la FĂ©dĂ©ration nationale bovine FNB 6 les coĂ»ts de production ont fortement augmentĂ© en 2012 pour les Ă©leveurs allaitant, se situant plus de 30 % au-dessus de l’annĂ©e de rĂ©fĂ©rence, 2005. La progression est notamment liĂ©e aux postes d’achat pour l’alimentation du bĂ©tail, directement corrĂ©lĂ©e aux prix des cĂ©rĂ©ales et des tourteaux de Centre d’économie rurale CER France a toutefois fait remarquer lors de son audition que des Ă©carts significatifs de compĂ©titivitĂ© existent entre les exploitations. Ainsi, il relĂšve des Ă©carts de 45 euros/1 000 litres sur le coĂ»t alimentaire, et entre 60 et 100 euros/1 000 litres au niveau de la marge selon les rĂ©gions et les systĂšmes. Or ces Ă©carts tendent Ă  se creuser lorsque les cours des matiĂšres premiĂšres agricoles sont haussiers. Ils notent notamment que les meilleurs subissent la conjoncture, mais demeurent toujours rentables, tandis que pour les moins performants, l’excĂ©dent brut d’exploitation peine Ă  couvrir les annuitĂ©s quelle que soit la conjoncture » 7. Ces rigiditĂ©s participent, selon les experts, Ă  la volatilitĂ© des prix des produits rĂ©alisĂ©s sur les excĂ©dents de stocks – beurre et poudre de lait – qui constituent la variable d’ajustement. Quand les cours des matiĂšres premiĂšres agricoles augmentent et que les Ă©leveurs ne peuvent les rĂ©percuter sur le prix du lait ou de la viande, cela engendre un effet ciseau, qui entraĂźne une compression insupportable des marges des Ă©leveurs. Ainsi, le prix du lait en 2012 se situe dans une moyenne haute par rapport aux prix des dix derniĂšres annĂ©es. Le problĂšme rĂ©side essentiellement dans l’absence de rĂ©percussion des hausses des prix tout au long de la filiĂšre. Il en va de mĂȘme s’agissant de l’élevage allaitant. La progression des cours des gros bovins finis n’a pas permis de rattraper la hausse des charges. D’aprĂšs la FNB, l’indicateur du coĂ»t de production se situe Ă  + 58 % par rapport Ă  son niveau de rĂ©fĂ©rence de 2005, tandis que les cours des bovins maigres n’ont progressĂ© que de l’ordre de 10 % par rapport Ă  2010. La FNB estime que par rapport Ă  l’explosion des coĂ»ts de production, les cours moyens des bovins finis devraient se situer Ă  environ 4,70 euros par kg carcasse, payĂ© au producteur, alors que la cotation Ă  l’entrĂ©e de l’abattoir est de 4 euros. De fait, il existe une dissymĂ©trie des rapports de force Ă©conomique dans les filiĂšres agro-alimentaires. La production agricole est dispersĂ©e face aux quelques transformateurs et distributeurs. L’existence de pouvoirs de nĂ©gociation inĂ©gaux a un impact sur la transmission des variations de prix le long des chaĂźnes de valeur. Ce problĂšme de transmission imparfaite des prix est d’autant plus important quand ces marchĂ©s sont confrontĂ©s Ă  une forte volatilitĂ©. Il faut toutefois noter que le rapport 2012 de l’Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires, prĂ©sentĂ© en novembre 2012 a pour la premiĂšre fois fait apparaĂźtre les marges nettes de la grande distribution et qu’il a montrĂ© une grande variabilitĂ© de la marge nette en fonction du rayon. Cette marge est par exemple nĂ©gative de 1,90 euro pour le rayon fait, on observe en France une faible rĂ©percussion des hausses et des baisses de prix aux consommateurs, ce qui explique les compressions des marges des diffĂ©rents acteurs de la chaĂźne de valeur quand les cours sont hauts. En Allemagne au contraire, les prix de dĂ©tail pour le lait liquide, le beurre et les produits ultra frais ont fortement augmentĂ© depuis l’étĂ© rapporteurs ne plaident pas pour une forte augmentation des prix alors que le pouvoir d’achat des consommateurs est trĂšs contraint. NĂ©anmoins, ils estiment qu’il faut trouver un Ă©quilibre, un juste prix, qui permette Ă  chacun de pouvoir vivre dĂ©cemment de son travail. Ils estiment qu’une stagnation des prix du lait ou de la viande alors que les coĂ»ts de production des Ă©leveurs augmentent dĂ©valorise leur travail.– une prĂ©sence sur tout le territoire avec des systĂšmes de production diversifiĂ©s ;– 48 000 exploitations spĂ©cialisĂ©es et 24 milliards de litres collectĂ©s 2e producteur europĂ©en ;– un revenu longtemps stable autour de 20 000 euros, devenu volatil depuis 2006 ;– un revenu plutĂŽt faible des Ă©leveurs par rapport Ă  leurs principaux concurrents europĂ©ens oĂč la moyenne des revenus s’établit Ă  prĂšs de 40 000 euros ;– 1 000 entreprises, dont 260 coopĂ©ratives, fabriquent des produits laitiers et emploient 51 000 salariĂ©s ;– la balance commerciale des produits laitiers est excĂ©dentaire de 3,8 milliards d’euros en 2012. Les quotas, en rĂ©partissant les droits Ă  produire entre les pays, et en les fixant au sol, notamment en France compte tenu du lien fort entre quotas et foncier, ont permis de prĂ©server une rĂ©partition gĂ©ographique Ă©quilibrĂ©e de la production, alors que l’évolution antĂ©rieure avait tendance Ă  dĂ©placer les capacitĂ©s de production vers le Nord de l’Europe et plus largement vers le littoral de la mer du Nord et de la Manche. Ces rĂ©gions prĂ©sentent en effet des Ă©lĂ©ments de compĂ©titivitĂ© dĂ©terminants – la prĂ©sence des grands ports d’importations de cĂ©rĂ©ales et de soja, – le potentiel industriel, En outre, elles sont soumises Ă  des contraintes pĂ©doclimatiques qui rendent difficiles les conversions vers d’autres productions. Le lait Ă©tait en revanche menacĂ© dans les rĂ©gions de montagne Ă  plus fortes contraintes. C’est la raison pour laquelle des politiques spĂ©cifiques appliquĂ©es aux zones de montagne, en particulier l’indemnitĂ© compensatoire de handicap naturel ICHN, ont Ă©tĂ© mises en place afin de permettre le maintien de cette activitĂ© dans certaines zones Ă  fortes contraintes. Cette territorialisation des productions ne s’est pas traduite par une homogĂ©nĂ©isation des structures ni des systĂšmes de production entre pays. Aujourd’hui, d’importantes divergences existent dans la dimension des exploitations entre l’Europe du Nord et celle du Sud. A cet Ă©gard, la France se situe dans une position mĂ©diane, avec un quota moyen de 350 000 litres de lait par Ă©leveur. Pour autant, comme le souligne la CNE dans son rapport, La supĂ©rioritĂ© de tel ou tel systĂšme de production, structure par pays, n’est absolument pas avĂ©rĂ©e. La seule dĂ©monstration faite tourne autour d’un avantage coĂ»t, liĂ© Ă  la productivitĂ© du travail pour un prix du lait donnĂ©, et ceci jusqu’à un certain seuil autour des 300 000 litres de lait par travailleur et par an, dans les systĂšmes de plaine. En deçà les exploitations peuvent ĂȘtre confrontĂ©es Ă  de lourdes charges fixĂ©es Ă  l’unitĂ© produite travail et capital. Au-delĂ  les charges liĂ©es Ă  la capitalisation et l’endettement qui s’en suit, peuvent rendre les systĂšmes extrĂȘmement sensibles et vulnĂ©rables aux variations de prix et coĂ»ts des intrants, comme le montrent les rĂ©sultats Ă©conomiques particuliĂšrement dĂ©sastreux des exploitations danoises en pĂ©riode d’effondrement des prix du lait. » En France, un important mouvement de concentration s’est enclenchĂ© depuis 1984 et s’est accentuĂ© depuis les annĂ©es 2000. Le nombre d’exploitations laitiĂšre est ainsi passĂ© de 71 000 en 2000 Ă  47 000 en 2011. En moyenne les exploitations possĂšde dĂ©sormais 52 vaches laitiĂšres en 2011, contre 38 vaches laitiĂšres en 2000. Agreste, CNIEL Le cheptel laitier, lui, ne cesse de diminuer, de 13 % entre 2000 et 2011. Cette baisse du cheptel est toutefois largement compensĂ©e par une hausse des rendements. La majoritĂ© des exploitations laitiĂšres se situe dans le croissant laitier » qui s’étend de la Bretagne Ă  l’Auvergne en passant par la Normandie, le Nord-Pas-de-Calais, la Champagne-Ardenne, l’Alsace-Lorraine, la Franche-ComtĂ© et la partie nord de la rĂ©gion RhĂŽne-Alpes. Le CER France a pointĂ© l’existence de quatre bassins laitiers en France, hĂ©ritage de la politique des quotas Ă  la française aux caractĂ©ristiques et rĂ©sultats trĂšs diffĂ©rents. CER France Évolution de la capacitĂ© d’autofinancement CER France Surtout, la fin des quotas en 2015 et la rĂ©forme de la PAC en cours participent Ă  un climat d’incertitudes quant Ă  l’avenir de la filiĂšre laitiĂšre. La restructuration des outils industriels permise par la fin des quotas et donc de la gestion des volumes au niveau dĂ©partemental pourrait entraĂźner une spĂ©cialisation dans la production laitiĂšre dans certaines rĂ©gions et une forte dĂ©prise dans les zones intermĂ©diaires de montagne. L’élevage allaitant est majoritairement prĂ©sent dans les zones intermĂ©diaires et les zones de montagne. Trois espaces assurent la majeure partie de la production la pĂ©riphĂ©rie du bassin laitier breton ; le bassin charolais et le bassin limousin. L’élevage allaitant est Ă©galement prĂ©sent en Lorraine et dans les contreforts du massif mĂȘme que pour le cheptel laitier, un mouvement de concentration est Ă  l’Ɠuvre depuis plusieurs dizaines d’annĂ©es. La taille moyenne des troupeaux s’accroĂźt rĂ©guliĂšrement, passant de 26 vaches allaitantes en 2000 Ă  34 vaches en ce qui concerne le cheptel allaitant, une diminution est Ă©galement en cours depuis 2010, qui s’est accentuĂ©e avec la sĂ©cheresse du printemps 2011. D’une part les prairies ne suffisaient plus Ă  l’alimentation des bovins mis Ă  l’herbe et, d’autre part, la pousse sur les prairies destinĂ©es au fauchage a Ă©tĂ© insuffisante, entraĂźnant un dĂ©ficit de stocks de fourrages futurs. Les abattages de gros bovins marquent une tendance Ă  la baisse sur une longue pĂ©riode, dans le sillage de la baisse du cheptel. Les abattages de jeunes bovins ont Ă©galement diminuĂ© sur cette pĂ©riode en raison d’une production en baisse en 2011 mais aussi de l’augmentation des exportations en vif, notamment vers la viandes produites Ă  partir du troupeau de vaches allaitantes reprĂ©sentent aujourd’hui 58 % du total des viandes produites en France. Ce chiffre s’élevait Ă  52 % au milieu des annĂ©es 1990. Le reste de la production est assurĂ© par l’abattage des vaches laitiĂšres de rĂ©forme. L’importance des apports sur le marchĂ© des vaches de rĂ©forme pĂšse sur le marchĂ© de la viande bovine issue de races Ă  viande. Ainsi, en 2009, lorsque le prix du lait Ă©tait faible, les Ă©leveurs se sont sĂ©parĂ©s de maniĂšre anticipĂ©e des vaches les plus ĂągĂ©es, les moins productives, et ceci a pesĂ© Ă  la baisse sur les prix de la viande bovine issue du cheptel allaitant. La production française de viande bovine ne correspond pas Ă  la consommation domestique. Ainsi, on assiste Ă  des importations de femelles et Ă  l’export de jeunes bovins et de gĂ©nisses. La production française a renforcĂ© son potentiel et sa spĂ©cificitĂ© qui consiste Ă  faire naĂźtre des animaux. MalgrĂ© l’exportation d’un grand nombre de broutards, 65 % des tonnages de viande produits en France correspondent Ă  des produits du troupeau allaitant, et donc Ă  des viandes dites de haut de gamme, issues de carcasses bien conformĂ©es. Or ces caractĂ©ristiques ne sont pas nĂ©cessairement en harmonie, en termes de prix, avec les attentes exprimĂ©es par la grande distribution, qui elle-mĂȘme assure 62 % de la consommation totale. Les caractĂ©ristiques de ces viandes issues du troupeau allaitant ont notamment de grandes difficultĂ©s Ă  correspondre aux exigences de prix exprimĂ©es par la restauration collective de type scolaire et institutionnelle. La production de viande bovine française se trouve ainsi prise en tenaille entre une rĂ©ponse Ă  des attentes qualitatives et des exigences de prix. Cette relance de l’engraissement rĂ©pond Ă  une volontĂ© de rapatrier la valeur ajoutĂ©e sur le territoire national. La premiĂšre difficultĂ© tient aux besoins de trĂ©sorerie des exploitants. L’engraissement allonge en effet le dĂ©lai de prĂ©sence des animaux sur l’exploitation au lieu de vendre des broutards entre 8 et 12 mois, l’éleveur doit les garder une annĂ©e de deuxiĂšme difficultĂ© tient Ă  la nĂ©cessitĂ© d’adapter les bĂątiments d’élevage Ă  la nouvelle capacitĂ© de l’exploitation, ce qui suppose de nouveaux troisiĂšme difficultĂ© consiste Ă  disposer de plus d’alimentation animale ce qui se heurte Ă  une insuffisante production de protĂ©agineux, rendant nĂ©cessaire l’importation de tourteaux de colza, riches en quatriĂšme difficultĂ© tient Ă  la concentration des risques Ă©conomiques sur l’éleveur puisque l’engraissement expose davantage l’éleveur aux alĂ©as de la conjoncture, qu’ils soient climatiques ou Ă©conomiques. L’information du consommateur, en particulier par l’étiquetage des viandes, rĂ©sulte de trois rĂšglements europĂ©ens.– Le rĂšglement CE n° 178/2002 sur les principes gĂ©nĂ©raux de la lĂ©gislation alimentaire et de la sĂ©curitĂ© des denrĂ©es alimentaires, qui dispose que la lĂ©gislation alimentaire doit permettre aux consommateurs de choisir leurs denrĂ©es en connaissance de cause et doit empĂȘcher toute pratique susceptible d’induire le consommateur en erreur. Ce rĂšglement prĂ©voit aussi qu’il appartient aux exploitants de s’assurer qu’ils rĂ©pondent aux exigences applicables de la lĂ©gislation alimentaire et qu’il incombe aux États membres de garantir l’application de cette lĂ©gislation ainsi que de contrĂŽler et de vĂ©rifier que les exigences ad hoc sont respectĂ©es Ă  toutes les Ă©tapes de la production, de la transformation et de la distribution ; – la directive 2000/13/CE sur l’étiquetage des denrĂ©es alimentaires, qui prĂ©voit que celui-ci ne doit pas ĂȘtre de nature Ă  induire le consommateur en erreur et que tous les ingrĂ©dients doivent figurer sur l’étiquette des denrĂ©es alimentaires prĂ©emballĂ©es destinĂ©es au consommateur final ; – le rĂšglement CE n° 1169/2011 concernant l’information des consommateurs sur les denrĂ©es alimentaires ; ce rĂšglement, qui n’est pas encore entrĂ© en vigueur, remplace un certain nombre d’actes antĂ©rieurs, dont la directive 2000/13/CE. Il introduit l’obligation d’indiquer le pays d’origine Ă  partir du 31 dĂ©cembre 2013 pour les viandes fraĂźches des espĂšces porcine, ovine, caprine et de volailles pour l’espĂšce bovine, cette obligation a Ă©tĂ© introduite dans un rĂšglement sĂ©parĂ© Ă  la suite de la crise de l’ESB. Ces dispositions ne s’appliquent pas, cependant, Ă  la viande en tant qu’ingrĂ©dient dans les produits transformĂ©s. En vertu de ces rĂšglements, la Commission doit prĂ©senter un rapport au Parlement europĂ©en et au Conseil sur l’indication obligatoire des pays d’origine et du lieu de provenance pour la viande utilisĂ©e en tant qu’ingrĂ©dient. Ce rapport est attendu au plus tard le 13 dĂ©cembre 2013. L’amĂ©lioration de l’information du consommateur Ă©tait donc envisagĂ©e avant le scandale dit de la viande de cheval ». L’actualitĂ© a cependant transformĂ© cette Ă©ventualitĂ© en 15 janvier 2013, l’autoritĂ© irlandaise de sĂ©curitĂ© des aliments a annoncĂ© avoir dĂ©couvert de l’ADN de cheval dans un certain nombre de steaks hachĂ©s de bƓuf vendus dans de grandes chaĂźnes de supermarchĂ©s. DĂ©but fĂ©vrier, d’autres cas de viande de cheval dĂ©tectĂ©e dans des produits dont l’étiquette indiquait la prĂ©sence de viande de bƓuf ont Ă©tĂ© signalĂ©s au Royaume-Uni puis en France. Plusieurs analyses ont donc Ă©tĂ© effectuĂ©es pour vĂ©rifier, dans toute l’Union, le contenu exact des produits Ă  base de viande transformĂ©e. De la viande de cheval a Ă©tĂ© dĂ©celĂ©e dans un large Ă©ventail de denrĂ©es alimentaires. La prĂ©sence illĂ©gale de viande de cheval dans les denrĂ©es alimentaires a soulevĂ© d’autres questions liĂ©es Ă  la sĂ©curitĂ© alimentaire. Un sujet a notamment suscitĂ© des inquiĂ©tudes la prĂ©sence Ă©ventuelle de traces de phĂ©nylbutazone dans la chaĂźne alimentaire, soupçons qui se sont avĂ©rĂ©s dans au moins un cas en France. La phĂ©nylbutazone est un anti-inflammatoire vĂ©tĂ©rinaire administrĂ© aux chevaux, qui prĂ©sente cependant des risques potentiellement graves quoique rares pour la santĂ© des personnes. En vertu de la lĂ©gislation de l’Union, les chevaux auxquels ce mĂ©dicament a Ă©tĂ© administrĂ© doivent ĂȘtre exclus dĂ©finitivement de la chaĂźne alimentaire. Pour faire face Ă  cette situation, il a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© de procĂ©der Ă  des analyses sur des viandes et des produits Ă  base de viande dans l’ensemble de l’Union, Ă  la suite de propositions formulĂ©es par la Commission et aprĂšs consultation des États membres au sein des comitĂ©s de rĂ©glementation concernĂ©s. En effet, le scandale de la viande de cheval, et la chute impressionnante des ventes de tous les produits transformĂ©s Ă  base de bƓuf ont montrĂ© que les Français sont toujours plus exigeants sur la sĂ©curitĂ© et sur la qualitĂ© des produits. Comme l’a indiquĂ© Interbev lors de son audition, que les Français s’approvisionnent auprĂšs d’une chaĂźne alimentaire devenue complexe ou qu’ils privilĂ©gient les circuits courts et un approvisionnement de proximitĂ©, tous ont besoin des mĂȘmes sĂ©curitĂ©s. Leur demande se diversifie et ils sont aussi de plus en plus attentifs aux conditions de rapporteurs estiment impĂ©ratif que la Commission accĂ©lĂšre la remise de ce rapport, premiĂšre Ă©tape nĂ©cessaire avant la prĂ©sentation d’une proposition lĂ©gislative. Il convient d’autoriser au plus vite l’étiquetage viande bovine française » VBF pour l’ensemble des produits, nĂ©s, Ă©levĂ©s, abattus et transformĂ©s en France. Le lait destinĂ© aux fabrications de produits appellation d’origine contrĂŽlĂ©e AOC et le lait bio, mĂȘme plus chers, rĂ©sistent mieux que le lait conventionnel quand les prix se contractent. En Allemagne, par exemple, le prix du lait bio a chutĂ© de 22 % en 2009 contre 40 % pour le marchĂ© conventionnel. Lors de son audition par vos rapporteurs, Mme Massat, prĂ©sidente de l’association nationale des Ă©lus de la montagne ANEM, a fait observer que l’on constate invariablement que les exploitations laitiĂšres de montagne en appellation d’origine protĂ©gĂ©e AOP ou indication gĂ©ographique protĂ©gĂ©e IGP rĂ©sistent mieux aux crises. Ainsi, l’Institut de l’élevage relĂšve qu’en Franche-ComtĂ©, le prix du lait a continuĂ© Ă  augmenter plus 20 euros par 1 000 litres en 2010, passant la barre des 40 000 euros de revenu par unitĂ© de main-d’Ɠuvre. Ces types de production sont loin d’ĂȘtre marginaux puisque le lait sous AOP-IGP concerne 10 % de la production totale de lait mais 30 % du lait de montagne. CNIEL Les mĂȘmes constats s’appliquent Ă  la viande bovine. Il existe 21 IGP en viande bovine, selon l’Institut national de l’origine et de la qualitĂ© INAO. La qualitĂ© peut aussi ĂȘtre attestĂ©e par le label, du type label rouge », qui garantit le respect par le producteur d’un cahier des charges rapporteurs estiment en consĂ©quence que l’encouragement Ă  la valorisation du lait et de la viande en produits certifiĂ©s doit constituer donc un objectif prioritaire comme rĂ©ponse Ă  la disparition des quotas, en particulier dans les zones difficiles, oĂč les coĂ»ts de collecte sont plus Ă©levĂ©s. Selon le ministĂšre de l’agriculture, est considĂ©rĂ© comme circuit court un mode de commercialisation des produits agricoles qui s’exerce soit par la vente directe du producteur au consommateur, soit par la vente indirecte, Ă  condition qu’il n’y ait qu’un seul intermĂ©diaire. Le lait liquide ne voyage pas ou trĂšs peu. Cette contrainte commerciale peut aussi se transformer en atout lorsque le lait est valorisĂ© comme un produit de proximitĂ©. Comme l’indiquait le rapport du sĂ©nateur M. Jean Bizet, la valorisation locale peut se faire de façon implicite, comme c’est le cas au Royaume-Uni, qui a pour caractĂ©ristique d’ĂȘtre un pays gros consommateur de lait frais pasteurisĂ© et par consĂ©quent Ă  durĂ©e de conservation courte 16. Le lait consommĂ© au Royaume-Uni est donc par nĂ©cessitĂ© un lait produit localement. Il en va de mĂȘme en Autriche. Ce mĂȘme rapport montrait que la valorisation peut aussi ĂȘtre explicite comme c’est le cas chez certaines grandes enseignes commerciales qui vendent du lait de montagne » ou bien encore en Alsace, oĂč, avec l’appui des autoritĂ©s locales, les laiteries ont proposĂ© du lait d’Alsace ». Cette initiative rencontrerait un succĂšs certain. Dans le mĂȘme ordre d’idĂ©e, il faut citer l’expĂ©rience des tanks » de distribution directe, sortes de distributeurs automatiques de lait, qui permettent de livrer du lait frais pasteurisĂ©, sans intermĂ©diaire, ni conditionnement 17.Un nouveau dĂ©bouchĂ© doit Ă©galement s’ouvrir en prioritĂ© Ă  la filiĂšre viande française celui de la restauration collective. En effet, alors mĂȘme que les enjeux politiques d’une relocalisation de l’approvisionnement de la restauration collective sont nombreux, 80 % de la viande consommĂ©e en restauration collective est issue de l’importation 18, malgrĂ© l’engagement de certaines enseignes comme McDonald’s, qui s’approvisionnent en viande hachĂ©e sur le marchĂ© favoriser l’approvisionnement de la restauration collective via les circuits courts, le code des marchĂ©s publics a Ă©tĂ© modifiĂ© par dĂ©cret le 25 aoĂ»t 2011. Il donne la possibilitĂ© aux acheteurs de retenir parmi les critĂšres de choix de l’offre Ă©conomiquement la plus avantageuse, les performances en matiĂšre de dĂ©veloppement des approvisionnements directs de produits de l’agriculture.» La notion de circuits courts ne dĂ©signe donc pas une prĂ©fĂ©rence locale, ce qui serait contraire aux rĂšgles europĂ©ennes de la commande publique, mais un mode de distribution. La Commission des affaires Ă©conomiques a auditionnĂ© le 20 fĂ©vrier 2013 le prĂ©sident du Conseil gĂ©nĂ©ral du Gers de l’époque, M. Philippe Martin, qui a mis en place une opĂ©ration intĂ©ressante visant Ă  servir depuis le 1er janvier 2009, des repas de saison, biologiques, labellisĂ©s et locaux dans les restaurants scolaires des 19 collĂšges du rapporteurs suggĂšrent de dĂ©velopper les circuits courts et les filiĂšres de qualitĂ© au sein de la restauration hors foyers, notamment en utilisant la possibilitĂ© ouverte par le dĂ©cret du 25 aoĂ»t 2011. En moyenne, Ă  l’échelle mondiale, sont consommĂ©s, par habitant et par an, 100 litres de lait ou Ă©quivalents et 42 kg de viande, dont 9 kilos de viande bovine. Cette consommation est trĂšs inĂ©galement rĂ©partie. Les Français consomment par exemple 300 litres Ă©quivalents de lait et 24 kilos de viande bovine. Le niveau de la consommation de protĂ©ines animales atteint en France et dans les pays dĂ©veloppĂ©s n’est pas nĂ©cessairement gĂ©nĂ©ralisable, mais les experts misent sur une forte croissance de la demande mondiale et sur le maintien d’un haut niveau d’exigence qualitative. La progression de la consommation des protĂ©ines d’origine animale sur la planĂšte a d’ailleurs Ă©tĂ© forte cette derniĂšre dĂ©cennie entre 2 et 3 % par an, en lait comme en viande. Selon la FAO et l’OCDE, la croissance devrait ĂȘtre la mĂȘme, voire supĂ©rieure Ă  l’horizon 2020. Dans les pays Ă©mergent, Ă  faible diversification alimentaire, l’augmentation de la consommation de produits laitiers et de viande suit l’augmentation du pouvoir d’achat et l’émergence des classes moyennes. La production mondiale de lait, de l’ordre de 440 millions de tonnes en 2010, progresse rĂ©guliĂšrement, approximativement Ă  la mĂȘme vitesse que la population mondiale. L’Union europĂ©enne est le principal producteur avec 135 millions de tonnes, devant les États-Unis – 88 millions de tonnes – et l’Inde – 50 millions. La France et l’Allemagne sont les deux grandes industries laitiĂšres de l’UE. Les Ă©changes sont en croissance en volume et en valeur. Ils sont rĂ©alisĂ©s essentiellement sous la forme de trois types de produits – les fromages et les poudres grasses, pour Ă  la fois la matiĂšre grasse et la matiĂšre protĂ©ique du lait ; – le beurre pour la matiĂšre grasse ; – la poudre de lait Ă©crĂ©mĂ© pour la protĂ©ine. Au cours des annĂ©es 2000, la consommation mondiale globale de viandes a progressĂ© au rythme annuel de 2,3 % pour atteindre 286 millions de tonnes en 2010. Elle correspond Ă  une consommation de 42 kg Ă©quivalent carcasse par habitant. L’OCDE et la FAO prĂ©voient pour la dĂ©cennie Ă  venir que la consommation mondiale de viande continuera d’enregistrer l’un des taux les plus Ă©levĂ©s de croissance parmi les principales denrĂ©es agricoles. Il est estimĂ© Ă  1,5 % pour la viande bovine. Ces deux organisations prĂ©voient Ă©galement la poursuite de la forte tendance Ă  la hausse des prix de la viande bovine sur le marchĂ© mondial. Cette dynamique se traduit par un resserrement des prix mondiaux, ce qui constitue une vĂ©ritable rupture. Ce mouvement est enclenchĂ© depuis 2009 avec une forte hausse des prix chez les trois principaux exportateurs mondiaux BrĂ©sil, Australie, États-Unis. En deux ans, les prix brĂ©siliens ont doublĂ© pour se rapprocher des prix europĂ©ens fin 2010. Dans son rapport datĂ© de 2012 sur l’analyse stratĂ©gique de la filiĂšre de la viande bovine, le Conseil gĂ©nĂ©ral de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux CGAAER souligne que les pays du Moyen-Orient et du Maghreb constituent des cibles privilĂ©giĂ©es, compte tenu de leur proximitĂ© et de leur appartenance Ă  la zone de chalandise naturelle de l’Europe ». Ces pays vont sensiblement augmenter leurs importations dans les annĂ©es Ă  venir, offrant une vĂ©ritable opportunitĂ© pour la filiĂšre française. La France, forte de son troupeau allaitant, est sans doute l’un des pays europĂ©ens les mieux placĂ©s pour bĂ©nĂ©ficier des opportunitĂ©s offertes par le marchĂ© mondial. Si du fait de la baisse structurelle de la production liĂ©e Ă  la baisse du cheptel laitier, la filiĂšre viande est dĂ©ficitaire depuis 2003 en termes de volume, elle est largement excĂ©dentaire s’agissant des races Ă  viande. Ce rĂ©sultat est directement liĂ© aux exportations d’animaux maigres mais aussi de jeunes bovins, Ă  forte valeur ajoutĂ©e. PrĂšs d’un tiers des veaux nĂ©s du cheptel allaitant français sont exportĂ©s, principalement vers l’Italie et l’Espagne, et plus rĂ©cemment, vers les pays tiers. La FNB estime que pour conforter la production de la filiĂšre, il est indispensable de renforcer les moyens engagĂ©s pour rechercher et dĂ©velopper ces nouveaux dĂ©bouchĂ©s. Elle suggĂšre en consĂ©quence d’amplifier l’action du GEF groupement export France créé en 2011 par la filiĂšre bovine. Vos rapporteurs sont convaincus qu’il est Ă©galement important de maintenir la mobilisation active des services de l’État pour obtenir la nĂ©gociation des certificats sanitaires indispensables Ă  l’ouverture des marchĂ©s, et entreprendre les dĂ©marches diplomatiques essentielles pour les relations commerciales au plan mondial. L’Europe du Nord et particuliĂšrement la France disposent des meilleurs atouts pour l’aprĂšs quotas en raison de leur savoir-faire, de leurs potentiels humains et pĂ©doclimatiques, et de leurs outils industriels. Le solde commercial des produits laitiers constitue le troisiĂšme excĂ©dent agroalimentaire français, en augmentation rĂ©guliĂšre. Les fromages assurent 1,5 milliard d’euros des 3,7 milliards d’euros du solde positif du commerce extĂ©rieur devant les produits frais qui reprĂ©sentent le deuxiĂšme poste positif, avec prĂšs de 450 millions d’euros, et les laits Ă©crĂ©mĂ©s. L’Allemagne, la Pologne, l’Espagne et la Grande-Bretagne sont les principaux partenaires de la France. Au dĂ©but des annĂ©es 2000, le lait français n’était pas compĂ©titif sur le marchĂ© mondial, ce qui explique que les exportations françaises sont destinĂ©es Ă  75 % Ă  l’UE. L’écart de compĂ©titivitĂ© avec l’OcĂ©anie s’est nĂ©anmoins sensiblement resserrĂ© depuis 2006, ce qui explique qu’on observe ces derniĂšres annĂ©es une nette progression des exportations françaises vers les pays tiers. En 2011, les exportations de la France vers l’UE et le reste du monde se sont Ă©levĂ©es Ă  10,2 milliards de litres Ă©quivalents de lait, soit 42,5 % de la collecte, alors que les importations ont Ă©tĂ© de 5,2 milliards de litres. Service Ă©conomique du CNIEL, juin 2013 Le mix produits » de la France compte une part importante de produits industriels 30 % des fabrications, contre 20 % en Allemagne, dont la valorisation est en lien direct avec les marchĂ©s mondiaux. Les autres produits fabriquĂ©s sont des produits de grande consommation Ă  forte valeur ajoutĂ©e lait, yaourt, fromages. Le paradoxe français est d’avoir historiquement des entreprises nationales puissantes sur le plan mondial, trĂšs implantĂ©es industriellement sur les diffĂ©rents continents, innovantes en termes de produits qui dĂ©gagent de la valeur ajoutĂ©e, mais qui se sont peu positionnĂ©es sur les segments des poudres et des fromages standard qui s’échangent le plus sur le marchĂ© mondial. Les personnes auditionnĂ©es par vos rapporteurs ont nĂ©anmoins indiquĂ© que la France dĂ©veloppe ces activitĂ©s de poudres, Ă  trĂšs haute valeur ajoutĂ©e, notamment Ă  destination du lait infantile. Eurostat/CNIEL La table ronde organisĂ©e par le mĂ©diateur des relations commerciales agricoles le 8 avril 2013 est intervenue dans un contexte tendu, celui du ciseau insoutenable de l’augmentation des charges et de l’insuffisante rĂ©percussion Ă  la hausse des prix de vente du lait. Pour leur part, les transformateurs dĂ©noncent des nĂ©gociations avec les distributeurs de plus en plus tendues au fil des annĂ©es. Le mĂ©diateur des relations commerciales agricoles a nĂ©anmoins pu proposer le 26 avril Ă  l’ensemble des intervenants de la filiĂšre laitiĂšre un dispositif permettant de financer un relĂšvement immĂ©diat de 25 euros du prix payĂ© aux producteurs laitiers pour 1 000 litres de lait collectĂ©s. Au 1er juin, les distributeurs ont acceptĂ© une hausse des prix payĂ©s aux industriels de 3 centimes le litre de lait de consommation et de 2 centimes le litre de lait intĂ©grĂ© aux produits transformĂ©s, en fonction de coefficients techniques de transformation. Les producteurs devraient en Ă©change s’engager Ă  ne pas perturber l’activitĂ© des distributeurs et des industriels pendant la durĂ©e de l’accord. Globalement les hausses envisagĂ©es par le dispositif du mĂ©diateur correspondraient Ă  une enveloppe de l’ordre de 300 millions d’euros. Il s’agit d’une solution utile et bienvenue pour les producteurs mais ponctuelle, qui ne rĂ©sout pas les problĂšmes de fond de la filiĂšre. L’accord, signĂ© sur la base du volontariat en prĂ©sence du ministre de l’agriculture le 3 mai 2011, entre treize organisations professionnelles reprĂ©sentant agriculteurs, industriels et secteur de la distribution et qui prĂ©voit la rĂ©ouverture des nĂ©gociations commerciales entre ces diffĂ©rents partenaires lorsque les prix de l’alimentation animale dĂ©passent un certain niveau, Ă  la hausse comme Ă  la baisse est peut-ĂȘtre une piste intĂ©ressante pour limiter l’impact nĂ©gatif de l’augmentation du coĂ»t des matiĂšres premiĂšres sur les Ă©leveurs. Il faut pour cela que les prix de l’alimentation animale soit de plus ou moins 10 % par rapport au mĂȘme mois de l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente et pendant trois mois consĂ©cutifs. Par ailleurs, l’évolution de la part du coĂ»t de l’alimentation dans le prix Ă  la production doit se situer Ă  plus ou moins 10 %, au-delĂ  ou en deçà d’une rĂ©fĂ©rence préétablie. Un corridor de prix est alors dĂ©fini de maniĂšre Ă  lisser l’impact de la volatilitĂ© des cours des matiĂšres premiĂšres agricoles au profit des filiĂšres des viandes bovine, avicole et porcine. Cet accord dont le champ d’application est restreint repose nĂ©anmoins sur une base volontaire. Le projet de loi relatif Ă  la consommation qui a Ă©tĂ© adoptĂ© en premiĂšre lecture Ă  l’AssemblĂ©e nationale le 2 juillet 2013 prĂ©voit donc une clause de renĂ©gociation en cas de fortes variations des prix des matiĂšres premiĂšres agricoles. Comme l’a indiquĂ© notre collĂšgue Mme Annick Le Loch, rapporteure de ce texte s’agissant des aspects relatifs Ă  la loi de modernisation de l’économie Le nouvel article L. 441-8 du code de commerce est fondamental et rĂ©pond parfaitement aux inquiĂ©tudes que les producteurs de fruits et lĂ©gumes notamment mais la situation des Ă©leveurs et des producteurs de produits d’origine animale, comme le lait, a Ă©galement pu ĂȘtre affectĂ©e ont pu manifester au cours des annĂ©es rĂ©centes. 
 Afin d’éviter toute dĂ©rive lors de la rĂ©ouverture des nĂ©gociations, il est Ă©galement prĂ©vu que la clause de renĂ©gociation fasse rĂ©fĂ©rence Ă  un ou plusieurs indices publics des prix des produits agricoles ou alimentaires », dĂ©finis par exemple par FranceAgriMer, l’Observatoire de formation des prix et des marges ou tout autre structure comparable. L’objectivitĂ© des indices ainsi dĂ©finis devrait permettre aux diffĂ©rents acteurs de pouvoir nĂ©gocier en toute transparence, sur des bases non sujettes Ă  caution. Afin de garantir que ces nĂ©gociations soient menĂ©es de bonne foi, il est par ailleurs prĂ©cisĂ© qu’un compte rendu doit ĂȘtre Ă©tabli afin d’en retracer les Ă©tapes et les points de vue, celui-ci pouvant s’avĂ©rer particuliĂšrement utile, notamment pour permettre aux autoritĂ©s compĂ©tentes voire au juge d’apprĂ©cier le caractĂšre sincĂšre et constructif des discussions ainsi menĂ©es. » Les contrats tripartites entre les producteurs, les transformateurs et les distributeurs Vos rapporteurs saluent l’introduction de cette clause de renĂ©gociation dans le droit ses promoteurs, ce fonds serait destinĂ© Ă  financer des mesures structurelles de soutien – investissements dans la rĂ©novation des bĂątiments, dĂ©veloppement de la mĂ©thanisation ou du photovoltaĂŻque sur les exploitations – aux filiĂšres d’élevage les plus touchĂ©es par la hausse des prix selon des modalitĂ©s qui seraient dĂ©finies ultĂ©rieurement par les cĂ©rĂ©aliers et les Ă©leveurs. Cette proposition a suscitĂ© de vives rĂ©actions. Si le principe d’une solidaritĂ© des cĂ©rĂ©aliers envers les Ă©leveurs mĂ©rite d’ĂȘtre Ă©tudiĂ© et saluĂ©, il conviendra d’examiner avec la plus grande vigilance les modalitĂ©s de mise en Ɠuvre de ce fonds. Le rapport du CGAAER de juillet 2012 sur la contractualisation a permis de mesurer les premiers effets de l’article 12 de la loi de modernisation de l’agriculture et de la pĂȘche LMAP du 27 juillet 2010, et des dĂ©crets du 30 dĂ©cembre 2010 qui ont rendu obligatoire la contractualisation dans le secteur du lait de vache et celui des fruits et lĂ©gumes. Ce rapport ne remet pas en cause le principe de la contractualisation comme outil de rĂ©gulation de la filiĂšre. Ses auteurs estiment que la contractualisation et les organisations de producteurs ont amĂ©liorĂ© les rapports de force entre producteurs et industriels, apportant une assurance supĂ©rieure Ă  celle que l’on pouvait attendre des contrats tacites non Ă©crits existants jusqu’alors». Le rapport souligne que le contrat est d’abord un instrument dans la nĂ©gociation », mais qu’il ne peut se substituer Ă  la totalitĂ© des instruments de gestion des marchĂ©s. Il propose que la contractualisation soit Ă©galement appliquĂ©e Ă  la viande bovine. Interbev a proposĂ© un accord-cadre sur la contractualisation en filiĂšre bovine tenant compte des coĂ»ts de production. L’accord-cadre offre la possibilitĂ© aux abatteurs et aux Ă©leveurs de passer des contrats. Aujourd’hui 15 Ă  20 % des bovins français sont sous contrats. Interbev se fixe comme objectif 30 % en trois Ă  cinq ans. Vos rapporteurs estiment Ă©galement que la contractualisation est l’un des outils permettant de rĂ©guler la filiĂšre laitiĂšre. En cela, ils plaident pour l’extension de la contractualisation Ă  la filiĂšre de la viande bovine. – le rĂŽle des OP et de leurs associations dans le secteur du lait et des produits laitiers ; – la qualitĂ© des OP pour nĂ©gocier les prix et les volumes, sous certaines conditions, avec les transformateurs. Il s’agit, en quelque sorte, d’une autorisation explicite, bien que sous conditions, des ententes dans ce secteur. Le rĂšglement prĂ©cise les conditions de nĂ©gociation des contrats par les OP au nom des producteurs de lait. Trois conditions doivent ĂȘtre rĂ©unies il faut que le volume de lait cru faisant l’objet de ces nĂ©gociations n’excĂšde pas 3,5 % de la production totale de l’Union, 33 % de la production nationale de l’État membre dans lequel est produit le lait cru et 33 % de la production nationale de l’État membre oĂč est livrĂ© le lait cru. Cette limite de 3,5 % de la production correspond de facto Ă  la production d’un grand bassin laitier ou Ă  la part de la production nationale dans la production europĂ©enne d’un grand producteur. Ainsi, l’objet de ces OP dĂ©passe celui des regroupements actuels. Une OP reconnue pourra nĂ©gocier le contrat de vente avec l’industriel transformateur au nom des agriculteurs qui en sont membres, qu’il y ait, ou non, transfert de propriĂ©tĂ© du lait. S’agissant des prix du lait, depuis 1997, le Centre National Interprofessionnel de l’Économie LaitiĂšre CNIEL communiquait des recommandations de prix trimestrielles, non obligatoires mais qui servaient de rĂ©fĂ©rence au niveau des centres rĂ©gionaux, les CRIEL, et des acteurs de la filiĂšre Ă©leveurs et fabricants. Cette pratique a Ă©tĂ© condamnĂ©e et a Ă©tĂ© abandonnĂ©e. Elle a Ă©tĂ© remplacĂ©e par un dispositif plus neutre d’indices de tendances dont la lĂ©galitĂ© a Ă©tĂ© assise par un amendement Ă  la loi de finances pour 2009. MĂȘme si le rĂšglement ne traite pas de l’ensemble des difficultĂ©s du secteur laitier – il n’aborde notamment pas la question de la rĂ©gulation – vos rapporteurs se rĂ©jouissent de ce premier pas et de l’évolution de la Commission europĂ©enne, qui reconnaĂźt dĂ©sormais la nĂ©cessitĂ© d’adapter le droit de la concurrence aux spĂ©cificitĂ©s du secteur laitier. Il a rappelĂ© que le paquet lait n’est une premiĂšre Ă©tape ». Il a Ă©galement soulignĂ© la nĂ©cessitĂ© de disposer d’outils pour faire face aux crises sĂ©vĂšres qui menacent tous les producteurs de lait, mĂȘme ceux qui sont parfaitement compĂ©titifs dans des conditions de marchĂ© normales. Le deuxiĂšme dĂ©fi majeur de l’aprĂšs-quotas est d’assurer la durabilitĂ© de la production laitiĂšre y compris sur le plan territorial. Le commissaire europĂ©en a soulignĂ© qu’il faut tenir compte non seulement de la compĂ©titivitĂ© telle qu’elle est actuellement mais aussi des coĂ»ts environnementaux et de la durabilitĂ© Ă  long terme des systĂšmes de production intensifs. Ces derniĂšres annĂ©es, on a vu l’impact nĂ©gatif d’une hausse des prix des aliments pour animaux sur les exploitations laitiĂšres intensives. Une grande confĂ©rence sur l’aprĂšs-quotas doit se tenir en septembre 2013 pour examiner les pistes d’évolutions. En lien avec l’avis du 30 mai 2013 du comitĂ© des rĂ©gions, vos rapporteurs demandent des Ă©tudes complĂ©mentaires urgentes pour Ă©valuer les impacts territoriaux de la suppression des quotas. Ils considĂšrent qu’un systĂšme efficace de gestion de crise doit faire preuve d’une bonne rĂ©activitĂ©, qu’il est nĂ©cessaire pour cela de centraliser l’information nationale et europĂ©enne des livraisons par exploitation sur plusieurs annĂ©es, de dĂ©finir l’état de crise via les prix de rĂ©fĂ©rence et les marges, ce qui suppose une gestion directe via une Agence europĂ©enne de rĂ©gulation. La FNB estime qu’une hausse de l’aide vache allaitante Ă  300 euros par tĂȘte est indispensable pour conforter le secteur, maintenir la production et amĂ©liorer le revenu des producteurs. Pour primer l’ensemble des vaches allaitantes prĂ©sentes en France, de l’ordre de 4 millions de tĂȘtes, l’enveloppe doit ĂȘtre de 1 200 millions d’euros, soit 16 % de couplage pour cette mesure, indĂ©pendamment des autres mesures de couplage. Niveau actuel des crĂ©dits de la prime au maintien du troupeau de vaches allaitantes » PMTVA – Enveloppe europĂ©enne 525 millions d’euros 150 euros par tĂȘte – Enveloppe de crĂ©dits nationaux 160 millions d’euros 50 euros par tĂȘte pour les 40 premiĂšres, 26 euros au-delĂ  À l’issue des trilogues entre le Conseil, la Commission et le Parlement europĂ©en, le taux de couplage a Ă©tĂ© portĂ© Ă  13 % contre 10 % actuellement. Une possibilitĂ© supplĂ©mentaire de 2 % a Ă©tĂ© obtenue pour la production de protĂ©ines vĂ©gĂ©tales, qui permettra de soutenir le dĂ©veloppement de l’autonomie fourragĂšre protĂ©ique de l’élevage. Vos rapporteurs saluent cette grande avancĂ©e, favorable aux Ă©levages allaitants. La convergence des aides directes, telle que proposĂ©e par la Commission europĂ©enne dans le cadre de la rĂ©forme de la PAC, consiste Ă  rapprocher le montant de l’aide Ă  l’hectare, aujourd’hui fondĂ© sur des rĂ©fĂ©rences historiques et de ce fait diffĂ©rent suivant les types de production, vers une valeur commune correspondant Ă  la moyenne nationale. La Commission propose que la convergence Ă  un paiement de base soit uniforme Ă  l’échelle de la rĂ©gion ou de l’État en 2019 et que dĂšs 2014, au minimum 40 % des paiements de base soient uniformisĂ©s. S’agissant de la France, ce scĂ©nario bĂ©nĂ©ficierait surtout aux Ă©levages extensifs et pĂ©naliserait l’élevage maĂŻs qu’il soit lait ou viande. Il impacterait peu la situation des producteurs en grandes cultures car leur montant d’aide moyen Ă  l’hectare actuel n’est que lĂ©gĂšrement supĂ©rieur Ă  la moyenne. L’évolution des aides serait la suivante – diminution de 15 % pour les grandes cultures ; – diminution de 15 % pour l’élevage bovins lait, et de 31 % pour l’élevage bovins lait maĂŻs ; – augmentation de 14 % pour l’élevage bovins viande, et de 19 % pour l’élevage bovins viande Ă  l’herbe ; – diminution de 10 % pour la polyculture-Ă©levage. Tant le Conseil que le Parlement europĂ©en se sont accordĂ©s sur le principe d’une convergence plus lente afin de prĂ©server l’équilibre Ă©conomique des diffĂ©rents types de production. Vos rapporteurs soutiennent activement ce choix. En outre, Ă  l’initiative de la France et de son ministre de l’agriculture, M. StĂ©phane Le Foll, a Ă©tĂ© introduite dans la position du Conseil du 19 mars un innovant paiement de redistribution » facultatif qui permettra aux États membres d’accorder un complĂ©ment en plus du paiement de base pour les premiers hectares de chaque exploitation et, ainsi, de tenir compte de la plus forte intensitĂ© de main-d’Ɠuvre qui caractĂ©rise les petites exploitations. La surprime aux 50 premiers hectares permettra d’attĂ©nuer l’effet de la convergence sur les Ă©levages intensifs. Le rĂ©gime de soutien aux zones agricoles dĂ©favorisĂ©es est compris dans l’axe 2 de la politique de dĂ©veloppement rural pour 2007-2013. Le rĂšglement CE 1257/1999 dĂ©termine trois catĂ©gories de zones agricoles dĂ©favorisĂ©es ZAD – les zones de montagne sont les zones handicapĂ©es par une pĂ©riode de vĂ©gĂ©tation sensiblement raccourcie en raison de l’altitude, par de fortes pentes Ă  une altitude moindre, ou par la combinaison de ces deux facteurs ; – les zones dĂ©favorisĂ©es intermĂ©diaires» 23 qui prĂ©sentent l’ensemble des handicaps suivants mauvaise productivitĂ© de la terre, production sensiblement infĂ©rieure Ă  la moyenne en raison de cette faible productivitĂ© du milieu naturel et faible densitĂ© ou tendance Ă  la rĂ©gression d’une population qui dĂ©pend de maniĂšre prĂ©pondĂ©rante de l’activitĂ© agricole ;– les zones affectĂ©es par des handicaps spĂ©cifiques sont des zones oĂč le maintien de l’activitĂ© agricole est nĂ©cessaire afin d’assurer la conservation ou l’amĂ©lioration de l’environnement, d’entretenir l’espace naturel, de prĂ©server le potentiel touristique ou de protĂ©ger les espaces la pĂ©riode 2007-2013, 12,6 milliards d’euros ont Ă©tĂ© consacrĂ©s Ă  ces aides, soit environ 14 % du financement total par le FEADER. Ces crĂ©dits ont principalement financĂ© l’attribution de l’indemnitĂ© compensatoire de handicaps naturels ICHN. Cette indemnitĂ© est accordĂ©e pour une surface maximum de 50 hectares, avec une surprime de 50 % pour les 25 premiers hectares. Elle pourrait servir de modĂšle Ă  la surprime aux premiers hectares pour les aides directes du premier plafond de l’ICNH sera augmentĂ© dans le cadre de la nouvelle PAC, ce qui constitue une trĂšs bonne nouvelle pour les Ă©leveurs de le futur Farm Bill n’est pas encore arrĂȘtĂ©, les discussions tĂ©moignent d’ores et dĂ©jĂ  d’une volontĂ© affirmĂ©e de renforcer encore l’orientation anticyclique de la politique agricole amĂ©ricaine. C’est ce que traduit le vote de la future loi-cadre le 21 juin dernier au SĂ©nat qui prĂ©voit la suppression totale des aides directes dĂ©couplĂ©es, Ă  l’instar de ce qu’avait proposĂ© la Maison Blanche dans un souci d’économies budgĂ©taires. Ces aides, versĂ©es indĂ©pendamment des prix, des rendements, des revenus et de la production agricoles, sont en effet devenues difficilement justifiables pour le gouvernement et les congressmen, d’autant plus dans un contexte oĂč les revenus agricoles ont atteint des niveaux vote du SĂ©nat tĂ©moigne aussi d’une volontĂ© de renforcer les dispositifs assurantiels, dĂ©jĂ  particuliĂšrement dĂ©veloppĂ©s aux États-Unis, tout en cherchant Ă  amĂ©liorer leur articulation avec les autres soutiens Ă  caractĂšre anticyclique. L’arsenal assurantiel existant est en effet globalement reconduit, tandis que de nouveaux programmes sont proposĂ©s notamment pour le coton ou l’arachide et de nouveaux enjeux pris en compte subvention additionnelle pour les agriculteurs rĂ©cemment installĂ©s, meilleure prise en compte des spĂ©cificitĂ©s des productions biologiques. Le SĂ©nat propose Ă©galement un nouveau dispositif additionnel de soutien, de type assurantiel, qui permettrait Ă  un exploitant de complĂ©ter la prise en charge de ses risques en bĂ©nĂ©ficiant d’indemnitĂ©s supplĂ©mentaires couvrant une partie de la franchise imposĂ©e par l’assureur. VersĂ©e en cas de pertes significatives au niveau du comtĂ© et non au niveau individuel, cette forme de couverture additionnelle, Supplemental Coverage Option SCO, serait mĂȘme subventionnĂ©e Ă  70 % contre 62 % en moyenne pour les dispositifs existants. Plusieurs programmes nouveaux seraient Ă©galement mis Ă  l’étude ou expĂ©rimentĂ©s, tels une assurance sur indice climatique ou encore une assurance sur le revenu global des exploitations. Sans toutefois les remettre en cause, l’administration Obama proposait plusieurs ajustements significatifs destinĂ©s Ă  amĂ©liorer l’efficience de ces programmes, considĂ©rĂ©s comme particuliĂšrement coĂ»teux, promettant une Ă©conomie de plus de 8 milliards de dollars sur 10 ans. Le SĂ©nat a choisi une autre voie, refusant de fragiliser ce qui devient de facto la clĂ© de voĂ»te de la protection contre la variabilitĂ© intra-annuelle. Toutefois, en vue d’assurer une meilleure cohĂ©rence entre les diffĂ©rents dispositifs, le SĂ©nat a introduit deux inflexions pour ces programmes assurantiels. Il s’agit, d’une part, d’une certaine dĂ©gressivitĂ© des soutiens, avec un taux de subvention des primes d’assurance rĂ©duit de 15 points, dĂšs lors que le produit brut de l’exploitation dĂ©passe le seuil de 750 000 $. D’autre part, la perception des soutiens serait soumise Ă  une conditionnalitĂ© environnementale, par la mise en Ɠuvre de programmes de conservation » environnementale. ParallĂšlement, le SĂ©nat propose de fusionner plusieurs aides anticycliques existantes, dont les paiements contracycliques et le dispositif ACRE Average Crop Revenue Election, qui avait Ă©tĂ© initiĂ© lors du prĂ©cĂ©dent Farm Bill. Un nouveau dispositif viendrait les remplacer, ARC Agriculture Risk Coverage, qui reprendrait le principe d’une aide compensant, pour partie, une baisse du chiffre d’affaires interannuel des diffĂ©rentes cultures couvertes, en complĂ©ment des dispositifs assurantiels qui couvrent uniquement les pertes intra-annuelles. De loin l’innovation la plus coĂ»teuse du projet sĂ©natorial, ce nouvel outil se verrait dotĂ© d’un budget de plus de 28 milliards de dollars. En termes d’articulation entre programmes, les niveaux de franchises pris en charge par le dispositif SCO tiendraient compte de la souscription Ă  ce programme ARC afin d’éviter les doubles paiements. Le vote du SĂ©nat tĂ©moigne par ailleurs d’une volontĂ© d’intervention renforcĂ©e et innovante pour le secteur laitier. Les producteurs bĂ©nĂ©ficieraient d’un nouveau dispositif d’aides anticycliques composĂ© de deux niveaux un paiement de base, couvrant un niveau minimal de marge diffĂ©rence entre la valeur de la production de lait et le coĂ»t de l’alimentation des vaches laitiĂšres ; et un paiement complĂ©mentaire, pour ceux dĂ©sirant une couverture supĂ©rieure de leur marge, avec possibilitĂ© de choisir le niveau de marge sĂ©curisĂ© et le volume de production couvert entre 25 % et 90 % de la production.Ce programme anticyclique serait conditionnĂ© Ă  la participation Ă  un programme de stabilisation du marchĂ© des produits laitiers. En cas de baisse des prix et des marges, les producteurs seraient incitĂ©s Ă  rĂ©duire leur production par rapport Ă  une rĂ©fĂ©rence Ă©volutive dans le temps moyenne des 3 mois prĂ©cĂ©dant la date d’activation du programme ou, au choix du producteur, de la production du mois de l’annĂ©e n - 1 par rapport Ă  la date d’activation du programme. ConcrĂštement, Ă  mesure que les marges baissent, les producteurs ne seraient plus payĂ©s sur les volumes dĂ©passant entre 92 % et 98 % de leur rĂ©fĂ©rence selon l’intensitĂ© des dĂ©sĂ©quilibres. Les laiteries qui transformeront nĂ©anmoins ces volumes surnumĂ©raires seraient alors tenues de reverser les montants correspondants Ă  l’État fĂ©dĂ©ral, afin d’ĂȘtre utilisĂ©s pour dynamiser la consommation de produits laitiers. Le programme serait dĂ©sactivĂ© en cas de remontĂ©e des marges ou des prix des produits calendrier se resserre pour le futur Farm Bill, la majoritĂ© des dispositions actuelles arrivant Ă  Ă©chĂ©ance le 30 septembre. La Chambre des reprĂ©sentants Ă©tant Ă  majoritĂ© rĂ©publicaine, on peut s’attendre Ă  une forte pression sur le budget agricole et alimentaire dans la mesure oĂč le chiffrage des impacts budgĂ©taires de la version Ă©manant du SĂ©nat conduirait Ă  une quasi-stagnation par rapport au niveau actuel. C’est d’ailleurs ce dont tĂ©moigne dĂ©jĂ  le vote en commission agricole de la Chambre du 12 juillet. S’il confirme les orientations Ă©manant du SĂ©nat, d’importantes rĂ©ductions pour les programmes alimentaires sont aussi proposĂ©es. Les interfĂ©rences probables avec la campagne prĂ©sidentielle amĂ©ricaine pourraient Ă©galement conduire au statu quo avec, Ă  dĂ©faut d’accord, la prorogation du Farm Bill actuel au moins pour une annĂ©e. Toutefois, bien que non terminĂ©es, les discussions confirment d’ores et dĂ©jĂ  les options actĂ©es prĂ©cĂ©demment, Ă  savoir une reconfiguration des soutiens au secteur agricole autour d’une orientation rĂ©solument anticyclique. Et elles soulignent Ă©galement que les contraintes OMC, qui poussent au contraire Ă  davantage de dĂ©couplage, ne constituent pas un Ă©lĂ©ment dĂ©terminant de l’évolution de la politique agricole amĂ©ricaine. DĂ©jĂ  pratiquĂ©e dans d’autres pays europĂ©ens comme l’Allemagne, la mĂ©thanisation constitue une voie de valorisation des effluents d’élevage alternative Ă  l’épandage direct. La LMAP a encouragĂ© sans rĂ©el succĂšs la crĂ©ation d’unitĂ©s de mĂ©thanisation collective, dont la production est assimilĂ©e Ă  un produit agricole du point de vue fiscal et social. La France ne compte qu’une dizaine d’unitĂ©s de mĂ©thanisation opĂ©rationnelles, contre prĂšs de 6 000 en Allemagne. La mĂ©thanisation produit du biogaz, qui peut soit ĂȘtre utilisĂ© comme tel soit ĂȘtre transformĂ© en Ă©lectricitĂ©. L’unitĂ© de mĂ©thanisation produit Ă©galement un digestat, qui peut ĂȘtre utilisĂ© comme engrais organique et intĂ©grĂ© dans le plan d’épandage et qui prĂ©sente une meilleure valeur agronomique que les effluents bruts. Le retard français s’explique notamment par la faiblesse des tarifs de rachat de l’électricitĂ© produite Ă  partir du biogaz. Il s’explique Ă©galement par l’importance de l’investissement que reprĂ©sente l’installation d’une unitĂ© de mĂ©thanisation. L’agence de l’environnement et de la maĂźtrise de l’énergie estime ces coĂ»ts Ă  5 000 euros le kW pour une installation de 100 kW, soit un investissement de 500 000 euros, sans compter les investissements de raccordement au rĂ©seau Ă©lectrique existant, qui peuvent ĂȘtre Ă©levĂ©s. Le 29 mars 2013 Mme Delphine Batho, alors ministre de l’écologie, du dĂ©veloppement durable et de l’énergie, et M. StĂ©phane Le Foll, ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forĂȘt ont prĂ©sentĂ© le plan Énergie MĂ©thanisation Autonomie Azote » EMAA. Ce plan vise Ă  dĂ©velopper un modĂšle français de la mĂ©thanisation agricole, privilĂ©giant des installations collectives, des circuits d’approvisionnement courts et des technologies et savoir-faire français. L’objectif du Gouvernement est de dĂ©velopper en France, Ă  l’horizon 2020, 1 000 mĂ©thaniseurs Ă  la ferme. Le plan prĂ©voit notamment – le lancement, en 2013, d’un appel Ă  projets gestion collective et intĂ©grĂ©e de l’azote » ; – l’optimisation du tarif d’achat pour l’électricitĂ© produite Ă  partir de biogaz pour favoriser les projets de mĂ©thanisation collective Ă  la ferme ; – la simplification des procĂ©dures administratives pour le dĂ©veloppement des projets de mĂ©thanisation ; – un meilleur accompagnement des porteurs de projets ; – des efforts de structuration de la filiĂšre, dans le cadre d’un projet prĂ©sentĂ© au Programme investissement d’avenir pour crĂ©er une filiĂšre nationale dans le domaine des Ă©quipements de mĂ©thanisation et dans le domaine de la valorisation des digestats. En effet, l’alimentation est le premier poste de charges dans les coĂ»ts de production. Les exploitations françaises en Ă©levage allaitant et laitier sont globalement autonomes en fourrages mais sont plus ou moins dĂ©pendantes des aliments concentrĂ©s achetĂ©s 7 Ă  22 % de la ration. Les fourrages occupent prĂšs de 15 millions d’hectares de SAU, dont 80 % en prairie. La production fourragĂšre est directement impactĂ©e par le changement climatique, notamment par les sĂ©cheresses de plus en plus frĂ©quentes. Il faut souligner Ă  cet Ă©gard l’intĂ©rĂȘt agronomique et Ă©conomique des systĂšmes de polyculture Ă©levage. Par la dĂ©cision 2009/719/CE la Commission europĂ©enne autorise Ă  partir du 1er janvier 2013 certains États membres Ă  dĂ©roger Ă  l’obligation de dĂ©pister systĂ©matiquement tous les bovins sains abattus de plus de 72 mois. Le ministĂšre de l’agriculture estime le coĂ»t des tests pour la seule partie publique Ă  plus de 7 millions d’euros par an. Aucun cas n’a Ă©tĂ© dĂ©tectĂ© en abattoir depuis 2010. Pour maĂźtriser les coĂ»ts de production, vos rapporteurs sont convaincus qu’il faut, sans Ă©videmment sacrifier les objectifs sanitaires et environnementaux, lever certaines contraintes qui pĂšsent sur les exploitations. La FĂ©dĂ©ration nationale bovine a ainsi fait part de son Ă©tonnement devant la persistance de normes plus sĂ©vĂšres en France qu’en Allemagne, en matiĂšre d’exploitations classĂ©es pour la protection de l’environnement ICPE. Alors que les textes europĂ©ens ne l’imposent pas, la France a ainsi mis en place un seuil d’entrĂ©e dans le rĂ©gime d’autorisation des ICPE en Ă©levage bovin Ă  50 vaches laitiĂšres et 100 vaches allaitantes, faisant peser sur tout projet d’agrandissement d’élevage un risque de refus, au terme de procĂ©dures longues et coĂ»teuses. Il est largement supĂ©rieur Ă  ce que coĂ»terait le dispositif de destruction des carcasses Ă©dictĂ© par le rĂšglement CE 999/2001 sachant qu’aucun cas d’ESB n’a Ă©tĂ© recensĂ© en France depuis 2010 et qu’en 2011, sur les 1 632 372 prĂ©lĂšvements rĂ©alisĂ©s Ă  l’abattoir et Ă  l’équarrissage seuls 20 ont donnĂ© lieu Ă  un rĂ©sultat non nĂ©gatif. La situation de l’élevage bovin laitier et allaitant en France nĂ©cessite une mobilisation sans prĂ©cĂ©dent. C’est un vĂ©ritable cri d’alarme qu’ont passĂ© nombre des personnes auditionnĂ©es par vos rapporteurs. Les difficultĂ©s conjoncturelles et structurelles rencontrĂ©es par nos Ă©leveurs ne sont pourtant pas irrĂ©mĂ©diables. L’élevage a un avenir en France. De nombreuses opportunitĂ©s existent et peuvent ĂȘtre dĂ©veloppĂ©es. Vos rapporteurs plaident donc pour - Une politique forte de modernisation des bĂątiments et des Ă©quipements, telle que le plan de modernisation des bĂątiments d’élevage PMBE. Vos rapporteurs estiment par ailleurs indispensables de conserver, voire de dĂ©velopper, le crĂ©dit d’impĂŽt remplacement ; - Un juste prix, qui permette Ă  chacun de pouvoir vivre dĂ©cemment de son travail. Ils estiment qu’une stagnation des prix du lait ou de la viande alors que les coĂ»ts de production des Ă©leveurs augmentent dĂ©valorise leur travail ; - Un Ă©tiquetage viande bovine française » VBF pour l’ensemble des produits, nĂ©s, Ă©levĂ©s, abattus et transformĂ©s en France. Cet Ă©tiquetage nĂ©cessite une modification de la rĂ©glementation europĂ©enne ; - L’encouragement Ă  la valorisation du lait et de la viande en produits certifiĂ©s comme rĂ©ponse Ă  la disparition des quotas, en particulier dans les zones difficiles, oĂč les coĂ»ts de collecte sont plus Ă©levĂ©s ; - Le dĂ©veloppement des circuits courts et les filiĂšres de qualitĂ© au sein de la restauration hors foyers, notamment en utilisant la possibilitĂ© ouverte par le dĂ©cret du 25 aoĂ»t 2011 ; - Le maintien de la mobilisation active des services de l’État pour obtenir la nĂ©gociation des certificats sanitaires indispensables Ă  l’ouverture des marchĂ©s, et entreprendre les dĂ©marches diplomatiques essentielles pour les relations commerciales au plan mondial ; - La constitution d’un groupement d’intĂ©rĂȘt Ă©conomique en charge de la promotion des produits laitiers et de la recherche de nouveaux marchĂ©s permettrait de dynamiser plus encore les exportations françaises ; - Le lancement d’une grande rĂ©flexion sur la pertinence d’introduire une part de contracyclicitĂ© dans l’attribution des aides dans le cadre de la rĂ©forme de la PAC aprĂšs 2013 ; - L’extension de la contractualisation Ă  la filiĂšre de la viande bovine. Vos rapporteurs estiment en effet que la contractualisation est l’un des outils permettant de rĂ©guler les filiĂšres ; - Un choc de simplification en simplification des procĂ©dures administratives lourdes dans le respect des exigences environnementales. Vos rapporteurs saluent - Le consensus, Ă  l’issue des trilogues entre le Conseil, la Commission et le Parlement europĂ©en sur la rĂ©forme de la PAC, sur un taux de couplage 13 % contre 10 % actuellement. Une possibilitĂ© supplĂ©mentaire de 2 % a Ă©tĂ© obtenue pour la production de protĂ©ines vĂ©gĂ©tales, qui permettra de soutenir le dĂ©veloppement de l’autonomie fourragĂšre protĂ©ique de l’élevage ; - Le relĂšvement du plafond de l’ICNH, ce qui constitue une trĂšs bonne nouvelle pour les Ă©leveurs de montagne ; - L’adoption Ă  l’AssemblĂ©e Nationale en premiĂšre lecture du projet de loi relatif Ă  la consommation qui instaure une clause de renĂ©gociation en cas de forte volatilitĂ© des coĂ»ts des matiĂšres premiĂšres agricoles ; - Le plan Énergie MĂ©thanisation Autonomie Azote » EMAA lancĂ© par M. StĂ©phane Le Foll, ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forĂȘt ont prĂ©sentĂ©. Ce plan vise Ă  dĂ©velopper un modĂšle français de la mĂ©thanisation agricole, privilĂ©giant des installations collectives, des circuits d’approvisionnement courts et des technologies et savoir-faire français. Lors de sa rĂ©union du 10 juillet 2013, la commission a examinĂ© le rapport de la mission d’information sur la filiĂšre bovine et la production laitiĂšre en France prĂ©sentĂ© par MM. Germinal Peiro et Alain Marc, rapporteurs. M. le prĂ©sident Brottes. Nous examinons aujourd'hui les conclusions du rapport de MM. Peiro et Marc sur la filiĂšre bovine et la production laitiĂšre en France. M. Alain Marc, rapporteur. L’avenir de l’élevage bovin revĂȘt un caractĂšre stratĂ©gique pour l’économie, l’emploi, l’amĂ©nagement et la vitalitĂ© des territoires ruraux. Ainsi, dans la plupart des rĂ©gions de montagne, le troupeau laitier est le principal utilisateur des prairies. Il permet de maintenir des paysages ouverts et habitĂ©s, favorables au tourisme, Ă  la biodiversitĂ© et Ă  l’environnement. Pourtant l’élevage connaĂźt une crise profonde. Les Ă©leveurs sont confrontĂ©s Ă  de nombreuses difficultĂ©s, tant conjoncturelles que structurelles. Des difficultĂ©s conjoncturelles d’abord, car quand les cours des matiĂšres premiĂšres agricoles augmentent et que les Ă©leveurs ne peuvent les rĂ©percuter sur le prix du lait ou de la viande, cela engendre un effet ciseau, qui entraĂźne une compression insupportable des marges des Ă©leveurs. Ainsi, le prix du lait en 2012 se situe dans une moyenne haute par rapport aux prix des dix derniĂšres annĂ©es. Le problĂšme rĂ©side essentiellement dans l’absence de rĂ©percussion des hausses des prix tout au long de la filiĂšre. En fait, on observe en France une faible rĂ©percussion des hausses et des baisses de prix aux consommateurs, ce qui explique les compressions des marges des diffĂ©rents acteurs de la chaĂźne de valeur quand les cours sont hauts. En Allemagne au contraire, les prix de dĂ©tail pour le lait liquide, le beurre et les produits ultra frais ont fortement augmentĂ© depuis l’étĂ© 2012. L’élevage connaĂźt aussi des difficultĂ©s structurelles. L’astreinte conjuguĂ©e Ă  la pĂ©nibilitĂ© explique que certains prĂ©fĂšrent se concentrer sur la culture de cĂ©rĂ©ales ou jeter l’éponge. Le nombre d’éleveurs de vaches laitiĂšres baisse ainsi de 4 Ă  5 % par an. Dans les zones Ă  fort potentiel pĂ©doclimatique, la conversion d’exploitation en grandes cultures, plus rĂ©munĂ©ratrices et moins astreignantes, est dĂ©jĂ  une rĂ©alitĂ© tangible. Dans les zones Ă  forte activitĂ© Ă©conomique, si l’élevage est menacĂ©, c’est plutĂŽt par les alternatives offertes en matiĂšre d’utilisation des sols, que ce soient pour l’artificialisation ou l’urbanisation des sols. Or, ces alternatives signifient toujours un arrĂȘt irrĂ©versible de l’élevage. Elles prĂ©sentent en outre des risques en termes d’emplois, d’équilibre Ă©cologique, de fertilitĂ© organique et de capacitĂ© productive Il est donc essentiel d’assurer aux Ă©leveurs une juste rĂ©munĂ©ration, qui soit en rapport avec les astreintes et les contraintes inhĂ©rentes Ă  leur mĂ©tier. Plusieurs rĂ©flexions ont orientĂ© la dĂ©marche de vos rapporteurs comment Ă©viter une vĂ©gĂ©talisation de la France au cours de la prochaine dĂ©cennie qui aurait des consĂ©quences dramatiques pour l’équilibre des territoires ? Comment favoriser le maintien des exploitations d’élevages sur les territoires ? Comment assurer une juste rĂ©munĂ©ration aux Ă©leveurs et des conditions de vie dĂ©centes ? La mission d’information Ă©tait composĂ©e, outre de ses deux rapporteurs, Germinal Peiro et moi-mĂȘme, de Mme Annick Le Loch, M. Dominique Potier, Mme Brigitte Allain et de M. Thierry Benoit. Nous avons rencontrĂ© une soixantaine de personnes, d’horizons trĂšs diffĂ©rents, syndicats, experts et personnalitĂ©s qualifiĂ©es, organismes publics, entreprises, association d’élus Mme Massat, coopĂ©ratives. Notre but Ă©tait d’établir un panorama aussi complet que possible de l’état des filiĂšres bovines laitiĂšre et allaitante, de recueillir des propositions opĂ©rationnelles pour amĂ©liorer de façon concrĂšte et immĂ©diate la vie des Ă©leveurs, d’étudier sur le temps long, quels ajustement structurels peuvent permettre Ă  ces filiĂšres d’excellence de se dĂ©velopper en France, et Ă  l’étranger. M. Germinal Peiro, rapporteur. C’est un vĂ©ritable cri d’alarme qu’ont poussĂ© nombre des personnes auditionnĂ©es par vos rapporteurs. La situation de l’élevage bovin laitier et allaitant en France nĂ©cessite une mobilisation sans prĂ©cĂ©dent. Il est nĂ©cessaire de rĂ©orienter les politiques publiques. L’élevage est prĂ©sent dans prĂšs d’une exploitation sur deux, et dans 95 % des cantons, autant dire sur tout le territoire. Il fait vivre prĂšs de 70 000 Ă©leveurs laitiers et 60 000 Ă©leveurs en viande bovine. Les difficultĂ©s conjoncturelles et structurelles rencontrĂ©es par nos Ă©leveurs ne sont pourtant pas irrĂ©mĂ©diables. L’élevage a un avenir en France. De nombreuses opportunitĂ©s existent et peuvent ĂȘtre dĂ©veloppĂ©es. La croissance mondiale est importante et pĂ©renne. Pour la satisfaire, encore faut-il que nos Ă©leveurs ne jettent pas l’éponge. Nous tenons Ă  cet Ă©gard, avec Alain Marc, Ă  saluer un certain nombre de mesures rĂ©centes qui vont dans le bon sens pour nos Ă©leveurs Le rééquilibrage dans l’attribution des aides PAC, en faveur de l’élevage. Ainsi, un consensus a Ă©tĂ© trouvĂ©, Ă  l’issue des trilogues entre le Conseil, la Commission et le Parlement europĂ©en sur la rĂ©forme de la PAC, sur un taux de couplage 13 % contre 10 % actuellement. Une possibilitĂ© supplĂ©mentaire de 2 % a par ailleurs Ă©tĂ© obtenue pour la production de protĂ©ines vĂ©gĂ©tales, qui permettra de soutenir le dĂ©veloppement de l’autonomie fourragĂšre protĂ©ique de l’élevage. Nous saluons Ă©galement la surprime aux cinquante premiers hectares, qui va avantager globalement l’élevage, car les premiers hectares sont les plus intensifs en emploi. Cela ne veut pas dire que la PAC est dĂ©sormais contre les autres types d’agriculture. Mais les chiffres sont parlants un cĂ©rĂ©alier a gagnĂ© en 2011 72 000 euros, contre 26 500 euros pour un Ă©leveur laitier et 15000 euros pour un Ă©leveur en viande bovine. Le temps de travail est Ă©galement trĂšs dĂ©sĂ©quilibrĂ© selon les filiĂšres. Il y a donc une menace sur l’élevage pour des raisons non seulement Ă©conomiques, mais Ă©galement sociales et sociĂ©tales. Toujours s’agissant de la rĂ©forme de la PAC, le relĂšvement du plafond de l’ICNH indemnitĂ© compensatoire de handicap naturel, ce qui constitue une trĂšs bonne nouvelle pour les Ă©leveurs de montagne ; L’adoption Ă  l’AssemblĂ©e Nationale en premiĂšre lecture du projet de loi relatif Ă  la consommation qui instaure une clause de renĂ©gociation en cas de forte volatilitĂ© des coĂ»ts des matiĂšres premiĂšres agricoles ; je tiens d’ailleurs Ă  saluer tout particuliĂšrement les rapporteurs de ce texte, Razzy Hammadi et Annick Le Loch Le plan Énergie MĂ©thanisation Autonomie Azote » EMAA lancĂ© par M. StĂ©phane Le Foll, ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forĂȘt ont prĂ©sentĂ©. Ce plan vise Ă  dĂ©velopper un modĂšle français de la mĂ©thanisation agricole, privilĂ©giant des installations collectives, des circuits d’approvisionnement courts et des technologies et savoir-faire français. Mais toutes ces mesures ne sont pas encore suffisante, vos rapporteurs plaident donc pour – Une politique forte de modernisation des bĂątiments et des Ă©quipements, telle que le plan de modernisation des bĂątiments d’élevage PMBE. Nous estimons par ailleurs indispensables de conserver, voire de dĂ©velopper, le crĂ©dit d’impĂŽt remplacement ; nous serons donc trĂšs attentifs au projet de loi de finances pour 2014. – Un juste prix, qui permette Ă  chacun de pouvoir vivre dĂ©cemment de son travail. Nous estimons qu’une stagnation des prix du lait ou de la viande alors que les coĂ»ts de production des Ă©leveurs augmentent dĂ©valorise leur travail. A cet Ă©gard, la rĂ©cente mĂ©diation sur le prix du lait a portĂ© ses fruits. – Un Ă©tiquetage viande bovine française » VBF pour l’ensemble des produits, nĂ©s, Ă©levĂ©s, abattus et transformĂ©s en France. Cet Ă©tiquetage nĂ©cessite une modification de la rĂ©glementation europĂ©enne. Un rapport devait ĂȘtre remis en dĂ©cembre 2013, il devrait en fait l’ĂȘtre dans les prochaines semaines. Nous avons eu des dĂ©bats trĂšs vifs lors de la discussion du projet de loi relatif Ă  la consommation. Il ne faut pas cĂ©der sur ce point. C’est ce que les consommateurs attendent. – L’encouragement Ă  la valorisation du lait et de la viande en produits certifiĂ©s comme rĂ©ponse Ă  la disparition des quotas, en particulier dans les zones difficiles, oĂč les coĂ»ts de collecte sont plus Ă©levĂ©s. – Le dĂ©veloppement des circuits courts et les filiĂšres de qualitĂ© au sein de la restauration hors foyers, notamment en utilisant la possibilitĂ© ouverte par le dĂ©cret du 25 aoĂ»t 2011. 80 % de la restauration collective française est approvisionnĂ©e par de la viande bovine importĂ©e. – Le maintien de la mobilisation active des services de l’État pour obtenir la nĂ©gociation des certificats sanitaires indispensables Ă  l’ouverture des marchĂ©s. – La constitution d’un groupement d’intĂ©rĂȘt Ă©conomique en charge de la promotion des produits laitiers et de la recherche de nouveaux marchĂ©s permettrait de dynamiser plus encore les exportations françaises. – Le lancement d’une grande rĂ©flexion sur la pertinence d’introduire une part de contracyclicitĂ© dans l’attribution des aides dans le cadre de la rĂ©forme de la PAC aprĂšs 2020. M. Dacian Ciolos, que j’ai interrogĂ© Ă  ce sujet, a rĂ©pĂ©tĂ© que ce systĂšme n’était pas comprĂ©hensible pour nos concitoyens. – L’extension de la contractualisation Ă  la filiĂšre de la viande bovine. Nous estimons en effet que la contractualisation est l’un des outils permettant de rĂ©guler les filiĂšres. – Un choc de simplification en simplification des procĂ©dures administratives lourdes dans le respect des exigences environnementales. M. le prĂ©sident François Brottes. Je vous remercie pour ces propositions concrĂštes, je donne maintenant la parole aux reprĂ©sentants des groupes politiques. M. Dominique Potier. Je vous remercie pour la qualitĂ© du travail fourni et pour votre capacitĂ© Ă  prendre de la hauteur par rapport au sujet et Ă  prĂ©senter des propositions prospectives. En dĂ©finitive, la question que vous posez au travers de ce rapport, qui rejoint celle au sujet de la forĂȘt, est de savoir si nous devons nous rĂ©signer Ă  ĂȘtre un pays exportateur de matiĂšres premiĂšres et importateur de produits finis ou si nous avons l’ambition, dans le cadre plus global du redressement productif, de continuer Ă  produire de la valeur ajoutĂ©e, de l’emploi et des externalitĂ©s environnementales favorables par une dĂ©fense de l’élevage. Nous sommes en effet un pays exportateur qui dĂ©mĂ©nage sa production sur l’arc atlantique, selon une logique de ports, gĂ©nĂ©ratrice de diagonales arides pour des rĂ©gions qui perdront de l’emploi, de la biodiversitĂ© et de la valeur ajoutĂ©e. Ce n’est pas le scĂ©nario que vous prĂ©conisez puisque vous Ă©voquez des pistes de redressement rĂ©alistes. Votre diagnostic tient en quelques chiffres clĂ©s, 50 % des exploitations ont encore en leur sein des bovins, 50 % des Ă©leveurs ont plus de cinquante ans et on constate 5 % de dĂ©prise annuelle. L’alerte est donc lĂ  et c’est ce qui ressort de ce rapport. Je vous fĂ©licite d’avoir pris en compte les donnĂ©es sociaux-culturelles qui sont essentielles. Comme l’avait indiquĂ© notre collĂšgue HervĂ© Gaymard dans le cadre de la mission d’information sur la PAC, la question de l’élevage, et tout particuliĂšrement celle de l’élevage de montagne, n’est pas qu’une question de revenu mais Ă©galement une question de qualitĂ© de vie et de passion du mĂ©tier. Vous avez eu raison de souligner l’importance de beaux outils de travail, d’une fiertĂ© du mĂ©tier, d’une filiĂšre d’enseignement de grande qualitĂ© et de des services de remplacement qui apportent un minimum de vie sociale moderne aux jeunes qui entreprennent dans ce secteur de l’élevage que je connais trĂšs bien pour y avoir Ă©voluĂ© vingt ans durant. Je suis favorable aux services de remplacement, Ă  des plans de bĂątiment dans les contrats de plan, Ă  des budgets europĂ©ens flĂ©chĂ©s en la matiĂšre. J’aimerais toutefois attirer votre attention sur un point trĂšs prĂ©cis, les groupements d’employeurs ont pour l’instant, pour des questions juridiques, Ă©tĂ© exclus du bĂ©nĂ©fice du CICE. Il est fondamental de soutenir le maillage autour des Ă©leveurs, notamment dans les rĂ©gions oĂč l’activitĂ© est trĂšs difficile. Bien entendu le niveau des revenus compte Ă©galement beaucoup pour l’attrait de ce mĂ©tier. Sur ces questions macro-Ă©conomiques vous avez pointĂ© les avancĂ©es rĂ©guliĂšres conduites par ce gouvernement dont nous sommes fiers. Je pense notamment aux avancĂ©es portĂ©es par la rapporteure Annick Le Loch en matiĂšre de nĂ©gociation avec la grande distribution dans le projet de loi sur la consommation et au combat menĂ© par le ministre de l’agriculture dans le cadre de la PAC pour maintenir son budget et le rĂ©ajuster. Je tiens Ă  lui faire part du soutien de notre groupe dans le rééquilibrage Ă  l’égard de l’élevage entre le premier et le deuxiĂšme pilier Je souhaite insister sur plusieurs rĂ©gulations Ă  venir. La PAC 2020 devra aller plus loin dans le rééquilibrage vers l’élevage, les 9 centimes de diffĂ©rentiel sur l’abattage avec l’Allemagne qui mĂšne une politique sociale dĂ©lĂ©tĂšre appellent une rĂ©gulation sociale trĂšs forte sur les outils agro-alimentaires Ă  l’échelle de l’Europe, pour les cĂ©rĂ©ales la crĂ©ation d’un deuxiĂšme marchĂ© Ă  destination de la consommation animale serait une avancĂ©e dĂ©cisive Ă  l’horizon de 2020. Je tiens Ă  souligner les avancĂ©es en matiĂšre de lutte contre la spĂ©culation des denrĂ©es alimentaires, qui amplifient les phĂ©nomĂšnes de hausse des cours des denrĂ©es alimentaires, dans le cadre de la loi de rĂ©gulation bancaire. Enfin, rien ne sera possible sans une politique d’installation qui freine les politiques d’agrandissement et qui empĂȘchent les initiatives en matiĂšre de poly-culture-Ă©levage en dressant des stratĂ©gies qui se traduisent par des situations d’appauvrissement. M. Antoine Herth. Je tiens Ă  mon tour Ă  saluer la qualitĂ© de ce rapport qui pointe notamment la stabilitĂ© du revenu des Ă©leveurs et la diffĂ©rence de coĂ»t de main d’Ɠuvre avec nos voisins europĂ©ens. Vous prĂ©conisez l’étiquetage des viandes bovines françaises, vous avez bien identifiĂ© le potentiel du marchĂ© Ă  l’export vers la Chine et je vous rejoins dans l’idĂ©e qu’il convient de modifier la culture politique de l’Union europĂ©enne pour revenir sur la primautĂ© des rĂšgles de la concurrence qui Ă©crasent toutes les autres considĂ©rations. Le rapport souligne, Ă  raison, les problĂšmes qui peuvent survenir en lien avec la suppression des quotas en termes de dĂ©mĂ©nagements des Ă©levages sur le territoire national. Je vous rejoins Ă©galement sur l’analyse du Farm bill amĂ©ricain et sur la question des aides contra-cycliques qui sont demandĂ©es depuis des annĂ©es par les cĂ©rĂ©aliers français. Vos propositions sur les effluents d’élevage vont dans le bon sens, il convient de rĂ©flĂ©chir Ă  la simplification des procĂ©dures en ce domaine. Enfin bravo pour vos propositions sur l’ESB qui sont trĂšs courageuses dans ce domaine politiquement et mĂ©diatiquement sensible. Il existe en revanche un certain nombre de points sur lesquels je pense qu’il est encore nĂ©cessaire de travailler. Je regrette notamment les chiffres que vous avancez sur le temps de travail qui me semblent proche de la caricature, 3 600 heures par an pour l’élevage contre 800 pour les cĂ©rĂ©aliers cela voudrait dire qu’un Ă©leveur travaille onze heures par jour et un cĂ©rĂ©alier seulement deux ! Il y a dĂ©sormais des rĂ©ponses en matiĂšre d’élevage, les GAEC, les groupements d’employeurs, les CUMA et les robots de traite qui permettent d’avancer en matiĂšre de charge de travail. Il ne faut pas se tromper, lorsqu’un cĂ©rĂ©alier fait le tour de plaine pour observer ses cultures et essayer de rĂ©duire le nombre de traitements phytosanitaires, il travaille aussi ! Je pense qu’il faut s’en tenir aux donnĂ©es observables sans tomber dans la caricature. Sur la question du revenu agricole vous avez abordĂ© des pistes intĂ©ressantes. Je crois qu’il faut retenir que ce revenu est la diffĂ©rence entre les charges et les produits. Vos propositions sur les charges variables, sur l’autonomie alimentaire, sont particuliĂšrement importantes. Je vous appelle en revanche Ă  la prudence s’agissant des charges fixes et la modernisation des installations agricoles. En effet l’éleveur va souvent au-delĂ  de la seule modernisation et anticipe une augmentation de son cheptel, ce qui peut le placer dans une situation dĂ©licate en cas de modification de la conjoncture. En ce qui concerne le chiffre d’affaire, je vous rejoins sur la nĂ©cessitĂ© de trouver des stabilisateurs sur le prix payĂ© au producteur. La subvention ne rĂ©soudra pas tout. Il y a enfin un besoin de capitalisation dans le cheptel, c’est un investissement que l’éleveur retrouve au terme de sa carriĂšre mais qui pĂšse sur les jeunes voulant s’installer. Enfin, je souligne l’absence de dĂ©veloppements sur la prise en compte du risque, risque climatique bien sĂ»r mais aussi risque sanitaire, qui fragilise bon nombre d’élevages. Je rejoins notre collĂšgue Potier sur le fait que l’indicateur de bonne santĂ© du secteur c’est celui de la capacitĂ© Ă  l’installation des jeunes. M. Thierry Benoit. Ce rapport ne peut que conforter les membres de la commission sur un certain nombre d’idĂ©es qui sont Ă©galement celles des rapporteurs. Il convient de souligner les efforts considĂ©rables rĂ©alisĂ©s par les Ă©leveurs français depuis de nombreuses annĂ©es sur la qualitĂ© des produits mis sur le marchĂ©, qualitĂ© nutritive et qualitĂ© gustative. Les efforts en matiĂšre de qualitĂ© sanitaire, de sĂ©curitĂ© alimentaire mais aussi en faveur de la reconquĂȘte de la qualitĂ© de l’eau et de la protection de l’environnement. Je trouve que ces diffĂ©rents Ă©lĂ©ments auraient pu ĂȘtre davantage mis en avant dans le rapport car ils ont incontestablement usĂ©s les agriculteurs. Il en va de mĂȘme pour les contrĂŽles des diffĂ©rentes administrations qui reposent trop souvent sur la suspicion Ă  l’égard des agriculteurs et encore davantage des Ă©leveurs. Nous devons modifier cette approche en renforçant la confiance Ă  l’égard des agriculteurs. Le rapport aurait pu ĂȘtre encore plus prĂ©cis sur les orientations. Il en va ainsi d’une nĂ©cessaire harmonisation europĂ©enne sur les ICPE, il en va de mĂȘme de la modernisation de notre parc de bĂątiments, de la qualitĂ© environnementale et du bien-ĂȘtre animal. C’est Ă©galement le cas en matiĂšre d’évaluation des politiques publiques, notamment en matiĂšre de ZES qu’il convient d’évaluer et de remettre au goĂ»t du jour car des progrĂšs considĂ©rables ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s sur le terrain. En ce qui concerne l’étiquetage, nous avons eu un dĂ©bat intĂ©ressant lors du dĂ©bat sur le projet de loi consommation. L’étiquetage sur l’origine des produits et de la viande dans les plats prĂ©parĂ©s constitue un enjeu considĂ©rable. J’insiste sur le sujet des contrĂŽles qui sont bien entendus nĂ©cessaires mais qui doivent ĂȘtre effectuĂ©s dans le respect des formes. En matiĂšre de simplification il faut dĂ©sormais passer des paroles aux actes et l’harmonisation sur les ICPE participe Ă  cette simplification. Il s’agit de mesures simples Ă  prendre et qui ne coĂ»tent pas. La prĂ©cĂ©dente majoritĂ© n’a pas osĂ© aller suffisamment loin sur ces questions, notamment pour ne pas heurter les associations environnementales. L’actuel gouvernement va rĂ©ussir Ă  avancer dans la voie de l’harmonisation car nous qui sommes dans l’opposition souhaitons aller dans le mĂȘme sens. Sur les questions europĂ©ennes, l’actuel ministre de l’agriculture poursuit le travail initiĂ© par la prĂ©cĂ©dente majoritĂ©, ce qui va dans le bon sens. Il faut Ă©galement avoir Ă  l’esprit le fait que les dĂ©cisions agricoles sont des dĂ©cisions transversales qui concernent tout autant les ministĂšres de l’économie et de l’environnement. Il faut enfin que les dĂ©cisions prises par le ministre soient relayĂ©es en rĂ©gion par les prĂ©fets et les services de l’État DRAF, DSV qui doivent appliquer ces mesures sans les interprĂ©ter selon leur propre apprĂ©ciation. Je soutiens donc ce rapport tout en indiquant qu’il Ă©tait possible d’aller encore plus loin, sans dĂ©penses supplĂ©mentaires. M. AndrĂ© Chassaigne. C’est un excellent rapport, ce qui ne m’étonne pas compte tenu de la composition de la mission d’information. Je regrette que de notre groupe n’ait pas pu y participer en raison de la charge de travail de ses membres. Il est urgent d’apporter des rĂ©ponses concrĂštes Ă  la crise de l’élevage car, comme celle d’autres professions, la souffrance des Ă©leveurs est trĂšs forte. Sans ce type de rĂ©ponses, quelle que soit la conjoncture, nous risquons une catastrophe Ă©conomique. Comme je l’ai dĂ©jĂ  dit en sĂ©ance dans le cadre de la discussion du projet de loi sur la consommation, la modification de la rĂ©glementation europĂ©enne en matiĂšre d’étiquetage ne serait pas suffisante. Une volontĂ© politique forte est nĂ©cessaire, sans quoi nous aggraverons le sentiment de rejet vis-Ă -vis de l’Europe. Je suis favorable Ă  votre proposition de dĂ©velopper les circuits courts et les filiĂšres de qualitĂ© au sein de la restauration hors foyers. Il convient pour cela de s’appuyer sur les bonnes pratiques au niveau local le conseil gĂ©nĂ©ral de la DrĂŽme et celui du Puy de DĂŽme ont ainsi mis en Ɠuvre des circuits courts pour la restauration collective dans les collĂšges, dans le respect du code des marchĂ©s publics. Je regrette que les consĂ©quences des accords commerciaux internationaux soient sous-estimĂ©es dans les conclusions du rapport. Vous ne mentionnez en effet que la nĂ©gociation des certificats sanitaires, alors que la question des droits de douane est essentielle. L’accord entre l’Union europĂ©enne et le Canada qui doit ĂȘtre conclu prochainement aura inĂ©vitablement un effet sur les importations de viande bovine canadienne. Les États-Unis, dans les nĂ©gociations qui se sont ouvertes avec l’Union europĂ©enne, ont une volontĂ© trĂšs forte d’obtenir la fin de la protection de la viande française, ainsi que la modification des rĂšgles sanitaires. Mme Jeanine DubiĂ©. Je salue ce rapport de grande qualitĂ©, qui dresse un Ă©tat des lieux complet du secteur et formule des propositions pour soutenir les filiĂšres. Le secteur du lait rencontre de graves difficultĂ©s mais il reste stratĂ©gique pour notre Ă©conomie. Les difficultĂ©s s’expliquent par le manque de rentabilitĂ© en raison de l’absence de compensation par les prix de la hausse des coĂ»ts de production. Le relĂšvement de 25 euros du prix payĂ© aux producteurs pour 1 000 litres de lait collectĂ©s proposĂ© par le mĂ©diateur des relations commerciales agricoles et acceptĂ© par les distributeurs est une solution ponctuelle qui ne rĂ©sout pas les problĂšmes structurels de la filiĂšre. Le partage de la valeur ajoutĂ©e est en effet trĂšs dĂ©favorable aux producteurs. Il est donc nĂ©cessaire de rĂ©former la contractualisation mise en Ɠuvre dans le cadre de la loi de modernisation de l’agriculture du 27 juillet 2010. Le regroupement des producteurs au sein d’organisations de producteurs peut apporter une solution car il renforce leur poids dans les nĂ©gociations. Le projet de loi sur la consommation permet un rééquilibrage et un meilleur encadrement des relations commerciales avec les distributeurs, grĂące Ă  l’affirmation de la primautĂ© des conditions gĂ©nĂ©rales de vente dans les nĂ©gociations, au renforcement de la transparence des contrats et Ă  la clause de renĂ©gociation des prix. Il conviendrait Ă©galement de renforcer l’accompagnement technique des producteurs en matiĂšre d’alimentation et de gĂ©nĂ©tique. La rĂ©forme de la PAC et la fin des quotas laitiers sont sources d’incertitude pour la filiĂšre. Les producteurs craignent que la contractualisation avantage exclusivement les transformateurs, qui pourraient en outre ĂȘtre tentĂ©s de favoriser les excĂ©dents pour peser sur les prix. Ne serait-il pas souhaitable de crĂ©er une instance de rĂ©gulation europĂ©enne qui Ă©valuerait les quantitĂ©s nĂ©cessaires en fonction de l’offre et de la demande ? Par ailleurs, notre groupe soutient l’aide financiĂšre Ă  la mise aux normes des bĂątiments d’élevage, qui reprĂ©sente des investissements trĂšs lourds pour les Ă©leveurs et n’est pas rentabilisĂ©e en raison du niveau insuffisant des prix. Pour la filiĂšre bovine, l’objectif est le maintien des exploitations tout en assurant une juste rĂ©munĂ©ration des Ă©leveurs. Faut-il accepter la concentration naturelle des producteurs dans un objectif de rentabilitĂ© ou aider les petits Ă©leveurs qui produisent des externalitĂ©s positives en matiĂšre d’activitĂ© Ă©conomique, de tourisme, de paysage ? La rĂ©ponse ne doit pas se limiter aux subventions car il est essentiel que les Ă©leveurs soient rĂ©munĂ©rĂ©s au juste prix, afin de prendre en compte la hausse des coĂ»ts de production. Il faut revaloriser les prix car les transformateurs et les distributeurs imposent un niveau trop bas. Le risque est celui d’une dĂ©saffection des agriculteurs et des jeunes pour les filiĂšres d’élevage. Concernant l’étiquetage de l’origine nationale des viandes, nous sommes favorables Ă  l’amendement qui avait Ă©tĂ© dĂ©posĂ© par M. Germinal Peiro sur le projet de loi relatif Ă  la consommation. Les circuits courts, qui rĂ©pondent Ă  une demande des consommateurs, doivent en effet ĂȘtre dĂ©veloppĂ©s mais cela suppose la prĂ©sence d’abattoirs Ă  proximitĂ©, ce qui peut poser problĂšme en milieu rural. Dans ma circonscription, l’enseigne CarrĂ© fermier » connaĂźt un important succĂšs dans le dĂ©veloppement de circuits courts. Il convient d’encourager ce type d’initiatives et de les ouvrir aux filiĂšres de viande française pour la restauration collective. Mme Brigitte Allain. Je remercie les rapporteurs pour la qualitĂ© de leur travail et regrette de n’avoir pas pu participer davantage aux travaux de la mission d’information par manque de temps. Les revenus moyens varient de 1 Ă  5 entre Ă©leveurs et cĂ©rĂ©aliers. Les donnĂ©es sur le temps de travail des Ă©leveurs citĂ©es dans le rapport correspondent Ă  la rĂ©alitĂ©. Nous partageons tous l’objectif d’assurer un revenu suffisant aux Ă©leveurs et de permettre le maintien des exploitations sur l’ensemble du territoire, notamment dans les zones de montagne ou les zones Ă  handicap naturel. Le systĂšme des quotas laitiers n’était pas parfait mais il permettait de rĂ©guler le marchĂ©. La contractualisation ne permet pas d’assurer des revenus suffisants ni de rĂ©guler la production. La faiblesse des prix va entraĂźner un recul du nombre d’exploitations et de la production laitiĂšre. Alors que l’Union europĂ©enne a dĂ©cidĂ© de maintenir les droits de plantation de vignes, et que les États-Unis et le Canada disposent d’instruments de rĂ©gulation de la production laitiĂšre, pourquoi l’Europe ne mettrait-elle pas en place un nouveau systĂšme d’autorisations ? La rĂ©forme de la PAC vise Ă  rééquilibrer les revenus et mieux rĂ©partir les aides entre les diffĂ©rents secteurs producteurs de fruits et lĂ©gumes, Ă©leveurs et pour les nouveaux États membres mais il est inacceptable que les aides soient actuellement distribuĂ©es de façon injuste. Le projet de loi relatif Ă  la consommation prĂ©voit une clause rĂ©vision des contrats en cas de hausse des prix des matiĂšres premiĂšres et un renforcement de la transparence et des contrĂŽles mais est-ce suffisant ? La prĂ©sence du mĂ©diateur des relations commerciales agricoles a eu un effet rĂ©gulateur. Tout l’enjeu est de remplacer les Ă©leveurs qui vont prendre leur retraite dans les prochaines annĂ©es, puisque 50 % d’entre eux sont ĂągĂ©s de plus de 50 ans. Dans une perspective d’avenir, il convient de dĂ©velopper l’agro-Ă©cologie et de favoriser l’autonomie protĂ©ique, grĂące Ă  un plan pour les protĂ©ines vĂ©gĂ©tales tant dans le cadre de la PAC qu’au niveau national. Compte tenu du niveau Ă©levĂ© des importations de viande en France, il faut se montrer particuliĂšrement ambitieux pour les filiĂšres de l’élevage. Cette question devra ĂȘtre l’un des sujets essentiels du futur projet de loi d’avenir pour l’agriculture. Il conviendra notamment de dĂ©velopper les formations en agro-Ă©cologie rotation des cultures, polyculture et les filiĂšres de consommation locale, ce qui rĂ©pond Ă  une rĂ©elle demande de la sociĂ©tĂ©. Mme Laure de la RaudiĂšre. Je fĂ©licite les rapporteurs pour leur excellent travail et les remercie d’avoir mis en avant cet important sujet. Nous devons en effet porter une attention particuliĂšre aux Ă©leveurs. Le rapport fait Ă©tat des revenus moyens des cĂ©rĂ©aliers en 2012, annĂ©e oĂč le cours du blĂ© a Ă©tĂ© particuliĂšrement Ă©levĂ© 260 euros la tonne contre 100 Ă  130 euros en 2009. Il aurait Ă©tĂ© intĂ©ressant de procĂ©der Ă  un lissage dans le temps ou de citer les chiffres des annĂ©es prĂ©cĂ©dentes. Je souhaiterais avoir l’avis des rapporteurs sur les possibilitĂ©s de prĂ©voir, dans le cadre de la PAC, des aides variables en fonction du cours des cĂ©rĂ©ales, dans le contexte de forte volatilitĂ© des marchĂ©s. Mme Annick Le Loch. Il s’agit d’un trĂšs bon rapport, qui propose des solutions efficaces. Nous avons aujourd’hui une obligation de rĂ©sultat pour l’avenir de la filiĂšre et des producteurs. Une juste rĂ©munĂ©ration des diffĂ©rents acteurs est nĂ©cessaire. L’accord du 3 mai 2011 entre agriculteurs, industriels et distributeurs sur la rĂ©ouverture de nĂ©gociations commerciales en cas de variations du prix de l’alimentation animale reposait sur le volontariat. Les industriels ont demandĂ© leur part de la hausse des prix de 25 euros dĂ©cidĂ©e rĂ©cemment. En l’absence de solidaritĂ© des diffĂ©rents acteurs de la filiĂšre, les producteurs auront en effet des difficultĂ©s pour peser face aux distributeurs. Le projet de loi sur la consommation prĂ©voit une clause de renĂ©gociation en cas de fortes variations des prix des matiĂšres premiĂšres agricoles. Il est prĂ©vu que la liste des secteurs concernĂ©s, qui inclura les produits laitiers, sera prĂ©cisĂ©e par dĂ©cret. Il est nĂ©cessaire que les Ă©leveurs soient justement rĂ©tribuĂ©s mais rien n’est garanti pour l’instant. La solidaritĂ© de la filiĂšre est nĂ©cessaire. M. Jean-Claude Mathis. L’accord tripartite du 3 mai 2011 entre agriculteurs, transformateurs et distributeurs prĂ©voit la renĂ©gociation des prix des produits agricoles en cas de forte variation des coĂ»ts de revient, du fait notamment de l’alimentation des animaux. Cela n’empĂȘche pas la grande distribution d’exercer une pression en vue de la baisse du prix du lait. Comment favoriser, selon vous, l’application effective de l’accord et faire en sorte que l’augmentation des coĂ»ts de production des Ă©leveurs soit rĂ©percutĂ©e sur les prix de vente des distributeurs ? Par ailleurs, comment parvenir Ă  imposer l’étiquetage de l’origine de la matiĂšre premiĂšre, qui offrira aux consommateurs une information loyale tout en valorisant les efforts de traçabilitĂ© rĂ©alisĂ©s tout au long de la chaĂźne ? Mme FrĂ©dĂ©rique Massat. Mon intervention portera sur l’élevage en zone de montagne, sujet sur lequel j’ai du reste Ă©tĂ© auditionnĂ©e par les rapporteurs au titre de l’association nationale des Ă©lus de la montagne. Cette audition a eu lieu au mois de mars dernier et des avancĂ©es au niveau europĂ©en sont intervenues depuis cette date. À la lecture du rapport, je comprends en quoi la convergence des aides risque de dĂ©sĂ©quilibrer les autres productions mais je tiens tout de mĂȘme Ă  relayer le souhait des Ă©leveurs des zones de montagne d’une convergence plus rapide. J’insiste d’autant plus sur la nĂ©cessitĂ© de les sortir de la situation pĂ©nalisante actuelle que le secteur se trouve aujourd’hui dans une situation particuliĂšrement difficile. Si demain il ne devait plus y avoir d’agriculture dans nos montagnes, l’entretien des paysages et la prĂ©servation de l’environnement seraient gravement remis en question. Il s’agit donc d’adapter les paiements de base aux spĂ©cificitĂ©s de la montagne. Certes des avancĂ©es ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es, avec notamment le relĂšvement des indemnitĂ©s compensatoires de handicaps naturels ICHN, mais demeure le problĂšme de la prime herbagĂšre agroenvironnementale PHAE, qui doit disparaĂźtre pour ĂȘtre prĂ©cisĂ©ment couplĂ©e aux ICHN. Les Ă©leveurs vont-ils y trouver leur compte, telle est leur inquiĂ©tude aujourd’hui. M. Daniel Fasquelle. Le cri d’alarme que nous pouvons tous pousser ce matin ne concerne pas seulement les zones de montagne. L’élevage laitier est en grande partie dĂ©stabilisĂ© partout en France, je partage le diagnostic dressĂ© par ce rapport, et il est donc urgent d’agir sur les aides ou encore sur la revalorisation des produits. À ce sujet, je regrette que dans le cadre du projet de loi sur la consommation, nous ne soyons pas allĂ©s jusqu’au bout de la volontĂ© d’indiquer l’origine des produits dans les plats prĂ©parĂ©s. S’agissant des rĂ©munĂ©rations annexes, il faut Ă  tout prix faire avancer le dossier de la mĂ©thanisation. Les projets qui sont aujourd’hui portĂ©s sur le terrain n’arrivent en effet pas Ă  aboutir. Je souhaite revenir aussi sur la question de la fiscalitĂ© et des charges sociales, et plus gĂ©nĂ©ralement sur le sujet de l’environnement lĂ©gislatif et rĂ©glementaire. Pouvons-nous tirer des enseignements auprĂšs de nos partenaires europĂ©ens, en particulier l’Allemagne, le Danemark et les Pays-Bas ? M. HervĂ© Pellois. Notre pays dispose de nombreux atouts, Ă  condition de mieux les exploiter. Il sera notamment nĂ©cessaire de se battre sur la question des indications gĂ©ographiques protĂ©gĂ©es IGP dans le cadre de la nĂ©gociation de l’accord entre l’Union europĂ©enne et les États-Unis. Je perçois par ailleurs une faiblesse Ă  l’export du fait du trop grand nombre d’interlocuteurs et d’initiatives prises aujourd’hui, sans compter les races rĂ©pertoriĂ©es et le nombre de labels. Chacun essaye de se positionner seul alors que nous devrions jouer groupĂ©s pour conforter nos points forts, comme par exemple notre avance en matiĂšre de gĂ©nĂ©tique animale. M. Dino Cinieri. Je tiens Ă  saluer le travail rĂ©alisĂ© par nos deux rapporteurs avant de les interroger sur deux points. Tout d’abord, pensez-vous nĂ©cessaire d’élaborer un nouveau systĂšme de rĂ©gulation du marchĂ© du lait au sein de l’Union europĂ©enne. Dans un rapport publiĂ© Ă  l’automne 2012, la Commission europĂ©enne a en effet confirmĂ© la suppression d’ici Ă  2015 du systĂšme des quotas, qui avait pourtant permis depuis 1984 de limiter les distorsions de concurrence dans le secteur laitier. Ce mĂȘme rapport ne laisse par ailleurs entrevoir aucune perspective de mise en place d’un nouveau systĂšme de rĂ©gulation. Les effets risques d’ĂȘtre dĂ©vastateurs sur la production de lait en Europe, d’autant que les deux tiers de cette production proviennent de zones dĂ©favorisĂ©es ou de zones de montagne. Avez-vous imaginĂ© des solutions permettant de pĂ©renniser les zones d’élevage les moins compĂ©titives et pour assurer un revenu stable aux producteurs laitiers français et europĂ©ens ? Hier, plus d’une centaine de producteurs laitiers de la Loire ont convergĂ© vers l’usine de Lactalis Ă  AndrĂ©zieux pour rĂ©clamer l’application des indicateurs Ă©conomiques moyens, soit 345 € par tonne de lait en 2013. Lactalis, premier groupe mondial dans le secteur, propose un prix de 334 €, qui ne permet pas de compenser l’augmentation de 35 % du coĂ»t de l’alimentation des animaux. Comment faire en sorte que les industriels permettent aux producteurs de vivre dĂ©cemment de leur travail ? M. FrĂ©dĂ©ric Roig. Cet excellent rapport pointe la souffrance d’une filiĂšre, mais insiste Ă©galement sur sa fonction sociale et Ă©conomique, ainsi que son rĂŽle dans l’amĂ©nagement du territoire et l’entretien des espaces. Les enjeux en matiĂšre de sĂ©curitĂ© alimentaire ont Ă©galement Ă©tĂ© mentionnĂ©s, ainsi que la question des circuits courts et de la vente directe. Un vrai potentiel de croissance existe ! Je tiens Ă  souligner Ă  cet effet l’intĂ©rĂȘt du projet de plateforme de commercialisation Agrilocal, menĂ© par le conseil gĂ©nĂ©ral de la DrĂŽme, dont nous nous inspirons Ă©galement dans l’HĂ©rault. Je souhaite Ă©voquer le modĂšle Ă©conomique des abattoirs de proximitĂ©, que la concentration du secteur tend Ă  faire disparaĂźtre. Dans mon dĂ©partement, nous avons adossĂ© un atelier de dĂ©coupe Ă  l’abattoir, ce qui permet d’équilibrer la rentabilitĂ© de l’ensemble. Une telle piste mĂ©riterait d’ĂȘtre approfondie, dans le prolongement de votre rapport. M. Yves Nicolin. Ce rapport ne lĂšve malheureusement pas les inquiĂ©tudes de la filiĂšre, qui sont aussi les nĂŽtres. Nous traversons aujourd’hui une vĂ©ritable crise de confiance qui met en pĂ©ril le secteur et face Ă  ce danger, les propositions que vous faites demeurent Ă  mon sens un peu timides. Dans le domaine de la simplification, vous avez identifiĂ© de vrais sujets, je pense aux tests ESB et aux installations classĂ©es, mais si vous ne harcelez pas le ministĂšre de l’agriculture pour que des mesures soient prises dans le sens que vous envisagez, je suis certain qu’il n’y aura aucune avancĂ©e. Ce travail constitue une base claire mais qui doit ĂȘtre consolidĂ©e. Une guĂ©rilla doit ĂȘtre menĂ©e auprĂšs des autoritĂ©s nationales et europĂ©ennes par nos deux rapporteurs, avec l’appui du prĂ©sident de la Commission. M. AndrĂ© Chassaigne. Je partage cette suggestion ! M. Jean Grellier. Avez-vous pu dresser un premier bilan de la mise en Ɠuvre de la contractualisation par la loi de modernisation de l’agriculture et comment apprĂ©ciez-vous le cas Ă©chĂ©ant le rapport de force entre les contractants ? Ce systĂšme pourrait-il ĂȘtre Ă©tendu Ă  d’autres secteurs, comme la viande ? S’agissant du secteur coopĂ©ratif, la dĂ©fiance des producteurs-sociĂ©taires envers les coopĂ©ratives se manifeste de plus en plus ouvertement. Dans ma rĂ©gion, le rachat de Bongrain par Terra Lacta suscite de vraies interrogations. J’avais dĂ©jĂ  dĂ©noncĂ©, sous la prĂ©cĂ©dente lĂ©gislature, la vente Ă  des amĂ©ricains de Yoplait par le groupement coopĂ©ratif Sodial. Au moment oĂč d’importantes restructurations interviennent, qui Ă©loignent les centres de dĂ©cisions des producteurs, quelle vision portez-vous sur la gouvernance des coopĂ©ratives ? Enfin, s’agissant de la surprime sur les cinquante premiers hectares, que j’avais accueillie favorablement, des effets de seuil annuleraient son bĂ©nĂ©fice. Pouvez-vous nous Ă©clairer et le cas Ă©chĂ©ant nous rassurer sur ce point ? M. Philippe Le Ray. Votre rapport est intĂ©ressant mais il faut employer des mots plus forts nous assistons aujourd’hui Ă  un vĂ©ritable Ă©croulement de l’élevage, qui se manifeste par une production en baisse et une diminution du nombre d’éleveurs. Il s’agit de mĂ©tiers trĂšs exigeants en main d’Ɠuvre, en technicitĂ©, en investissements, du fait aussi des obligations sanitaires. La filiĂšre laitiĂšre, un peu d’ailleurs comme la filiĂšre porcine, se caractĂ©rise cependant par une vĂ©ritable dĂ©sorganisation et l’absence d’une stratĂ©gie claire pour faire face Ă  l’avenir. La politique de l’aprĂšs quotas est totalement improvisĂ©e de sorte qu’en l’absence de rĂ©gulation, les prix se fixeront en fonction du marchĂ©. AprĂšs une pĂ©riode particuliĂšrement dure, les Ă©leveurs n’attendent plus grand-chose, et surtout pas des mesures de bricolage. De ce point de vue, je ne trouve rien de probant dans le projet de loi sur la consommation. On ne voit rien venir non plus du cĂŽtĂ© de l’Europe et pourtant, cela fait trente ans que nous rĂ©clamons un plan protĂ©ines ! Le besoin d’une politique claire est urgent, les discours ne suffiront pas Ă  inciter les jeunes Ă  s’installer
 Mme Marie-Lou Marcel. Vous faites des suggestions concernant le dĂ©veloppement des circuits courts. Des actions en ce sens ont Ă©tĂ© entreprises depuis longtemps par certaines collectivitĂ©s, notamment la rĂ©gion Midi-PyrĂ©nĂ©es. Comment concrĂštement aller plus loin ? Un fonds de solidaritĂ© des cĂ©rĂ©aliers Ă©leveurs Ă  hauteur de cinq millions d’euros a Ă©tĂ© mis en place par Orama, qui fĂ©dĂšre trois associations dĂ©pendantes du syndicat majoritaire. Ce fonds, qui pourrait ĂȘtre utilisĂ© pour la rĂ©novation des bĂątiments ou la mĂ©thanisation, a suscitĂ© de vives rĂ©actions. Qui est chargĂ© des modalitĂ©s de sa mise en Ɠuvre ? Ne constitue-t-il pas en quelque sorte une aumĂŽne des cĂ©rĂ©aliers vis-Ă -vis des autres agriculteurs ? Enfin, sur la modernisation des bĂątiments d’élevage, oĂč en est-on de la fongibilitĂ© des aides entre rĂ©gions, que j’avais Ă©voquĂ©e dans mon avis budgĂ©taire Ă  l’automne dernier ? M. Damien Abad. J’espĂšre que votre rapport mettra un peu de baume au cƓur des Ă©leveurs, qui n’ont pas toujours le sentiment que le ministre fait tout son travail pour les soutenir
 Je voudrais rappeler combien en l’état la loi sur la consommation est dĂ©cevante au sujet de l’étiquetage. Un vĂ©ritable effort doit ĂȘtre entrepris, au-delĂ  des Ă©tiquettes politiques ! Sur la politique agricole commune, il reste aussi du travail Ă  faire, d’autant qu’une question Ă©merge, dont vous ne parlez pas dans le rapport, Ă  savoir l’harmonisation europĂ©enne des normes sanitaires et sociales. Je voudrais souligner l’importance du travail du Parlement europĂ©en sur ces sujets. Je rejoins votre prĂ©conisation concernant le dĂ©veloppement des circuits courts et de proximitĂ© mais la question des modalitĂ©s de leur promotion par les marchĂ©s publics reste entiĂšre. Je rejoins aussi ce qui a Ă©tĂ© dit sur les abattoirs de proximitĂ©, en lien direct avec la question des circuits courts. Vous avez pointĂ© Ă  juste titre le problĂšme du diffĂ©rentiel entre les laits bĂ©nĂ©ficiant ou pas d’une AOC. Dans mon territoire du Haut-Bugey, le lait produit dans le pĂ©rimĂštre de l’AOC ComtĂ© se vend ainsi Ă  un prix correct, contrairement au lait industriel qu’on trouve dans le sud du territoire. Je souhaite enfin Ă©voquer rapidement la question du fonds entre Ă©leveurs et cĂ©rĂ©aliers – comment rendre ses obligations plus contraignantes ? –, les limites du principe de prĂ©caution, avec les tests ESB, et les retraites agricoles ! Ne les oubliez-pas ! Mme MichĂšle Bonneton. Merci pour ce rapport, trĂšs important. Effectivement, en France et en Europe, en particulier dans les pays voisins de la France, il est prĂ©vu que la demande, aussi bien en produits laitiers qu’en viande, augmente dans les annĂ©es Ă  venir. Or, le mĂ©tier d’éleveur est trĂšs contraignant et mal rĂ©munĂ©rĂ©. Il est donc fondamental, pour nos territoires, qu’on encourage les Ă©leveurs qui prĂ©sentent souvent une diversification de l’agriculture trĂšs complĂ©mentaire avec les autres activitĂ©s agricoles. Il est urgent d’amĂ©liorer leurs revenus et leurs conditions de vie. J’insisterai particuliĂšrement sur la nĂ©cessitĂ© de dĂ©velopper les circuits courts, les abattoirs de proximitĂ©, dont un certain nombre sont menacĂ©s. J’ai bon espoir qu’on sauve le nĂŽtre dans l’IsĂšre. Mais on peut aussi aider Ă  mettre en place des magasins de producteurs et favoriser, par l’intermĂ©diaire des conseils gĂ©nĂ©raux par exemple, ou d’autres collectivitĂ©s locales, le dĂ©veloppement de centrales d’achat locales. Ceci pourrait rĂ©pondre au questionnement de M. Abad, d’ailleurs. Bien entendu, inclure dans les marchĂ©s publics des clauses spĂ©cifiques concernant les circuits courts, les produits locaux, serait trĂšs important. Je voudrais insister tout particuliĂšrement sur des rĂ©glementations qui changent trĂšs frĂ©quemment, notamment en ce qui concerne les bĂątiments, ce qui demande aux agriculteurs des investissements importants, mĂȘme s’ils font souvent eux-mĂȘmes beaucoup de travaux. Quels aides pourraient-ils recevoir dans le cadre de fonds spĂ©cifiques ? M. François Sauvadet. Votre mission fait un certain nombre de constats et de suggestions, mais il faut dĂ©sormais les porter rapidement auprĂšs de la commission et du gouvernement, parce que le monde de l’élevage, qui souffre terriblement, attend des actes. En premier lieu, sur la question des charges, je vous invite Ă  prolonger le travail en allant voir ce qui se passe ailleurs en Allemagne par exemple, notamment chez nos voisins, qui sont Ă  la fois nos amis et nos concurrents directs. Ensuite, les contraintes qui pĂšsent sur les Ă©levages doivent faire l’objet de mises au point, sans dĂ©sarmer sur l’aspect sanitaire. S’il s’agit de lever le pied sur ce plan, il ne faut le faire qu’au niveau europĂ©en. J’étais prĂ©sident de la commission d’enquĂȘte sur la vache folle et c’est un dĂ©sastre dĂšs lors qu’il y a une suspicion de risque sanitaire Ă  juguler. Cela nĂ©cessite des moyens. Sur la tuberculose, par exemple, qui touche beaucoup certains secteurs, le gouvernement tarde Ă  indemniser pour les troupeaux abattus au point qu’un certain nombre d’éleveurs envisagent de ne plus faire les prophylaxies, faute d’ĂȘtre soutenus ; il faut faire attention et le gouvernement doit rĂ©agir sur ce sujet ! TroisiĂšmement, il faut identifier quelle viande est produite pour la valoriser au mieux. Ce travail, dĂ©jĂ  engagĂ©, doit ĂȘtre poursuivi, de maniĂšre trĂšs volontariste. Enfin, faites trĂšs attention au sujet de la surprime Ă  50 hectares dans les zones d’élevage, notamment intermĂ©diaires. Cela veut dire qu’on va supprimer un certain nombre d’élevages. Aujourd’hui, dans certaines rĂ©gions, nous sommes en dĂ©prise de prĂ©s des exploitants n’exploitent plus leurs prĂ©s. Faire une surprime, sans distinguer rĂ©gion par rĂ©gion, et alors qu’un exploitant ne peut aujourd’hui s’installer sur moins de 120 hectares, peut conduire Ă  dĂ©stabiliser complĂ©tement des zones extensives. Mme Marie-NoĂ«lle Battistel. Je voudrais Ă  mon tour, messieurs les rapporteurs, saluer votre travail de qualitĂ© sur ce secteur de l’élevage bovin, qui est stratĂ©gique pour l’économie et la vitalitĂ© des territoires ruraux. Le relĂšvement du plafond de l’ICHM est une bonne nouvelle, bien Ă©videmment, pour les Ă©leveurs de montagne, afin de leur permettre de maintenir leur capacitĂ© Ă  investir. Concernant la modernisation des bĂątiments, outre l’harmonisation europĂ©enne des normes, il faut veiller Ă  ce que la rĂšgle des plafonds en matiĂšre de subventions ne pĂ©nalise pas les secteurs de montagne, oĂč le coĂ»t de rĂ©habilitation est plus Ă©levĂ© et souvent mal Ă©valuĂ©. Or, sauf erreur de ma part, je n’ai pas vu cette question traitĂ©e dans votre rapport. Pouvez-vous m’en dire deux mots ? M. le prĂ©sident François Brottes. Messieurs les rapporteurs, vous avez de nombreuses sollicitations, notamment Ă  continuer le travail, beaucoup de fĂ©licitations pour un rapport de grande qualitĂ© qui balaie l’ensemble de la problĂ©matique, mĂȘme si quelques points ont semble-t-il Ă©tĂ© oubliĂ©s, ce qui est tout Ă  fait normal, vu que l’on manque toujours un peu de temps. M. Alain Marc, rapporteur. J’ai bien notĂ© que les aspects rĂ©glementaires et les contraintes qui pĂšsent sur les agriculteurs ont Ă©tĂ© Ă©voquĂ©s plusieurs fois. Nous allons demander Ă  l’exĂ©cutif qu’au niveau de l’administration dĂ©partementale, notamment, les Ă©leveurs n’aient pas l’impression de subir, Ă  chaque fois que des gens se dĂ©placent chez eux, un interrogatoire parfois trĂšs traumatisant. Il faudra bien que soit dĂ©brayĂ©e l’information Ă  partir du ministĂšre jusqu’au niveau local afin que l’on n’ait plus ce type de comportements de la part de certains contrĂŽleurs, qui y vont parfois un petit peu trop fort. Nous Ă©voquons les installations classĂ©es. Il est complĂštement anormal que nous soyons soumis en France Ă  ce type d’autorisations Ă  installations classĂ©es pour des Ă©levages Ă  50 vaches laitiĂšres, alors que, dans d’autres pays, c’est 100, ou plus. Il faut donc vraiment une harmonisation europĂ©enne. Nous allons bien Ă©videmment le dire trĂšs trĂšs fortement. Le maintien des abattoirs nĂ©cessitera une mission beaucoup plus prĂ©cise, car nous avons reçu les reprĂ©sentants des abattoirs et cette question centrale est trĂšs difficile Ă  traiter - suivant les espĂšces, trĂšs peu d’entre eux arrivent Ă  l’équilibre Ă©conomique. La formation, qui n’a pas tellement Ă©tĂ© l’objet de nos auditions, est quand mĂȘme trĂšs bien faite en France. Il y a eu certains soucis dans certains lycĂ©es et Michel Barnier nous a aidĂ©s, notamment Ă  maintenir l’élevage ovin bio dans certaines zones. Les filiĂšres agricoles doivent sans arrĂȘt ĂȘtre adaptĂ©es. En ce qui concerne les Ă©carts de prix, Laure de la RaudiĂšre nous a dit qu’en 2009 le prix des cĂ©rĂ©ales Ă©tait bas. C’était aussi le moment de la crise laitiĂšre, oĂč le prix du lait Ă©tait encore plus bas qu’il ne l’est aujourd’hui, ce qui nous a valu toutes ces manifestations au niveau national. Ce qui compte, c’est bien sĂ»r le prix auquel sont rĂ©munĂ©rĂ©s nos agriculteurs, mais aussi le prix des intrants, le prix des cĂ©rĂ©ales. C’est l’écart entre les deux qui permet le revenu. Lorsqu’il y a un effet de ciseaux, malheureusement, comme aujourd’hui avec l’augmentation sans prĂ©cĂ©dent de ces coĂ»ts-lĂ , on assiste Ă  une baisse sensible du revenu des agriculteurs. Antoine Herth a Ă©voquĂ© ce que pourrait ĂȘtre la caricature du nombre d’heures travaillĂ©es si l’on comparait les Ă©leveurs aux cĂ©rĂ©aliers. Les Ă©leveurs sont Ă  leur ferme 365 jours sur 365 et il est Ă©vident qu’à cĂŽtĂ© de ces problĂšmes conjoncturels de prix des intrants, il est bon de reconnaĂźtre la possibilitĂ© pour les Ă©leveurs de partir en vacances grĂące Ă  la dĂ©fiscalisation, ce qui n’était pas quelque chose d’assurĂ©e Ă  un moment donnĂ©. Pour certains d’entre eux, c’était la premiĂšre fois de leur vie, Ă  quarante-cinq ans, qu’ils partaient en vacances. Cela ne leur Ă©tait jamais arrivĂ© auparavant. C’est donc quelque chose de trĂšs intĂ©ressant, qu’il faut continuer. Je ne voudrais pas que les circuits courts relĂšvent en quelque sorte de "la tarte Ă  la crĂšme". C’est une niche trĂšs intĂ©ressante ; au niveau Ă©conomique, le montant global de ce que pourraient reprĂ©senter l’intĂ©gralitĂ© des circuits courts ne ferait toutefois que quelques pourcents de la production. Je suis d’accord qu’il faut les favoriser. Mais il ne faut sans doute pas en faire l’alpha et l’omĂ©ga de ce que doit ĂȘtre l’agriculture française dans l’avenir. En ce qui concerne les exploitations et le groupement export France » pour la viande, il y a effectivement des possibilitĂ©s extrĂȘmement intĂ©ressantes au niveau international. Il faudra de plus en plus de lait de vache et la demande mondiale de viande est prĂ©sente. En revanche, le vrai problĂšme est d’assurer nos exportations. Sur la poudre de lait, par exemple, nous avions connu du retard, que nous sommes progressivement en train de rattraper. Nous ne sommes pas trĂšs outillĂ©s Ă  l’export pour conquĂ©rir certains marchĂ©s. Nos ambassades et nos services Ă©conomiques Ă  l’extĂ©rieur ne sont peut-ĂȘtre pas suffisamment structurĂ©s pour permettre Ă  nos grandes coopĂ©ratives d’exporter sur les marchĂ©s Ă©mergents, malgrĂ© leur regroupement. A l’intĂ©rieur de l’outil qui pourrait ĂȘtre un GIE constituĂ©, nous pourrions avoir des outils bien meilleurs de façon Ă  acquĂ©rir ces marchĂ©s – ce que d’autres font, notamment les Allemands et les pays de l’Europe du Nord. M. Germinal Peiro, rapporteur. Tout d’abord, je voudrais dire Ă  M. Sauvadet que tout le monde attend des actes, et le Gouvernement français les a posĂ©s en dĂ©fendant le budget de la PAC, ce qui a Ă©tĂ© saluĂ© par toutes les organisations syndicales, y compris celles qui n’avaient pas appelĂ© Ă  voter pour lui. Les actes ont Ă©galement Ă©tĂ© posĂ©s de maniĂšre partagĂ©e au niveau de la Commission, du Parlement et du Conseil europĂ©en, en augmentant la possibilitĂ© de recouplage des aides qui passe de 10 % Ă  13 %, – ce qui est trĂšs important –, et en offrant une marge de manƓuvre de 2 % supplĂ©mentaire pour le plan protĂ©ines vĂ©gĂ©tales ». Ce sont des avancĂ©es notables, mais il faut aussi aujourd’hui aussi poser des actes au niveau franco-français et c’est l’objet des scĂ©narios que le ministre est en train de proposer aux reprĂ©sentants syndicaux depuis hier. En effet, selon le scĂ©nario, l’impact en faveur de l’élevage ne sera pas le mĂȘme quelle sera la part laissĂ©e au recouplage sur le 1er pilier, car il est possible d’atteindre 30 % ? Quel sera le choix sur la convergence ? A cet Ă©gard, il va falloir concilier les demandes des Ă©leveurs extensifs et des zones de montagnes qui actuellement sont Ă  moins de 200 € de droits Ă  paiement unique aujourd’hui et qui souhaitent atteindre rapidement une moyenne de 270 €, avec celles d’autres zones qui sont Ă  350 € voire 400 € et qui craignent une perte de revenus. Il faut donc que des choix soient rĂ©alisĂ©s au niveau national. Nous aurons ainsi l’occasion de montrer qui dĂ©fend vĂ©ritablement l’élevage. Concernant la surprime, il faut l’étudier de prĂšs pour l’élevage extensif car elle favorise aujourd’hui les exploitations jusqu’à 100 hectares, le point de bascule se faisant entre 90 et 100 hectares. Attention, il faut bien savoir que la surprime ne sapplique pas Ă  l’ensemble du droit Ă  paiement unique moyen la surprime est faite sur une partie de l’aide seulement. La difficultĂ© est de savoir comment on encourage l’emploi. Les 9 Md€ d’argent public versĂ©s annuellement Ă  l’agriculture doivent ĂȘtre utilisĂ©s de la façon la plus efficace possible en terme d’emploi, d’amĂ©nagement du territoire et de protection de l’environnement pour que la France reste un grand pays producteur, comme l’a affirmĂ© le Gouvernement et le PrĂ©sident de la rĂ©publique. Il est trĂšs difficile de trouver une formule qui aide l’emploi et la commission europĂ©enne l’a refusĂ©e. Au final la France n’aurait peut-ĂȘtre pas Ă©tĂ© gagnante en comparaison de pays comme la Roumanie ou la Bulgarie qui ont encore des millions d’agriculteurs avec de toutes petites exploitations. Supprimer les premiers hectares revient en rĂ©alitĂ© Ă  aider l’emploi car les chiffres indiquent clairement que ce sont sur les exploitations d’élevage que se trouvent le plus grand nombre d’emplois. C’est donc avec des outils franco-français que l’on va pouvoir aider l’élevage ou d’autres secteurs. Nous aurons ainsi l’occasion de montrer si l’élevage est vĂ©ritablement une grande cause nationale dans notre pays et s’il existe une volontĂ© nationale de le soutenir. Je ne reviens pas sur l’aspect caricatural du rapport qui nous a Ă©tĂ© reprochĂ©, car ni Alain Marc ni moi-mĂȘme n’avons voulu caricaturer les situations, mais c’est une Ă©vidence qu’un Ă©leveur laitier doit procĂ©der Ă  deux traites quotidiennes alors qu’un maĂŻsiculteur n’est pas obligĂ© de vĂ©rifier son champ tous les jours de l’annĂ©e. La question des revenus est Ă©galement une Ă©vidence absolue, mĂȘme s’il ne faut pas oublier qu’il y a 4 ou 5 ans, 1 500 tracteurs avaient envahi la place de la Nation Ă  cause de la baisse des cours. La volatilitĂ© des prix peut donc toucher aussi le secteur des cĂ©rĂ©ales. L’annĂ©e 2013 Ă©tant annoncĂ©e comme une annĂ©e record pour la production de cĂ©rĂ©ales, on verra ses consĂ©quences sur les prix, sachant aussi qu’il y a une demande croissante de cĂ©rĂ©ales dans le monde. Il ne faut pas oublier que la charge principale qui pĂšse sur le budget des exploitations d’élevage est celle liĂ©e Ă  l’alimentation, elle-mĂȘme liĂ©e au coĂ»t des cĂ©rĂ©ales. Un transfert doit donc s’opĂ©rer. C’est ainsi que nous avançons l’idĂ©e, pour une autre PAC, d’aides contracycliques, qui seront une forme de rĂ©gulation. Au sujet des circuits courts, la France en est encore Ă  la PrĂ©histoire. Elle a intĂ©rĂȘt Ă  mettre en place un plan national de relocalisation des activitĂ©s agricoles. J’y suis trĂšs attachĂ© et dĂ©fends cette idĂ©e depuis plusieurs annĂ©es dĂ©jĂ  car je crois Ă  la proximitĂ©, Ă  la traçabilitĂ©, au besoin des citoyens de consommer des produits qu’ils connaissent et qui reprĂ©sentent l’identitĂ© de leur territoire. La marge de manƓuvre est Ă©norme puisque 80 % de la viande consommĂ©e en restauration collective provient de l’importation. La France devrait parvenir Ă  faire en sorte que les vaches charolaises de Bourgogne soient consommĂ©es sur leur territoire de production sans devoir faire appel Ă  des vaches de rĂ©forme provenant des Pays Bas. Comme il l’a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© soulignĂ©, l’un des coĂ»ts les plus importants pour les Ă©leveurs est l’alimentation, et le plan protĂ©ines vĂ©gĂ©tales »est une bonne solution. Avec les 2 % que la PAC autorise aujourd’hui, il faut encourager la culture des fĂ©veroles, des pois, de la luzerne, etc
 pour ne pas ĂȘtre totalement dĂ©pendant du soja OGM, venu notamment du BrĂ©sil. Concernant l’aprĂšs quotas, l’Union europĂ©enne a malheureusement dĂ©mantelĂ© le systĂšme de rĂ©gulation des quotas mis en place en 1984. Pourtant, celui-ci a permis non seulement de maintenir une production laitiĂšre en France, mais surtout de la rĂ©partir sur l’ensemble du territoire. Aujourd’hui, sans les quotas, le risque majeur en France rĂ©side dans la concentration de la production laitiĂšre. Au sujet de l’étiquetage et de la traçabilitĂ©, nous sommes tous d’accord pour poursuivre les efforts. En matiĂšre d’accords internationaux, que ce soit ceux de l’OMC ou la libĂ©ralisation des Ă©changes entre les États-Unis et l’Union europĂ©enne, il faut ĂȘtre vigilant puisqu’à terme, avec la pression pour l’ouverture de nos marchĂ©s, nous serons forcĂ©s d’accepter les produits aux hormones et aux OGM que nous refusons encore aujourd’hui. En conclusion, nous avons voulu, avec Alain Marc, pousser le cri d’alarme et poser des actes. S’il n’y a pas une meilleure rĂ©partition des aides de la PAC dans notre pays, l’élevage va quasiment disparaĂźtre dans beaucoup de rĂ©gions, et cela ne va pas dans l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral de la France, qui consiste Ă  maintenir une activitĂ© d’élevage rĂ©partie sur l’ensemble du territoire, crĂ©ant des emplois et valorisant la production agricole en matiĂšre de lait, la France est un des plus grands producteurs de fromage et de produits transformĂ©s et pour la filiĂšre viande », il est aussi possible d’amĂ©liorer notre production. Il faut garder Ă  l’esprit que si la France connaĂźt un succĂšs touristique aussi important avec 83 millions de visiteurs en 2012, c’est grĂące Ă  son patrimoine historique, naturel mais aussi gastronomique, qui fait de la France un pays un peu Ă  part dans le monde. Monsieur le prĂ©sident Brottes. Merci pour ce travail d’une excellente qualitĂ©. Une audition spĂ©cifique sera organisĂ©e prochainement sur les abattoirs. 26 mars 2013 Association nationale des Ă©lus de la montagne ANEM Mme FrĂ©dĂ©rique Massat, prĂ©sidente M. HervĂ© Benoit, chargĂ© de mission Institut de l’élevage M. Philippe Chotteau, chef du dĂ©partement Ă©conomie M. Christophe Perrot, chargĂ© de mission Économie, Ă©levage et territoire Syndicat National de l’Industrie de la Nutrition Animale SNIA M. François Cholat, vice-prĂ©sident M. StĂ©phane Radet, directeur 2 avril 2013 FĂ©dĂ©ration nationale des exploitants d’abattoirs prestataires de service FNEAP M. AndrĂ© Eloi, directeur FĂ©dĂ©ration nationale des syndicats d’exploitants agricoles FNSEA M. Henri Brichart, vice-prĂ©sident M. Antoine Suau, chargĂ© de mission Économie Mme Nadine Normand, chargĂ©e des Relations avec le Parlement 9 avril 2013 FĂ©dĂ©ration nationale des exploitants d’abattoirs prestataires de service FNEAP M. AndrĂ© Eloi, directeur FĂ©dĂ©ration nationale des producteurs de lait FNPL M. Gilles Psalmon, directeur Coordination rurale CRUN M. François Lucas, vice-prĂ©sident de la CRUN M. Michel Manoury, prĂ©sident de la section viande de la CRUN Mme VĂ©ronique Le Floch, membre du conseil d’administration de l’Organisation des producteurs de lait OPL FĂ©dĂ©ration des entreprises du Commerce et de la Distribution FCD M. Mathieu Pecqueur, directeur Agriculture et qualitĂ© M. GĂ©rard CladiĂšre, reprĂ©sentant de la FCD au sein d’Interbev, M. Antoine Sauvagnargues, chargĂ© de mission Affaires publiques ConfĂ©dĂ©ration paysanne M. GĂ©rard Durand, SecrĂ©taire national en charge du dossier Ă©levage M. Yves Sauvaget, responsable de la commission lait M. Christian Drouin, responsable de la commission bovins viande 16 avril 2013 SODIAAL M. FrĂ©dĂ©ric Chausson, directeur du dĂ©veloppement coopĂ©ratif FĂ©dĂ©ration Nationale des CoopĂ©ratives LaitiĂšres FNCL M. Dominique ChargĂ©, prĂ©sident Mme ChristĂšle Josse, directrice Centre d’économie rurale M. Philippe Boullet, directeur du dĂ©veloppement M. Alain Le Boulanger, spĂ©cialiste Ă©levage, directeur des Ă©tudes Ă©conomiques Cerfrance Normandie Maine, animateur du groupe veille Ă©conomique filiĂšre lait du rĂ©seau Cerfrance M. Jean-Marie Seronie, responsable de la veille Ă©conomique FranceAgriMer M. FrĂ©dĂ©ric Gueudar-Delahaye, directeur gĂ©nĂ©ral adjoint M. AndrĂ© Barlier, directeur des marchĂ©s, Ă©tudes et prospectives M. FrĂ©dĂ©ric Douel, dĂ©lĂ©guĂ© de la filiĂšre lait M. Michel Meunier, dĂ©lĂ©guĂ© de la filiĂšre viande 23 avril 2013 MinistĂšre de l’agriculture M. Jean-Guillaume Bretenoux, conseiller technique chargĂ© des filiĂšres animales et agroalimentaires M. Bruno Ferreira, conseiller technique chargĂ© des questions de sĂ©curitĂ© sanitaire et de l’alimentation Direction gĂ©nĂ©rale des politiques agricole, agroalimentaire et des territoires DGPAAT Mme VĂ©ronique Borzeix, adjointe au sous-directeur produits et marchĂ©s Coop de France M. Bruno Colin, prĂ©sident de la filiĂšre bovine de Coop de France et vice-prĂ©sident de la CoopĂ©rative agricole Lorraine CAL M. Philippe Dumas, prĂ©sident de SICAREV, groupe coopĂ©ratif en production bovine, porcine et abattage M. Denis Gilliot, coordinateur filiĂšres au pĂŽle animal Mme IrĂšne de Bretteville, chargĂ©e des relations parlementaires FĂ©dĂ©ration nationale bovine FNB M. Pierre Chevalier, prĂ©sident M. Guy Hermouet, premier vice-prĂ©sident M. Thierry Rapin, directeur M. Jean-Pierre Fleury, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral 14 mai 2013 Association des producteurs de lait indĂ©pendants APLI M. Paul de Montvalon, administrateur M. Dominique Langlois, prĂ©sident M. Marc PagĂšs, directeur gĂ©nĂ©ral adjoint M. Yves Berger, dĂ©lĂ©guĂ© gĂ©nĂ©ral FĂ©dĂ©ration nationale de l’industrie et des commerces en gros de viandes FNICGV M. HervĂ© des DĂ©serts, directeur gĂ©nĂ©ral M. Henri Demaegdt, prĂ©sident de la commission gros bovins Mme Marine Colli, chargĂ©e des relations parlementaires AssemblĂ©e permanente des chambres d’agriculture APCA M. Daniel Gremillet, prĂ©sident de la chambre d’agriculture des Vosges 28 mai 2013 LACTALIS M. Michel Nalet, directeur des relations extĂ©rieures Syndicat national de l’industrie des viandes SNIV-SNCP M. Jean-Paul Bigard, prĂ©sident M. Pierre Halliez, directeur gĂ©nĂ©ral Jeunes agriculteurs M. JĂ©rĂŽme Chapon, vice-prĂ©sident en charge de l’économie, Mme Suzanne Dalle, conseillĂšre productions animales M. RĂ©gis Rivailler, attachĂ© de direction, conseiller parlementaire et affaires publiques 4 juin 2013 Observatoire des prix et des marges M. Philippe Chalmin, prĂ©sident PAS VENU, auditionnĂ© par tĂ©lĂ©phone ?? Groupe Bongrain M. Daniel Chevreul, directeur des approvisionnements laitiers Centre national interprofessionnel de l’économie laitiĂšre CNIEL M. Thierry Roquefeuil, prĂ©sident M. Benoit Mangenot, directeur gĂ©nĂ©ral M. Benoit Rouyer, chef du service Ă©conomie Mme Marie-Pierre Vernhes, responsable de la communication institutionnelle 4 AssemblĂ©e nationale, Rapport d’information n° 3863 marchĂ© des matiĂšres premiĂšres volatilitĂ© des prix, spĂ©culation, rĂ©gulation. PrĂ©sidente Mme Pascale Got. Rapporteurs Mme Catherine Vautrin et M. François Loos. 8 Centre Ă©tudes et prospectives du ministĂšre de l’agriculture, analyse 11, juillet SĂ©nat, Jean Bizet, Le prix du lait dans les États membres de l’Union europĂ©enne », SĂ©nat, Jean Bizet, Le prix du lait dans les États membres de l’Union europĂ©enne », Centre d’études et de prospective, n° 53, juin 2012, Marie Sophie Dedie et Pierre Rapport de Mme Marion GUILLOU, mai 2013, sur l’agro-Ă©cologie Ă  M. StĂ©phane LE FOLL, Ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la ForĂȘt. Avis du Conseil national de l’alimentation en date du 20 novembre 2001 sur l’information relative aux modes d’élevage pour les filiĂšres bovines et avicoles NOR ECOC0100478V Rendu sur le rapport Ă©laborĂ© par le groupe de travail prĂ©sidĂ© par M. François Falconnet et Mme Françoise Guillon Avis adoptĂ© le 20 novembre 2001 Lors de la table ronde du 29 mai 2001 sur les produits carnĂ©s, organisĂ©e par les ministres chargĂ©s de l’agriculture et de la consommation et Ă  laquelle l’ensemble des acteurs Ă©taient conviĂ©s, mandat a Ă©tĂ© donnĂ© au Conseil national de l’alimentation CNA d’engager une rĂ©flexion sur les modalitĂ©s pratiques d’un Ă©tiquetage des viandes et des modes d’élevage des animaux qui permettraient d’atteindre un triple objectif d’information du consommateur, de loyautĂ© de cette information et de lisibilitĂ© des diffĂ©rentes catĂ©gories de produits. Les ministres ont demandĂ© que deux secteurs soient examinĂ©s en prioritĂ© le secteur bovin, car c’est celui pour lequel le problĂšme de la confiance du consommateur est le plus aigu, et le secteur des volailles, car c’est celui oĂč les productions sous signe de qualitĂ© sont les plus dĂ©veloppĂ©es, et c’est un secteur oĂč existent souvent des problĂšmes de diffĂ©renciation des produits. Les ministres ont en particulier souhaitĂ© que le CNA fournisse des recommandations sur la nature des informations qui devraient ou pourraient figurer sur les Ă©tiquettes des viandes au-delĂ  des exigences rĂ©glementaires existantes, et sur les conditions dans lesquelles elles pourraient figurer production sous signe officiel de qualitĂ©, respect d’un cahier des charges particulier, vĂ©rification par un organisme tiers indĂ©pendant, etc.. PrĂ©ambule MĂ©thode de travail du groupe Le CNA a constituĂ© un groupe de travail, qui a dĂ©cidĂ© d’identifier des indicateurs pertinents pour communiquer sur les modes d’élevage, en particulier par des mentions d’étiquetage. Le groupe de travail a examinĂ© l’état des connaissances sur les critĂšres zootechniques permettant de distinguer diffĂ©rents modes d’élevage des animaux qui auraient des consĂ©quences sur les qualitĂ©s gustatives ou nutritionnelles des viandes. Il s’est attachĂ© dans un premier temps aux aspects thĂ©oriques de la traçabilitĂ© et de l’information sur les modes d’élevage avant d’en apprĂ©cier les contraintes techniques ou de toute autre nature. Il a Ă©tudiĂ© par exemple si l’alimentation des animaux, leur mode d’hĂ©bergement, leur environnement, les modes de reproduction et de sĂ©lection et, de maniĂšre gĂ©nĂ©rale, la conduite des troupeaux, des bandes, des lots a des consĂ©quences sur les qualitĂ©s gustatives ou nutritives des viandes ; de dresser l’état des lieux, d’une part, des obligations rĂ©glementaires et, d’autre part, des dĂ©marches volontaires relatives aux modes de production, notamment dans le cadre des signes officiels de qualitĂ© SOQ cf. note 1 . Le groupe de travail a recensĂ©, de maniĂšre approfondie pour les filiĂšres bovines et avicoles, les principales dispositions existantes en matiĂšre de mode d’élevage, qu’elles relĂšvent du domaine obligatoire ou volontaire, qu’elles concernent les productions bĂ©nĂ©ficiant d’un SOQ, ou non. Il a examinĂ©, d’une part, les dispositions relatives Ă  la traçabilitĂ© et Ă  ses modalitĂ©s de mise en Ɠuvre et, d’autre part, celles qui concernent l’information, notamment les mentions d’étiquetage ; de mettre en Ă©vidence les attentes des consommateurs et des acteurs de la filiĂšre en matiĂšre d’informations sur les modes d’élevage. Le groupe a fait l’inventaire de ces attentes en actualisant notamment les Ă©lĂ©ments recueillis pour l’élaboration du rapport et de l’avis sur la traçabilitĂ© des denrĂ©es alimentaires adoptĂ©s par le CNA le 28 juin 2001 ; d’étudier la faisabilitĂ© de l’information sur les modes de production. Le groupe a examinĂ© si les attentes peuvent ĂȘtre prises en compte par les mĂ©canismes de la traçabilitĂ© et de l’étiquetage, dans le cadre des SOQ et en dehors. Il a cherchĂ© Ă  prĂ©ciser les limites Ă©ventuelles pour communiquer aux consommateurs des informations loyales et lisibles. Sur ce dernier point, il s’est rapprochĂ© du groupe mandatĂ© par le CNA pour traiter de maniĂšre gĂ©nĂ©rale de l’information sur les denrĂ©es alimentaires ; de rĂ©pondre aux questions comment faire et assurer aux consommateurs qu’ils peuvent avoir confiance » ? Le groupe de travail a examinĂ© si les informations actuellement donnĂ©es sur les modes d’élevage peuvent ĂȘtre complĂ©tĂ©es dans le cadre de dispositifs viables et compatibles avec les contraintes pesant sur la production. Il a analysĂ© les modalitĂ©s de vĂ©rification des informations donnĂ©es et du contrĂŽle officiel. 1. Etats des lieux Quelques repĂšres Ă©conomiques sur la filiĂšre bovine D’aprĂšs les comptes de l’agriculture, en 1999, les exploitations professionnelles Ă  productions bovines dominantes occupaient 36 % de la main-d’Ɠuvre agricole. Elles ont assurĂ© viande et lait compris 35 % des productions agricoles, 84 % des productions d’origine bovine. Pour 100 F de productions agricoles, elles ont reçu 16 F de subventions. D’aprĂšs l’enquĂȘte bovine de l’annĂ©e 2000, sur 664 000 exploitations agricoles, 130 000 dĂ©tenaient en moyenne 34 vaches laitiĂšres et 155 000 dĂ©tenaient en moyenne 27 vaches allaitantes. Parmi ces derniĂšres, 36 000 dĂ©tenaient Ă  la fois des vaches allaitantes et des vaches laitiĂšres. Evolution des structures de production et du cheptel D’aprĂšs les chiffres fournis par le Service central des enquĂȘtes et Ă©tudes statistiques SCEES MinistĂšre de l’agriculture et de la pĂȘche , le nombre d’exploitations n’a cessĂ© de dĂ©croĂźtre, passant de 504 000 en 1989 Ă  266 000 en 2001 pour l’élevage de bovins, et de 450 000 en 1989 Ă  249 000 en 2001 pour l’élevage de vaches. La diminution du nombre d’exploitations de vaches nourrices, passant de 228 000 Ă  155 000, est un peu moins prononcĂ©e que celle des exploitations de vaches laitiĂšres qui passe de 268 000 Ă  130 000. Dans le mĂȘme temps, le cheptel bovin voyait son effectif diminuer de 21 430 Ă  20 346 milliers de tĂȘtes ; le seul cheptel Ă  avoir augmentĂ© est celui des vaches nourrices dont l’effectif passe de 3 492 Ă  4 110 milliers de tĂȘtes. Production ParallĂšlement, la production de gros bovins est passĂ©e de 4 295 milliers de tĂȘtes en 1989 Ă  3 691 milliers de tĂȘtes correspondant Ă  1 320 milliers de tonnes en 2000, et celle de veaux a chutĂ© de 2 407 milliers de tĂȘtes en 1989 Ă  1 866 milliers de tĂȘtes correspondant Ă  238 milliers de tonnes en 2000 source SCEES et Institut de l’élevage. Consommation Entre 1989 et 2000, la consommation de viande finie bƓuf et veau en France est passĂ©e de 1 705 milliers de tonnes 30,3 kg d’équivalent carcasse/habitant/an Ă  1 546 milliers de tonnes 25,5 kg d’équivalent carcasse/habitant/an, soit une baisse de prĂšs de 16 % de la consommation annuelle par habitant. Ces Ă©volutions parallĂšles engendrent un accroissement du taux d’auto-approvisionnement en bovins finis qui passe de 99 en 1989 Ă  101 en 2000 source SCEES. Place dans l’Union europĂ©enne Avec 1 845 milliers de tonnes de production intĂ©rieure totale bƓuf + veau en 1999, reprĂ©sentant 23,8 % de la production europĂ©enne, et une consommation de 1 631 milliers de tonnes, la France se place en tĂȘte pour la production et la consommation de viande bovine dans l’Union europĂ©enne source EUROSTAT. Commerce extĂ©rieur La structure du commerce extĂ©rieur en viandes bovines et animaux vivants en 2000 permet, Ă  la France, de dĂ©gager un solde bĂ©nĂ©ficiaire de 6 339 millions de francs, rĂ©sultant d’une balance entre 7 171 millions de francs d’importations et 13 510 millions de francs d’exportations source Douanes. Ce qui correspond Ă  une exportation de 22,3 % de la production qui Ă©tait de 34,1 % en 1990 et Ă  une importation de 21,7 % de la consommation qui Ă©tait de 25,6 en 1990 source GEB. Quelques repĂšres Ă©conomiques sur la filiĂšre avicole Production La filiĂšre aviculture chair rĂ©unit, en France, environ une dizaine de sĂ©lectionneurs, 15 Ă©levages de reproducteurs, 125 couvoirs, 300 usines d’aliments, 16 000 Ă©levages d’engraissement et 277 abattoirs parmi ces 277, 64 assurent plus de 72 % des abattages. Elle gĂ©nĂšre environ 55 000 emplois. Il y a dans le monde 5 groupes internationaux de sĂ©lection Ă  terme, il n’en restera certainement que 2 ou 3 qui dĂ©veloppent des souches Ă  croissance de plus en plus rapide, ce qui correspond Ă  la demande de l’ensemble des pays, Ă  la quasi unique exception de la France qui souhaite des souches Ă  croissance lente pour les labels ou semi-lentes pour les CCP. La concentration mondiale des sĂ©lectionneurs, dont aucun n’est français, implique une trĂšs faible marge de manƓuvre de la part des utilisateurs français de ces souches et rĂ©duit d’autant les possibilitĂ©s de mise en place de nouveaux produits Les contrats entre Ă©leveurs et maĂźtres d’Ɠuvre d’amont et d’aval couvrent la quasi-totalitĂ© de la production. Le maĂźtre d’Ɠuvre du contrat fournit les poussins et l’aliment, planifie les volumes mis en production et assure en contrepartie l’essentiel des risques du marchĂ©. Ce systĂšme d’économie contractuelle permet un ajustement Ă  la fois quantitatif et qualitatif de l’offre Ă  la demande du marchĂ©. En outre, ce systĂšme permet d’ĂȘtre trĂšs rĂ©actif pour prendre en compte de nouvelles exigences rĂ©glementaires ou de nouvelles attentes des consommateurs et offre les meilleures garanties en matiĂšre de traçabilitĂ©. Depuis de nombreuses annĂ©es, des fiches d’élevage reprenant les caractĂ©ristiques techniques des lots accompagnent les volailles Ă  l’abattoir. Au niveau de l’élevage, la production est planifiĂ©e en fonction des programmations de vente de l’abattoir. Depuis plusieurs annĂ©es, la France se place au quatriĂšme rang des pays producteurs de volailles aprĂšs les USA, la Chine et le BrĂ©sil. D’aprĂšs les donnĂ©es de l’ITAVI, en 2000, avec un volume de production de 2 240 000 tonnes, la viande de volailles reprĂ©sente prĂšs du tiers de la production française de viandes, juste derriĂšre la viande porcine 2 300 000 tonnes. La France est par ailleurs le premier producteur de volailles de l’Union europĂ©enne dont elle assure 26 % des volumes produits. La production de volailles est concentrĂ©e pour 65 % des volumes en Bretagne et Pays de la Loire. Elle est trĂšs diversifiĂ©e au niveau des espĂšces produites le poulet reprĂ©sente 48 % des volumes de production, la dinde 34 %, le canard 10 % et la pintade 3 %. Une originalitĂ© de la production française est l’importance des volumes produits sous signes officiels de qualitĂ© avec 113 millions de volailles produites sous label environ 170 000 tonnes Ă©quivalent/carcasse, 60 000 TEC de volailles certifiĂ©es et 9 000 TEC de volailles biologiques, la production de volailles sous SOQ reprĂ©sente 12 % des volumes d’abattages contrĂŽlĂ©s et 23 % des abattages de poulet. La viande de poulet produite sous SOQ reprĂ©sente par ailleurs prĂšs de 30 % de la consommation intĂ©rieure de poulet. Consommation Selon les donnĂ©es de l’OFIVAL, entre 1990 et 2000, la consommation de volailles en France a Ă©voluĂ© de 13,6 %, passant de 22,0 kg/habitant/an Ă  25,0 kg/habitant/an, ce qui place la France en dix-septiĂšme position mondiale. En 2000, la consommation de volailles reprĂ©sente le quart de la consommation française de viandes 93,6 kg/ habitant/an. Les tendances en matiĂšre de consommation conduisent Ă  la segmentation du marchĂ© selon deux axes principaux une diffĂ©renciation qualitative des produits SOQ et un degrĂ© croissant d’élaboration. Selon les donnĂ©es du panel SĂ©codip, entre 1990 et 2000, les parts de marchĂ© des produits sous SOQ sont passĂ©es de 10 % Ă  20 %. D’autre part, si les achats des mĂ©nages en ce qui concerne les volailles restent stables globalement, la segmentation du marchĂ© Ă©volue. Les ventes d’élaborĂ©s de volailles produits panĂ©s, marinĂ©s, rĂŽtis, charcuterie de volailles connaissent un dĂ©veloppement d’environ 40 % entre 1997 et 2000. Le dĂ©veloppement des produits Ă©laborĂ©s de volailles se fait souvent Ă  partir de matiĂšre premiĂšre importĂ©e, d’un coĂ»t moindre. Importations Avec 190 900 tonnes Ă©quivalent carcasse de volailles importĂ©es, la France Ă©tait en 2000 le dixiĂšme pays importateur de volailles. Exportations La filiĂšre avicole chair est fortement exportatrice puisque plus de 40 % de la production sont exportĂ©s. Elle a dĂ©gagĂ© en 2000 un excĂ©dent commercial de 8,2 milliards de francs, soit 13 % de l’excĂ©dent alimentaire français. Avec 940 300 tonnes Ă©quivalent carcasse de volailles exportĂ©es, la France Ă©tait en 2000 le deuxiĂšme pays exportateur de volailles derriĂšre les USA. Identification des indicateurs pertinents pour communiquer sur les modes d’élevage Le groupe de travail a souhaitĂ© dans un premier temps faire abstraction des dispositions rĂ©glementaires existantes, des contraintes techniques ou de toute autre nature, pour construire un raisonnement sur les seules connaissances scientifiques et techniques. Il s’est donc adressĂ© Ă  l’INRA et aux centres techniques des filiĂšres ITAVI, Institut de l’élevage pour faire l’état de l’art des indicateurs zootechniques susceptibles d’exercer une influence sur la qualitĂ© intrinsĂšque des viandes bovines et des volailles, et pour mieux connaĂźtre ceux qui exercent une influence sur l’image des produits. QualitĂ©s de la viande bovine liĂ©es Ă  la maniĂšre de produire Comme pour toute denrĂ©e alimentaire, il n’existe pas pour la viande bovine une qualitĂ© mais un ensemble de qualitĂ©s qui dĂ©pendent des besoins et attentes de chacun. SchĂ©matiquement et de maniĂšre assez thĂ©orique, les qualitĂ©s de la viande s’apprĂ©cient sous les angles de l’aptitude Ă  l’abattage et Ă  la dĂ©coupe ; technologique aptitude Ă  la transformation en viande ; sanitaire/hygiĂ©nique pas de germes pathogĂšnes, d’ESB, etc. ; organoleptique tendretĂ©, flaveur, jutositĂ©, couleur ; diĂ©tĂ©tique ; de l’image conditions d’élevage, origine ; du service. Dans le prĂ©sent rapport, les versants de la qualitĂ© qui ont Ă©tĂ© pris en considĂ©ration sont ceux qui semblent pouvoir exercer une influence sur la demande, donc ceux qui intĂ©ressent au premier chef les consommateurs. Il s’agit en particulier des aspects sanitaire, organoleptique et de l’image des produits. Pour revenir Ă  la maniĂšre de produire, les facteurs qui structurent ou pourraient structurer l’offre en se rattachant aux mĂ©thodes d’élevage sont principalement l’ñge, la race, le sexe, la vitesse de croissance, l’état d’engraissement des animaux, leur rĂ©gime alimentaire, l’attention apportĂ©e Ă  leur bien-ĂȘtre. D’un point de vue thĂ©orique, ces paramĂštres d’élevage exercent une influence sur les caractĂ©ristiques biologiques des muscles qui, ajoutĂ©s Ă  des facteurs technologiques, dĂ©terminent la qualitĂ© potentielle de la viande. Les caractĂ©ristiques biologiques des muscles tiennent Ă  leur structure myofibrillaire pigments ; types de fibres ; pH ; contraction ; rĂ©tention d’eau ; vitesse et intensitĂ© de maturation, au tissu conjonctif teneur en collagĂšne, rĂ©ticulation du collagĂšne, distribution, stabilitĂ© thermique, Ă  la teneur en gras. Les travaux scientifiques conduits jusqu’à ce jour donnent une indication encore assez partielle des liens existants entre les modes d’élevage et les caractĂ©ristiques des muscles et des viandes. Toutefois certaines corrĂ©lations fortes ont Ă©tĂ© mises en Ă©vidence. CorrĂ©lation entre modes d’élevage et caractĂ©ristiques du muscle PIGMENTS LIPIDES COLLAGÈNE FIBRES Race + +++ Culard ? Age +++ +++ ++ ++ Sexe ++ +++ ++ ++ Croissance ? +++ ++ ++ Nature aliments ? ? ? Bien-ĂȘtre Ă©levage ? + ? ? Stress abattage ? ? ? Source INRA-URH/SRV Clermont-Ferrand Theix, septembre 2001. CorrĂ©lation entre modes d’élevage et qualitĂ©s organoleptiques des viandes COULEUR FLAVEUR TENDRETÉ JUTOSITÉ Race Age ++ ++ +++ + Sexe + + ++ + Croissance ? ++ ++ ++ Nature aliments + ? ? ? Bien-ĂȘtre Ă©levage ? ++ + ? Stress abattage +++ + ++ +++ Source INRA-URH/SRV Clermont-Ferrand Theix, septembre 2001. Il ressort principalement de ces informations que l’ñge, le sexe, le rythme de croissance des animaux, exercent une influence incontestable sur les caractĂ©ristiques des muscles et des viandes. La race semble seulement influente sur les caractĂ©ristiques des muscles et aucune diffĂ©renciation de la qualitĂ© des muscles et des viandes ne semble pouvoir ĂȘtre rattachĂ©e Ă  l’influence du rĂ©gime alimentaire. Un critĂšre, qui ne relĂšve pas directement des mĂ©thodes d’élevage, exerce une influence dĂ©terminante sur la qualitĂ© organoleptique des viandes il s’agit du stress d’abattage. Cette information renvoie Ă  l’importance globale des conditions de transport, d’abattage, de dĂ©coupe, de maturation pour l’obtention de viandes de qualitĂ©. Les travaux qui ont permis d’expliciter, notamment, l’influence de l’étape de maturation des viandes rouges, montrent que les aspects technologiques ont une importance au moins Ă©quivalente aux mĂ©thodes d’élevage sur la qualitĂ© des viandes. Influence de la maturation de la viande bovine La maturation est une des trois Ă©tapes permettant la transformation du muscle en viande. Chronologiquement, on distingue trois Ă©tats consĂ©cutivement Ă  l’abattage l’état pantelant, la rigiditĂ© cadavĂ©rique ou rigor mortis, la maturation. Lors de la mise Ă  mort de l’animal, il y a largage de l’ion calcium Ca2+ au sein du cytoplasme de la cellule musculaire. Le calcium permet l’hydrolyse de l’adĂ©nosine triphosphate ATP qui entraĂźne des contractions musculaires visibles sur la carcasse pendant trois Ă  dix-huit heures. Dans un premier temps, l’ATP est rĂ©gĂ©nĂ©rĂ©e par diffĂ©rentes rĂ©actions biochimiques qui permettent le relĂąchement des liaisons actine-myosine. Puis, la concentration en ATP devient trop faible < 1 ”mol/g. Il y a alors liaison irrĂ©versible de l’actine et de la myosine. C’est la rigiditĂ© cadavĂ©rique qui s’installe entre la septiĂšme et la vingt-quatriĂšme heure toujours dans le mĂȘme ordre muscles masticateurs, muscles de l’encolure puis du tronc et enfin des membres. Puis va s’installer la phase de maturation Ă  proprement parler qui va durer de une Ă  trois semaines Ă  + 4 oC, d’autant plus longue que l’animal est ĂągĂ©. La maturation correspond Ă  une phase de dĂ©gradation enzymatique quasi aseptique. Elle fait intervenir essentiellement des enzymes endogĂšnes en particulier les cathepsines et va permettre le dĂ©veloppement du goĂ»t et de la tendretĂ© de la viande. On constate une protĂ©olyse des complexes actine-myosine. Elle est par contre trĂšs peu marquĂ©e pour le collagĂšne. On constate aussi un catabolisme des acides nuclĂ©iques qui aboutit Ă  la libĂ©ration de molĂ©cules responsables du goĂ»t et des odeurs de la viande. Cette phase est primordiale pour la qualitĂ© de la viande mais elle nĂ©cessite du temps. Les professionnels peuvent prĂ©fĂ©rer des animaux jeunes car la maturation est plus courte. Avec une vache de rĂ©forme, il faut attendre plus de temps pour obtenir la mĂȘme tendretĂ© mais avec un goĂ»t beaucoup plus marquĂ©. De plus on peut avoir du gras intramusculaire qui va donner toute l’onctuositĂ© Ă  la viande en fondant Ă  la cuisson. Ce gras intramusculaire n’est pas prĂ©sent chez les jeunes. Sur la base des connaissances acquises, l’INRA est Ă  mĂȘme de proposer des durĂ©es optimales de maturation en fonction du type et des caractĂ©ristiques des animaux abattus. En outre, le groupe de travail estime utile de prĂ©ciser les conditions techniques de la maturation des viandes bovines parce que celle-ci peut s’effectuer par exemple sur une carcasse entiĂšre ou sur des morceaux conditionnĂ©s sous-vide, chaque technique ayant une influence sur la durĂ©e optimale. QualitĂ©s des productions avicoles liĂ©es Ă  la maniĂšre de produire Chez le poulet, il n’y a pas de lien au sol. Le plus souvent, ce n’est pas l’éleveur qui produit l’aliment. L’alimentation est par ailleurs strictement contrĂŽlĂ©e. SĂ©lection/accouvage En matiĂšre de sĂ©lection, les choix qui ont une influence sur la qualitĂ© du produit concernent principalement la vitesse de croissance. Les souches peuvent ĂȘtre Ă  croissance lente, rapide ou intermĂ©diaire. Les poulets sont abattus Ă  un Ăąge prĂ©dĂ©terminĂ© et sont alimentĂ©s en consĂ©quence pour parvenir au poids attendu Ă  Ăąge type. La couleur du plumage noir ou blanc n’exerce pas d’influence sur les caractĂ©ristiques de la chair des poulets. L’accouvage et le transport jouent essentiellement un rĂŽle sur la qualitĂ© sanitaire des produits. Alimentation Quel que soit le mode de production standard, biologique, label, certifiĂ©e, le poulet reçoit un aliment complet Ă©quilibrĂ©, composĂ© de cĂ©rĂ©ales pour une part importante 50 Ă  80 %, mais aussi de protĂ©ines soja, colza, pois, etc., de minĂ©raux et de vitamines. ProtĂ©ines des apports protĂ©iques excessifs peuvent entraĂźner des dĂ©rĂšglements hormonaux Ă  l’origine de dĂ©ficiences immunitaires, qui peuvent en certains cas avoir des consĂ©quences indirectes sur la santĂ© de l’homme. Substances ajoutĂ©es certaines substances d’utilitĂ© sanitaire, comme les anticoccidiens, sont incorporĂ©es Ă  l’alimentation pour combattre des parasites indĂ©sirables du tube digestif des volailles. La prĂ©sence de rĂ©sidus de ces substances, et d’ailleurs de l’ensemble des produits Ă  usage vĂ©tĂ©rinaire, est strictement encadrĂ©e par la rĂ©glementation europĂ©enne, et des limites maximales de rĂ©sidus LMR dans les denrĂ©es destinĂ©es Ă  la consommation humaine sont dĂ©finies et rĂ©guliĂšrement réévaluĂ©es. Des temps d’attente obligatoires durĂ©e entre la date du dernier traitement et l’abattage sont prĂ©vus par les textes. OGM il n’existe rien dans la littĂ©rature qui puisse donner Ă  penser que les poulets qui ont consommĂ© des OGM sont diffĂ©rents des autres. Dans les aliments pour poulets, le maĂŻs et le soja sont aujourd’hui susceptibles de comprendre des variĂ©tĂ©s OGM. Lipides le profil des tissus adipeux de volailles est fortement corrĂ©lĂ© au profil des lipides alimentaires. Le poulet prĂ©sente le mĂȘme profil en acides gras que celui de l’aliment qu’il a reçu. Si on lui donne des graisses dĂ©saturĂ©es, les gras dĂ©posĂ©s vont ĂȘtre plutĂŽt dĂ©saturĂ©s et vice-versa. Il faut garder Ă  l’esprit la faible teneur de la viande de poulet en matiĂšre grasse puisque le gras abdominal et sous-cutanĂ© ne sont pas consommĂ©s et que les muscles en contiennent moins de 3 %. Cela a des consĂ©quences sur l’aspect technologique, nutritionnel, biochimique, sensoriel et sur l’image mĂȘme des produits. Les matiĂšres grasses les plus adaptĂ©es Ă  l’alimentation des volailles Ă©taient les graisses de volailles mais aujourd’hui on ne les utilise plus ou de moins en moins, au profit des matiĂšres grasses vĂ©gĂ©tales Ă  part le suif, le saindoux. Les matiĂšres grasses vĂ©gĂ©tales vont de l’huile de palme trĂšs saturĂ©e Ă  l’huile de lin trĂšs dĂ©saturĂ©e riche en omĂ©ga 3. Selon la combinaison que l’on fait de ces diffĂ©rentes matiĂšres premiĂšres, le gras des volailles est plus ou moins saturĂ© avec des consĂ©quences en matiĂšre d’oxydation des graisses, des consĂ©quences au niveau organoleptique, comme par exemple l’huile de lin qui donne un goĂ»t de mastic. Pour les Ɠufs, le profil en acides gras est Ă©galement semblable au profil des matiĂšres grasses ingĂ©rĂ©es. Mode d’élevage Le poulet est nourri Ă  volontĂ©, il n’y a pas de rationnement Ă  proprement parler. Cependant, l’éclairement reste une façon de rationner l’animal. Le ratio temps de lumiĂšre/temps d’obscuritĂ© l’incite Ă  consommer plus ou moins. Age d’abattage pour une souche donnĂ©e, la qualitĂ© sensorielle de la viande va dĂ©pendre de l’ñge de l’animal, en partie via l’adipositĂ©. L’ñge d’abattage a aussi un impact en terme d’image dans les systĂšmes de production français, les poulets dont l’ñge d’abattage est le plus long correspondent Ă  des poulets sous label qui sortent. AccĂšs Ă  un parcours l’accĂšs Ă  un parcours est positif en terme d’image mais peut en revanche prĂ©senter un risque sanitaire contamination coccidienne. De plus, toutes choses Ă©gales par ailleurs mĂȘme poids, mĂȘme Ăąge, mĂȘme programme alimentaire, il n’a jamais Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© que le parcours amĂ©liorait la qualitĂ© de la viande sur le plan sensoriel. Abattage Hors les conditions de transport en terme de bien-ĂȘtre, les aspects relatifs au stress Ă  l’abattage, aux conditions de ressuage sont assez mal connus. Le poulet n’est pas une viande qui se mature, c’est une viande blanche qui rĂ©agit donc plutĂŽt mieux Ă  ces stress que la viande rouge. Des travaux dĂ©butent sur d’éventuelles relations entre conditions d’abattage et de dĂ©coupe et qualitĂ©s technologiques de la viande. Mais pour l’instant il existe trĂšs peu d’élĂ©ments. La dĂ©coupe et le stockage sont essentiellement reliĂ©s Ă  la qualitĂ© sanitaire du produit. CorrĂ©lations entre les conditions d’élevage, de transformation, de conservation des volailles et les qualitĂ©s des viandes QUALITÉS Sanitaire Technologique Nutritionnelle Biochimique Sensoriel Image SĂ©lection et accouvage. Type gĂ©nĂ©tique ? ? ? + + Accouvage + ? ? ? Transport poussins ++ ? + Alimentation. CaractĂ©ristiques + ? ++ + ? ++ ProtĂ©ines + ? + +++ Lipides +++ +++ +++ +++ +++ Additifs ++ ? + r ? +++ OGM ? ? ? ? +++ Mode d’élevage. Age d’abattage ? + ? ++ +++ + Parcours ++ ? +++ DensitĂ© + ? + Eclairement Abattage. Stress ? ? + ? ++ Ressuage ? ? ? DĂ©coupe. ChaĂźne du froid +++ ? ++ Stockage et distribution. ChaĂźne du froid +++ ++ ++ ++ Source INRA Le Magneraud, septembre 2001. Dispositions rĂ©glementaires La traçabilitĂ© dans le domaine de l’alimentation animale Le dĂ©cret d’aoĂ»t 2000, qui impose que l’étiquetage des matiĂšres premiĂšres destinĂ©es Ă  l’alimentation animale comporte le nom, l’adresse du fournisseur et les garanties nutritionnelles, permet une traçabilitĂ© depuis le point le plus amont de la filiĂšre. Ce point est d’autant plus important que, par exemple, cet Ă©tiquetage permet aux industriels de l’alimentation animale de vĂ©rifier si, Ă  la suite de l’interdiction des graisses d’origine animale, ne sont pas utilisĂ©s, en substitution, des ingrĂ©dients qui sont susceptibles de poser eux-mĂȘmes problĂšme parce qu’ils exigent des traitements particuliers ou bien parce qu’ils sont interdits pour des raisons de sĂ©curitĂ©, mĂȘme si cela ne rĂ©sout pas les fraudes dĂ©libĂ©rĂ©es. Cela peut concerner par exemple des huiles usagĂ©es d’origine vĂ©gĂ©tale, comme les huiles de friture devenues impropres Ă  la consommation humaine, ou d’origine minĂ©rale, c’est-Ă -dire issues de produits pĂ©troliers. Au stade suivant de la filiĂšre, c’est-Ă -dire pour une part Ă  la sortie des usines de fabrication d’aliments pour animaux, la rĂ©glementation europĂ©enne est aujourd’hui en pleine mutation. Les mentions d’étiquetage relatives Ă  la composition des aliments prĂ©parĂ©s par les fabricants ne pourront plus concerner des familles d’ingrĂ©dients, mais les ingrĂ©dients eux-mĂȘmes, un par un. Les fabricants d’aliments ont d’ores et dĂ©jĂ  anticipĂ© cet aspect de la rĂ©glementation, puisque les Ă©tiquettes d’aliments font dĂ©sormais mention des ingrĂ©dients eux-mĂȘmes. Par ailleurs, un guide de bonnes pratiques unique pour l’ensemble des fabricants d’aliments pour animaux est en cours de finalisation. En revanche, chaque client filiĂšre sous label, marque, distributeur etc. tend Ă  prĂ©voir sa propre charte de qualitĂ© dans ses relations avec les Ă©leveurs. Ainsi, le guide de bonnes pratiques fixe un socle commun de conditions de fabrication dans les usines alors que les chartes visent Ă  diffĂ©rencier les produits en fixant des exigences particuliĂšres pour les formulations d’aliments. Un effort particulier devra donc viser l’amĂ©lioration et la gĂ©nĂ©ralisation du guide de bonnes pratiques. La traçabilitĂ© et l’étiquetage dans la filiĂšre bovine La traçabilitĂ© et l’étiquetage de la viande bovine En ce qui concerne l’étiquetage des viandes bovines Ă  la distribution, un accord interprofessionnel de 1997, Ă©tendu par un arrĂȘtĂ© de 1998, a imposĂ© pour la viande bovine française, la mention de l’origine de l’animal, c’est-Ă -dire l’indication des lieux oĂč l’animal est nĂ©, oĂč il a Ă©tĂ© Ă©levĂ© et abattu, ainsi que son type racial laitier ou viande et sa catĂ©gorie jeune bovin, vache, taureau, etc.. Un dĂ©cret a Ă©tĂ© pris en 1999 pour fixer des rĂšgles de traçabilitĂ© dont le non-respect peut entraĂźner des sanctions pĂ©nales, du stade de l’abattage au stade de la commercialisation. Un autre accord interprofessionnel a Ă©tĂ© signĂ© le 16 novembre 1999 pour garantir la transparence des approvisionnements dans la restauration hors domicile. Il a Ă©tĂ© Ă©tendu par les pouvoirs publics le 24 fĂ©vrier 2000. Les exigences qu’il instaure sont toutefois moins dĂ©veloppĂ©es que celles prĂ©vues dans l’accord interprofessionnel concernant la distribution l’indication des lieux de naissance et d’élevage, de la catĂ©gorie de l’animal jeune bovin, vache, taureau et du type racial laitier ou viande n’est pas obligatoire. Le rĂšglement CE no 1760/2000, applicable et appliquĂ© depuis le 1er septembre 2000, abroge le rĂšglement CE no 820/97. Son champ d’application concerne la viande bovine, Ă  la fois les veaux et les gros bovins et la viande hachĂ©e sous toutes ses formes. Par contre, il ne concerne pas les produits transformĂ©s, qu’il s’agisse de plats cuisinĂ©s ou de la restauration. Il comporte deux parties une partie identification des animaux, qui comprend en grande majoritĂ© ce qui existait dĂ©jĂ  dans le rĂšglement prĂ©cĂ©dent, et une partie Ă©tiquetage. Description du dispositif communautaire Identification des animaux L’identification des animaux passe par les marques auriculaires identiques aux deux oreilles pour tous les animaux nĂ©s aprĂšs le 31 dĂ©cembre 1997 ; la mise en place d’une base de donnĂ©es informatique ; le passeport ; un registre dĂ©tenu par chaque dĂ©tenteur sauf par le transporteur. Etiquetage des produits La partie Ă©tiquetage des produits est celle qui a demandĂ© le plus de nĂ©gociations. Un Ă©tiquetage est maintenant obligatoire Ă  tous les stades de commercialisation avec des mentions obligatoires et des mentions facultatives. Mentions obligatoires En matiĂšre de mentions obligatoires, on distingue les viandes en piĂšces et les viandes hachĂ©es. Il y a deux pĂ©riodes Ă  chaque fois dans cette application des mentions obligatoires. La premiĂšre pĂ©riode va du 1er septembre 2000 au 31 dĂ©cembre 2001, la seconde dĂ©butera Ă  compter du 1er janvier 2002. Pour les viandes hors viandes hachĂ©es Depuis le 1er septembre 2000, sont obligatoires pour les viandes non hachĂ©es le numĂ©ro de l’animal ou le numĂ©ro du groupe d’animaux, ce qui correspond au numĂ©ro de lot ou de traçabilitĂ© ; le pays d’abattage plus le numĂ©ro d’agrĂ©ment de l’abattoir ; le pays de dĂ©coupe plus le numĂ©ro d’agrĂ©ment de l’atelier de dĂ©coupe. Au 1er janvier 2002 s’ajouteront aux mentions obligatoires prĂ©cĂ©demment Ă©voquĂ©es le pays de naissance ; le pays d’élevage. C’est Ă  partir de ces trois informations nĂ©, Ă©levĂ©, abattu » qu’on obtient la mention de l’origine de l’animal. Cas de la viande hachĂ©e Depuis le 1er septembre 2000, est obligatoire pour les viandes hachĂ©es, la mention du pays d’abattage et du pays de transformation indiquĂ©e comme suit Ă©laborĂ© en... transformation, abattage ou ; Ă©laborĂ© en... transformation + le pays d’abattage, lorsque les deux opĂ©rations sont faites dans des pays distincts. A partir du 1er janvier 2002, s’ajouteront aux mentions obligatoires prĂ©cĂ©demment Ă©voquĂ©es, la mention du pays de naissance et d’élevage, si ces pays sont distincts du pays d’élaboration, comme suit Ă©laborĂ© en... transformation + le pays d’abattage + les pays de naissance et d’élevage. Pour toutes les viandes, hachĂ©es ou piĂ©cĂ©es, le rĂšglement prĂ©voit que les Etats membres peuvent rendre obligatoires des mentions complĂ©mentaires jusqu’au 31 dĂ©cembre 2001. Mentions facultatives Les mentions facultatives sont toutes les mentions autres que celles rendues obligatoires. Pour ces mentions un cahier des charges est nĂ©cessaire. Le contrĂŽle de ces mentions peut ĂȘtre soit public, soit assurĂ© par un organisme indĂ©pendant conforme aux normes EN 45011. La France a retenu deux possibilitĂ©s en distinguant les cahiers des charges simples agréés par les pouvoirs publics DGAl, DGCCRF. Dans cette construction, la communication ne peut porter que sur des informations recueillies sur le document d’accompagnement bovin DAB ainsi que sur les opĂ©rations d’aval par exemple la durĂ©e de maturation. Le contrĂŽle de ces cahiers des charges relĂšve des pouvoirs publics ou d’organismes tiers indĂ©pendants ; les cahiers des charges de certification qui sont examinĂ©s par la Commission nationale des labels et certifications CNLC. Dans cette construction, peuvent apparaĂźtre des mentions d’étiquetage relatives aux modes de production mode d’élevage, alimentation, bien-ĂȘtre animal, etc.. Le contrĂŽle des spĂ©cifications contenues dans ces cahiers des charges est exĂ©cutĂ© par des organismes certificateurs agréés et en deuxiĂšme niveau par les pouvoirs publics contrĂŽle du respect du cahier des charges et contrĂŽle du respect du plan de contrĂŽle Ă©tabli par l’organisme certificateur. Autres mentions une origine gĂ©ographique, en dehors du nom du pays, peut ĂȘtre mentionnĂ©e dans l’étiquetage hors caractĂ©ristique certifiĂ©e, sauf si elle est enregistrĂ©e comme IGP. Dans le cahier des charges de certification, la mention gĂ©ographique peut figurer dans la dĂ©nomination du produit ou dans les caractĂ©ristiques certifiĂ©es si elle est enregistrĂ©e comme IGP. ConsĂ©quences du dispositif communautaire Le rĂšglement europĂ©en du 17 juillet 2000, applicable Ă  tous les stades de la commercialisation depuis le 1er septembre 2000, rend obligatoires seulement trois mentions dans les Etats membres un numĂ©ro de traçabilitĂ© assurant une relation entre des piĂšces de viande et les carcasses d’origine, le pays d’abattage, le numĂ©ro d’agrĂ©ment de l’abattoir numĂ©ro d’agrĂ©ment de l’atelier de dĂ©coupe. Au 1er janvier 2002, sera exigĂ©e une information complĂšte sur l’origine des animaux, comprenant les lieux de naissance et d’élevage ainsi que les sites d’abattage et de dĂ©coupe. MĂȘme Ă  cet horizon, l’indication du type d’animal et de la catĂ©gorie ne sera pas exigĂ©e. La France a obtenu de pouvoir maintenir sur son territoire des mentions complĂ©mentaires obligatoires pour les viandes d’origine française jusqu’au 31 dĂ©cembre 2001, sans que ces mentions puissent ĂȘtre imposĂ©es pour les viandes importĂ©es. Toutefois, dans la mesure oĂč le domaine de l’étiquetage est maintenant considĂ©rĂ© comme harmonisĂ© au plan communautaire, les rĂšgles nationales doivent dĂ©sormais ĂȘtre fondĂ©es juridiquement sur le texte communautaire et non plus sur les seuls fondements juridiques nationaux. En consĂ©quence, les textes nationaux pris avant le rĂšglement communautaire, et donc en l’espĂšce les deux arrĂȘtĂ©s d’extension pris respectivement pour Ă©tendre l’accord interprofessionnel relatif Ă  la distribution et celui relatif Ă  la restauration hors domicile RHD, ont perdu leur caractĂšre rĂ©glementaire. Les accords interprofessionnels eux-mĂȘmes subsistent mais n’auront plus de force obligatoire Ă  partir du 31 dĂ©cembre 2001. En outre, les producteurs Ă©trangers ne sont pas tenus par ces accords interprofessionnels. La traçabilitĂ© des produits transformĂ©s Ă  base de viande bovine La traçabilitĂ© n’est pas la mĂȘme pour les viandes et pour les produits transformĂ©s Ă  base de viande bovine. Une difficultĂ© technique pour remonter Ă  l’animal d’origine concerne en particulier les processus de fabrication qui comportent un grand mĂ©lange d’une mĂȘme matiĂšre premiĂšre un mĂȘme lot de fabrication incorpore un grand nombre de muscles provenant de diffĂ©rents lots d’animaux n’ayant pas nĂ©cessairement les mĂȘmes caractĂ©ristiques ni la mĂȘme origine. La traçabilitĂ© ne peut probablement pas toujours ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme Ă©quivalente entre les produits français et importĂ©s. Les produits transformĂ©s Ă  base de viande fabriquĂ©s en France ne doivent comprendre que des morceaux autorisĂ©s par les textes en vigueur dans notre pays. Un arrĂȘtĂ©, relatif Ă  l’interdiction d’importation de certains tissus de ruminants Ă  risques, a Ă©tĂ© pris le 10 novembre 2000 pour prĂ©venir le risque que les produits importĂ©s contiennent des morceaux qui sont interdits en France mais sont autorisĂ©s dans les pays d’origine de ces produits. Cet arrĂȘtĂ© prĂ©voit que le vĂ©tĂ©rinaire officiel du pays de provenance doit Ă©tablir le certificat sanitaire en tenant compte de la liste de MRS en vigueur sur le territoire français. Cependant, et au-delĂ  de l’obligation administrative ainsi instituĂ©e, la rĂ©alitĂ© des pratiques est sans doute difficile Ă  vĂ©rifier dans les conditions actuelles. En effet, si la liste des matĂ©riaux Ă  risques spĂ©cifiĂ©s MRS est effectivement harmonisĂ©e depuis le 1er octobre 2000 dans les pays de l’Union europĂ©enne, elle ne l’est pas dans d’autres pays. Des incertitudes peuvent subsister car il semble que les nouvelles dispositions communautaires sont encore appliquĂ©es de maniĂšre inĂ©gale entre les Etats membres. Or, le contrĂŽle par analyse de chaque lot de produits importĂ©s est Ă©videmment impossible. C’est d’ailleurs ce qui est craint par les parents pour ce qui concerne les denrĂ©es utilisĂ©es par la restauration scolaire. Pour ces produits, si l’on cherchait Ă  donner pour chaque ingrĂ©dient les mĂȘmes indications que pour la viande, un tel Ă©tiquetage serait compliquĂ© et sans doute, en certains cas, impossible. Selon les industriels, le coĂ»t de ces aliments augmenterait trĂšs sensiblement. Par ailleurs, toujours selon les professionnels, une profusion de mentions d’étiquetage sur un mĂȘme produit, mĂȘme quand elle est techniquement possible, pourrait ĂȘtre de nature Ă  inquiĂ©ter les consommateurs plutĂŽt qu’à les rassurer, parce qu’ils seraient dans l’impossibilitĂ© matĂ©rielle de lire toutes les mentions. Cette opinion n’est pas partagĂ©e par les reprĂ©sentants des consommateurs. La traçabilitĂ© de la viande bovine dans la restauration hors domicile RHD La restauration hors domicile RHD comprend la restauration collective et la restauration commerciale. Comme il a Ă©tĂ© indiquĂ© ci-dessus L’accord interprofessionnel concernant la restauration hors domicile n’est pas aussi complet que l’accord concernant la distribution puisque, s’il prĂ©voit bien l’indication du pays d’abattage, il ne prĂ©voit pas d’informer sur la catĂ©gorie Ă  laquelle appartient l’animal jeune bovin, vache, taureau, etc. ni sur la traçabilitĂ© depuis la naissance de l’animal. Cet accord avait Ă©tĂ© rendu obligatoire, jusqu’au 31 aoĂ»t 2000, par un arrĂȘtĂ© interministĂ©riel du 24 fĂ©vrier 2000, mais il relĂšve aujourd’hui du domaine volontaire. Les informations rendues obligatoires par le rĂšglement du 17 juillet 2000 numĂ©ro de traçabilitĂ© assurant une relation entre des piĂšces de viande et les carcasses d’origine, identification du lieu d’abattage et identification du lieu de dĂ©coupe sont fournies aux responsables de restaurants collectifs, mais elles sont jugĂ©es insuffisamment explicites. Les informations fournies aux responsables de restaurants collectifs figurent le plus souvent sur les documents d’accompagnement et peu souvent sur des Ă©tiquettes. Or, les documents d’accompagnement concernent souvent plusieurs lots groupĂ©s de produits ou sont destinĂ©s Ă  l’approvisionnement de plusieurs restaurants collectifs. Le gestionnaire direct n’en est donc pas toujours destinataire. Le cas particulier des achats publics dans le cadre de la restauration collective Les collectivitĂ©s publiques concĂ©dantes et les gestionnaires publics de restauration collective font observer que, juridiquement, les cahiers des charges des achats publics ne peuvent pas introduire de critĂšres gĂ©ographiques de choix. De tels critĂšres risqueraient en effet d’ĂȘtre jugĂ©s discriminatoires. En revanche, si elle ne permet pas Ă  l’acheteur public de sĂ©lectionner ses fournisseurs, la traçabilitĂ© lui permet au moins de connaĂźtre l’origine des viandes bovines achetĂ©es. Un nombre croissant d’acheteurs fournissent cette indication aux gestionnaires des restaurants et une part croissante de ceux-ci les rĂ©percute aux usagers. Toutefois ces pratiques ne sont pas gĂ©nĂ©ralisĂ©es. De nouvelles dispositions introduites par le dĂ©cret no 2001-210 du 7 mars 2001 portant code des marchĂ©s publics modifient trĂšs sensiblement les critĂšres d’attribution des marchĂ©s publics, ce qui peut prĂ©senter une opportunitĂ© d’ajustement avec les autres marchĂ©s. L’article 53 du nouveau code des marchĂ©s publics cite huit critĂšres d’attribution, le prix n’étant que l’un d’entre eux. Il ajoute que d’autres critĂšres peuvent ĂȘtre pris en compte s’ils sont justifiĂ©s par l’objet du marchĂ© ou ses conditions d’exĂ©cution. Les critĂšres doivent avoir Ă©tĂ© dĂ©finis et hiĂ©rarchisĂ©s ». De ces dispositions, dĂ©coule que l’acheteur public peut choisir l’offre la mieux disante » et pas nĂ©cessairement la moins disante » ce qui Ă©tait antĂ©rieurement la situation la plus frĂ©quente, mĂȘme si ce n’était pas une obligation. Le groupe viandes » du Groupe permanent d’étude des marchĂ©s des denrĂ©es alimentaires GPEM-DA qui met en place l’actualisation de la nomenclature des produits et services pourrait opportunĂ©ment rĂ©flĂ©chir avec les professionnels des filiĂšres concernĂ©es sur les critĂšres Ă  retenir au titre du mieux disant » de maniĂšre Ă  ce que les bases des contrats de marchĂ©s publics puissent ĂȘtre comparables aux autres modes de distribution en matiĂšre de traçabilitĂ© et d’information sur les viandes bovines et de volailles. La traçabilitĂ© et l’étiquetage des produits de la filiĂšre avicole LĂ©gislation communautaire Le rĂšglement vertical CE no 1538/91 du 5 juin 1991 dĂ©finit les mentions relatives au mode d’élevage Ă©tablissant les normes de commercialisation des viandes de volailles. Pour indiquer les modes d’élevage sauf Ă©levages de l’agriculture biologique, aucune autre indication que les suivantes ne peut apparaĂźtre sur l’étiquette et Ă  condition que les conditions dĂ©finies Ă  l’annexe du rĂšglement IV voir ci-dessous soient respectĂ©es alimentĂ© avec.... % de... ; Ă©levĂ© Ă  l’intĂ©rieur - systĂšme extensif ; sortant Ă  l’extĂ©rieur ; fermier - Ă©levĂ© en plein air ; fermier - Ă©levĂ© en libertĂ©. Ces termes peuvent ĂȘtre complĂ©tĂ©s par des indications concernant les caractĂ©ristiques particuliĂšres des modes respectifs d’élevage. De plus, la mention de l’ñge auquel les oiseaux sont abattus ou de la durĂ©e d’engraissement n’est autorisĂ©e que s’il est fait mention de l’un des termes indiquĂ©s ci-dessus et pour un Ăąge non infĂ©rieur Ă  celui indiquĂ© dans l’annexe IV du rĂšglement. Ce texte prĂ©cise Ă©galement que les contrĂŽles de ces mentions doivent ĂȘtre faits par un organisme rĂ©pondant Ă  la norme EN 45011. L’annexe IV du rĂšglement dĂ©finit les valeurs cibles minimales pour chacun des types d’élevage Ăąges, densitĂ©s surface du bĂątiment, % de cĂ©rĂ©ales. Ce document va ĂȘtre rĂ©visĂ© pour le mode d’élevage. LĂ©gislation française Des dispositions ont Ă©tĂ© introduites dans le droit interne par la loi du 4 janvier 2001 mentions Ă©levĂ© Ă  l’intĂ©rieur, systĂšme extensif » et sortant Ă  l’extĂ©rieur » elles sont rĂ©servĂ©es aux produits sous certification de conformitĂ© CCP, label rouge, AOC ou agriculture biologique ; mentions relatives Ă  l’ñge d’abattage produits sous CCP, label rouge, AOC ou agriculture biologique ; mentions fermier - Ă©levĂ© en plein air » ou fermier - Ă©levĂ© en libertĂ© » produits sous label rouge, AOC ou agriculture biologique ; mentions relatives Ă  l’alimentation ces mentions sont possibles en dehors des signes officiels de qualitĂ© mais en faisant rĂ©aliser des contrĂŽles rĂ©guliers selon la rĂ©glementation communautaire et dans des conditions fixĂ©es par dĂ©cret. Ceci implique l’intervention d’un organisme EN 45011 dans l’attente d’un dĂ©cret. Un organisme peut ĂȘtre accrĂ©ditĂ© EN 45011 sans pour autant procĂ©der Ă  la certification il peut mettre en Ɠuvre des contrĂŽles tierce partie hors certification. De plus, en dehors de ces Ă©lĂ©ments prĂ©cisĂ©s dans la rĂ©glementation, il existe une jurisprudence de la CNLC. Cette jurisprudence s’applique pour tous les cahiers des charges Ă  venir ou en cours de validation. La communication pour la viande de volailles est donc extrĂȘmement encadrĂ©e, et depuis trĂšs longtemps, ce qui se traduit peut ĂȘtre par la segmentation trĂšs poussĂ©e du marchĂ© et le trĂšs fort dĂ©veloppement des signes de qualitĂ© sur ce type de produits. C’est la production qui compte le plus grand nombre de labels rouges 272 contre 51 pour l’ensemble des autres viandes et ce malgrĂ© l’augmentation du niveau qualitatif derniĂšre rĂ©vision de la notice technique 1996. Les initiatives volontaires prises par les opĂ©rateurs des filiĂšres pour une meilleure information des consommateurs Dans la filiĂšre bovine L’Interprofession bĂ©tail et viandes INTERBEV a travaillĂ©, dans le cadre de l’Association française de normalisation AFNOR, Ă  la rĂ©daction de deux normes relatives Ă  la traçabilitĂ© dans son secteur d’activitĂ©. La premiĂšre NF V 46-007, intitulĂ©e TraçabilitĂ© des viandes identifiĂ©es » analyse les diffĂ©rents stades prĂ©sentant des risques sur la fiabilitĂ© de recueil des informations, de report desdites informations et prescrit des modalitĂ©s d’organisation pour garantir leur continuitĂ©, depuis l’arrivĂ©e de l’animal Ă  l’abattoir jusqu’à la mise en quartiers. La seconde NF V 46-010, intitulĂ©e Gros bovins - traçabilitĂ© des viandes identifiĂ©es - ateliers de dĂ©coupe, dĂ©sossage, travail de la viande, conditionnement et vente », s’applique aux viandes identifiĂ©es de gros bovins pour rĂ©aliser une traçabilitĂ© permettant de garantir le suivi d’un certain nombre d’informations prĂ©dĂ©finies du produit, du dĂ©but Ă  la fin de toute opĂ©ration de travail des viandes, cette derniĂšre Ă©tant effectuĂ©e entre la sortie des quartiers de l’abattoir et la remise du produit au client-consommateur final. Ces normes visent donc Ă  la traçabilitĂ© sur certains segments de la filiĂšre de production de la viande bovine. Par ailleurs, l’interprofession bovine a signĂ© avec la RHD, le 14 fĂ©vrier 2001, un contrat de transparence sur l’origine des viandes bovines et a lancĂ©, le 15 mars 2001, un guide destinĂ© aux acheteurs de gros bovins piĂ©cĂ©s et rĂ©frigĂ©rĂ©s. INTERBEV a Ă©galement conclu, le 29 mai 2001, un accord interprofessionnel sur les modalitĂ©s d’application de la rĂ©glementation fixant les rĂšgles d’étiquetage de la viande bovine qui a Ă©tĂ© Ă©tendu par les pouvoirs publics le 2 aoĂ»t 2001. Enfin, une campagne d’information TV faisant le lien entre le muscle entier et le steak hachĂ© a Ă©tĂ© organisĂ©e du 26 octobre au 11 novembre 2001. Dans la filiĂšre avicole Compte tenu du fait que le cadre rĂ©glementaire offre peu de souplesse, les initiatives des opĂ©rateurs de la filiĂšre avicole sont demeurĂ©es peu nombreuses. L’évolution en termes de communication au cours de ces derniĂšres annĂ©es est restĂ©e trĂšs liĂ©e Ă  la crise de la dioxine de l’étĂ© 1999 oĂč le besoin de rĂ©assurance du consommateur s’est traduit par la communication 100 % vĂ©gĂ©tal, minĂ©ral et vitaminique ». 2. Les attentes en matiĂšre de modes d’élevage et d’alimentation Les attentes des consommateurs Des besoins de rĂ©assurance consĂ©cutifs aux crises Ă  rĂ©pĂ©tition dans le domaine alimentaire Les auditions et les dĂ©bats internes au groupe de travail ont permis de mettre en Ă©vidence deux types d’attentes des consommateurs qui correspondent l’un et l’autre Ă  un besoin de rĂ©assurance consĂ©cutif aux crises une information suffisante sur les modes d’élevage, y compris la nourriture donnĂ©e, sur les procĂ©dĂ©s industriels de dĂ©coupe et de transformation, et sur les regroupements par lot de quartiers ou de piĂšces de dĂ©coupe ; qu’existent les moyens de rappeler des lots non conformes aux critĂšres de sĂ©curitĂ© sanitaire et de salubritĂ©, ce pour quoi la traçabilitĂ© est un Ă©lĂ©ment important. Pour les reprĂ©sentants des organisations de consommateurs du CNA, la traçabilitĂ© dĂ©termine les moyens mis en Ɠuvre par les professionnels pour assurer une information fiable et des possibilitĂ©s de contrĂŽles efficaces et rapides. Globalement, si les consommateurs ne se cristallisent pas sur les procĂ©dures choisies, ils estiment qu’ils ont Ă  faire connaĂźtre aux professionnels l’information qu’ils recherchent pour dĂ©terminer leurs achats et ce qu’ils veulent voir mentionner sur les Ă©tiquettes la traçabilitĂ© est un instrument pour fiabiliser cette information. Aucune donnĂ©e spĂ©cifique sur les attentes consumĂ©ristes en matiĂšre de traçabilitĂ© et d’information sur les modes d’élevage n’a, par ailleurs, pu ĂȘtre identifiĂ©e dans la littĂ©rature. Cependant, une enquĂȘte rĂ©alisĂ©e en 2000 par l’institut IPSOS en vue des Ă©tats gĂ©nĂ©raux de l’alimentation, l’enquĂȘte INCA de 2000, l’enquĂȘte CREDOC de juin 2001 sur les attentes des consommateurs en matiĂšre alimentaire et diverses contributions des organisations consumĂ©ristes donnent plusieurs types de renseignements. Quels aliments prĂ©sentent aujourd’hui des risques pour la santĂ© ? CLICHÉ Source CREDOC, juin 2001. Une demande de renforcement des contrĂŽles De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, les crises Ă  rĂ©pĂ©tition ont engendrĂ© des attentes fortes en ce qui concerne le contrĂŽle officiel. Sans en connaĂźtre rĂ©ellement le niveau, les consommateurs les estiment trĂšs majoritairement insuffisants pour une application sans faille des obligations rĂ©glementaires. Dans la filiĂšre bovine, les demandes de renforcement du contrĂŽle concernent tout particuliĂšrement la vĂ©rification du retrait effectif des MRS et du respect de la rĂ©glementation en matiĂšre d’alimentation animale absence de farines animales dans les rations. Pour la santĂ© des consommateurs, les dispositifs suivants sont-ils suffisants ? CLICHÉ Source CREDOC, juin 2001. Une demande de rĂ©ciprocitĂ© des niveaux d’exigence et de reconnaissance mutuelle Les reprĂ©sentants d’organisations de consommateurs se disent inquiets en ce qui concerne les produits importĂ©s. Ils estiment que ceux-ci devraient prĂ©senter les mĂȘmes niveaux de sĂ©curitĂ© que les produits nationaux. Dans leur ensemble, les membres du groupe de travail estiment que la rĂ©ciprocitĂ© des niveaux d’exigence est indispensable. S’ils admettent que le problĂšme peut avoir une moindre acuitĂ© entre les Etats membres de l’Union europĂ©enne, ils considĂšrent en revanche que des mesures miroir, visant Ă  confĂ©rer des obligations identiques entre produits importĂ©s et production indigĂšne, doivent ĂȘtre la rĂšgle dĂšs lors qu’existent des courants commerciaux avec les pays tiers. Leur confiance tient sur ce point en grande partie Ă  l’idĂ©e qu’ils se font de l’existence rĂ©elle d’une rĂ©ciprocitĂ© des niveaux d’exigence et d’une reconnaissance mutuelle des mesures sanitaires. Une demande d’alignement des modalitĂ©s d’information des consommateurs quels que soient les circuits de distribution Les consommateurs constatent que les informations mises Ă  leur disposition varient considĂ©rablement en fonction des circuits de distribution. Ils estiment que ce qui est portĂ© Ă  leur connaissance dans le cadre de la restauration hors domicile est en rĂšgle gĂ©nĂ©rale trĂšs insuffisant. Les reprĂ©sentants des organisations de consommateurs regrettent que le rĂšglement communautaire 1760/2000 n’intĂšgre pas les produits transformĂ©s Ă  base de viande bovine, dans son champ d’application. Ils regrettent Ă©galement que le rĂšglement ne prĂ©voit pas l’obligation d’acheminer l’information jusqu’au consommateur final mais jusqu’au dernier stade de la prĂ©paration, ce qui exclut de fait l’information des usagers de la restauration collective et commerciale. L’alimentation en France les efforts des professionnels perçus, mais de moins en moins de goĂ»t Une enquĂȘte rĂ©alisĂ©e par IPSOS cf. note 2 en octobre 2000 met en Ă©vidence que malgrĂ© la focalisation rĂ©guliĂšre de l’actualitĂ© sur des problĂšmes liĂ©s Ă  la production, au contrĂŽle, Ă  la conservation ou Ă  la consommation de biens alimentaires, les Français ont aujourd’hui le sentiment que les choses se sont plutĂŽt amĂ©liorĂ©es au cours des derniĂšres annĂ©es. C’est dans le domaine du goĂ»t et de la saveur des aliments produits que les avis sont les plus partagĂ©s 32 % des interviewĂ©s considĂšrent que les choses se sont amĂ©liorĂ©es, 30 % qu’elles se sont dĂ©gradĂ©es tandis que 37 % penchent pour le statu quo. Cette enquĂȘte rĂ©vĂšle aussi que les Français se montrent partagĂ©s Ă  propos de la possibilitĂ© d’acheter de bons produits pour un prix accessible » si 51 % d’entre eux estiment que les choses se sont amĂ©liorĂ©es sur ce point, 29 % n’ont pas perçu d’évolution positive et 18 % la jugent mĂȘme nĂ©gative. De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, les consommateurs estiment que les filiĂšres qui connaissent des difficultĂ©s imputables Ă  des crises de confiance plus ou moins passagĂšres ne peuvent reconquĂ©rir les parts de marchĂ©s abandonnĂ©es qu’en apportant, d’une part, toutes les garanties sanitaires attendues et, d’autre part, en investissant fortement pour l’amĂ©lioration de la qualitĂ© des produits. Ils estiment que le goĂ»t demeure le principal moteur du renouvellement d’un acte d’achat. Un besoin gĂ©nĂ©ral d’information sur les conditions de production des denrĂ©es alimentaires Toutes les enquĂȘtes sociologiques montrent que la population française s’urbanise et que corrĂ©lativement, une mĂ©connaissance des modes de production des aliments s’installe. Cet Ă©tat de fait favorise l’émergence d’un climat gĂ©nĂ©ral de suspicion entretenu par la multiplication des dĂ©veloppements mĂ©diatiques sur les sujets alimentaires. Les organisations de consommateurs rapportent que leurs membres veulent disposer d’une information fiable et objective et attendent que les modes de production n’aient pas perdu tout lien avec la nature. Dans cette logique, l’enquĂȘte INCA cf. note 3 a montrĂ© que si les attentes des consommateurs ne s’expriment pas directement sur la traçabilitĂ©, en revanche, ils manifestent un intĂ©rĂȘt croissant pour les informations relatives aux pratiques culturales, aux modes d’élevage et de transformation des denrĂ©es alimentaires. Ces informations et la vĂ©rification de leur fiabilitĂ© par les services de contrĂŽle supposent une traçabilitĂ© des produits. Parmi la liste de critĂšres ci-dessous, quels sont dans l’ordre, les deux critĂšres auxquels vous accordez le plus d’importance pour juger de la qualitĂ© d’un produit alimentaire ? MODALITÉS CLASSÉESpar ordre dĂ©croissant de la 1re rĂ©ponse 1re RÉPONSEen pourcentage 2e RÉPONSEen pourcentage CUMULdes deux rĂ©ponses La fraĂźcheur, l’apparence du produit 32,5 20,8 53,3 La composition du produit 17,8 11,6 29,4 Le goĂ»t du produit 13,9 11,4 25,3 La prĂ©sence d’un marquage de contrĂŽle sanitaire 11,1 16,9 28,0 Les modes de production du produit mode d’élevage 10,2 10,8 21,0 L’origine gĂ©ographique du produit 3,9 6,3 10,2 Le prix 2,0 11,1 13,1 La prĂ©sentation, l’emballage du produit 1,6 2,8 4,4 Ne sait pas 7,0 8,4 15,4 Ensemble des individus de 15 ans et plus 100,0 100,0 Source CREDOC, enquĂȘte INCA, 1999. Concernant l’information sur l’alimentation, trouvez-vous que vous avez assez ou pas assez d’information Ă  propos des... ? INFORMATION À PROPOS DE... ASSEZd’information TROPd’information PAS ASSEZd’information NE SAIT PAS TOTAL ProcĂ©dĂ©s de transformation des aliments 9,9 1,1 72,0 17,0 100,0 Conditions d’élevage 24,0 1,5 65,1 9,4 100,0 Conditions de culture 20,5 1,5 63,5 14,5 100,0 Risques liĂ©s aux aliments ex fromage au lait cru 23,1 3,0 60,9 13,0 100,0 QualitĂ©s nutritionnelles des aliments 46,5 3,6 35,7 14,2 100,0 Conditions de conservation des produits 45,2 1,7 42,1 11,0 100,0 Source CREDOC, enquĂȘte INCA, 1999. Quels sont les deux critĂšres de qualitĂ© des aliments les plus importants ? CLICHÉ Source EnquĂȘte CREDOC, INC, fĂ©vrier 2001. L’étiquette est regardĂ©e Si l’on en croit leurs dĂ©clarations, les consommateurs pratiquent la recherche d’informations sur les produits qu’ils achĂštent avec une certaine assiduitĂ©. Huit sur dix environ regardent systĂ©matiquement la date limite de consommation sur les produits frais cf. note 4 . Et mĂȘme en dehors de cette DLC, ce sont trois personnes sur quatre qui disent lire toujours ou souvent les Ă©tiquettes des produits. Hormis la DLC, lit-on les Ă©tiquettes des produits que l’on achĂšte ? CLICHÉ Source enquĂȘte CREDOC sur les comportements alimentaires des Français, juin 2000. Cette volontĂ© de mieux connaĂźtre ce que l’on achĂšte et ce que l’on mange renvoie Ă  l’essence mĂȘme de la traçabilitĂ© et Ă  une de ses deux grandes fonctions. Les attentes des acteurs de la chaĂźne alimentaire Les acteurs intermĂ©diaires, de l’abattage des animaux Ă  la distribution, ne font pas Ă©tat d’attentes qui leur seraient propres. En revanche, Ă  chaque niveau, ils estiment devoir prendre en compte, dans toute la mesure du possible, les attentes des maillons qui leur succĂšdent et celles des consommateurs. Ils soulignent, en revanche, que dans tous les cas les attentes doivent demeurer compatibles avec les possibilitĂ©s techniques et Ă©conomiques des filiĂšres. Ils estiment qu’en ce qui concerne les attentes des consommateurs sur les modes d’élevage, celles qui ne rencontreraient pas une traduction nettement perceptible en matiĂšre de qualitĂ© substantielle du produit mais ne concerneraient que son image, doivent ĂȘtre limitĂ©es dans leur champ, compte tenu des coĂ»ts induits. Sur la faisabilitĂ© d’une information sur les modes d’élevage et l’alimentation animale Les industriels de la viande bovine font remarquer que les modes d’élevage sont trĂšs divers et que toute codification serait forcĂ©ment rĂ©ductrice. Ils estiment que la description du mode d’élevage est particuliĂšrement indiquĂ©e pour des produits placĂ©s sous signe officiel de qualitĂ©, en revanche, il leur paraĂźt difficile de trouver, en vue d’un Ă©tiquetage gĂ©nĂ©ralisĂ©, une classification qui rendrait compte de maniĂšre pertinente et complĂšte des conditions d’élevage et d’alimentation des animaux. Ils soulignent que la comparaison faite dans ce groupe de travail, entre d’une part la filiĂšre avicole et d’autre part la filiĂšre bovine, ne doit pas donner Ă  penser que la premiĂšre pourrait inspirer des Ă©volutions pour la seconde filiĂšre. Ils rappellent que la production bovine est par nature trĂšs liĂ©e Ă  l’environnement pĂ©do-climatique et agronomique du lieu d’élevage. Sur la nĂ©cessitĂ© de limiter les distorsions de concurrence Les opĂ©rateurs de la filiĂšre, tout particuliĂšrement pour la filiĂšre avicole, font remarquer que les demandes de consommateurs s’orientent de plus en plus vers les produits Ă©laborĂ©s pour lesquels les volailles ont qualitĂ© d’ingrĂ©dients + 40 % dans les achats des mĂ©nages entre 1997 et 2000 selon le panel SĂ©codip. Ils indiquent que, dans le mĂȘme temps, les volailles utilisĂ©es dans ces prĂ©parations sont le plus souvent importĂ©es en raison d’un coĂ»t plus faible qui tient Ă  des conditions moins contraignantes de production. Les reprĂ©sentants des producteurs estiment qu’il doit y avoir une recherche d’ajustement du niveau de contraintes d’un pays Ă  l’autre, faute de quoi naissent obligatoirement des distorsions de concurrence. Ce type de raisonnement peut ĂȘtre Ă©tendu Ă  tous les produits transformĂ©s, y compris Ă  ceux de la filiĂšre bovine. Une rĂ©flexion prochaine serait utile pour examiner les conditions prĂ©cises d’une rĂ©ciprocitĂ© des niveaux d’exigence. AdĂ©quation des attentes et des moyens Comme cela a Ă©tĂ© soulignĂ©, les attentes des consommateurs ont un caractĂšre gĂ©nĂ©ral qui se dĂ©cline comme une attente de traçabilitĂ© et une attente d’information pour le plus grand nombre possible de filiĂšres et de produits, si ce n’est tous. Une difficultĂ© tient Ă  ce que les consommateurs qui ont eu l’impression, Ă  l’occasion des crises, que des secrets de fabrication leur Ă©taient cachĂ©s, voudraient aujourd’hui disposer de la totalitĂ© des informations disponibles sur les produits, sans pour autant y accorder une importance systĂ©matique en situation d’achat. Cette exigence renvoie Ă©videmment Ă  des difficultĂ©s techniques pour y rĂ©pondre, mĂȘme si dans l’absolu les systĂšmes sont assez performants pour que presque tout soit virtuellement possible. Il y a donc lieu, sans doute, de leur expliquer que la traçabilitĂ© et l’information comportent des limites qui leur sont propres et que l’aptitude Ă  fournir pour un produit le plus grand nombre d’informations loyales ne doit pas ĂȘtre une condition d’accĂšs au marchĂ©. Ce processus, indĂ©pendamment des obligations rĂ©glementaires notamment relatives Ă  l’étiquetage, comporte implicitement l’obligation d’une concertation sur le contenu propre de l’information donnĂ©e entre producteurs et consommateurs, et ce pour chaque filiĂšre qui souhaite dĂ©velopper un cadre gĂ©nĂ©ral de traçabilitĂ© et d’information ou pour laquelle un tel cadre apparaĂźt indispensable. Seul ce type de processus peut conduire Ă  ne retenir que l’information Ă  tracer la plus utile aux consommateurs qui auront en ce qui les concerne une juste apprĂ©ciation des contraintes techniques et Ă©conomiques. La difficultĂ© technique Ă©voquĂ©e doit donc se rĂ©soudre par un ajustement nĂ©gociĂ© visant Ă  rendre possible pour les uns ce qui est souhaitable pour les autres. En ce qui concerne la filiĂšre bovine Les attentes exprimĂ©es en ce qui concerne les modes d’élevage et l’alimentation des bovins sont Ă  rattacher notamment Ă  des besoins de rĂ©assurance dans le contexte des crises, notamment de l’ESB. Cela ne doit pas conduire Ă  la recherche d’une information exhaustive sur toute l’histoire de chaque animal, mais Ă  analyser les Ă©lĂ©ments d’information susceptibles de rendre compte des particularitĂ©s de tel ou tel mode d’élevage. Le moyen doit ĂȘtre trouvĂ© de faire connaĂźtre l’ensemble des mesures de santĂ© publique sans attacher de maniĂšre systĂ©matique l’information sanitaire aux denrĂ©es alimentaires, et donc Ă  l’étiquetage. Si les consommateurs veulent lĂ©gitimement savoir si les MRS sont bien retirĂ©s et si les farines animales sont exclues des rations, le moyen le plus appropriĂ© est probablement une communication des services de contrĂŽle et non une mention figurant sur les Ă©tiquettes, puisque le retrait des MRS et l’exclusion des farines animales sont dĂ©sormais normalement gĂ©nĂ©ralisĂ©s et ne constituent dorĂ©navant plus des facteurs distinctifs. De fait, se dessinent deux possibilitĂ©s d’information des consommateurs celle qui accompagne le produit lui-mĂȘme et celle qui peut emprunter d’autres canaux. Les membres du groupe de travail estiment que la premiĂšre doit avoir trait Ă  la qualitĂ© perceptible par les consommateurs ou tout au moins par un jury d’analystes sensoriels ou bien rĂ©pondre Ă  une attente forte qui opĂšre une orientation dĂ©cisive au moment de l’acte d’achat comme par exemple la mention de la race animale. En ce qui concerne le rĂšglement communautaire no 1760/2000, des critiques sont apparues en ce qui concerne les mentions obligatoires d’étiquetage. Les numĂ©ros de traçabilitĂ© identification du lot et d’agrĂ©ment des Ă©tablissements d’abattage et de dĂ©coupe sont prĂ©sents sur l’étiquette alors qu’ils sont utiles aux seuls services de contrĂŽles. Les consommateurs n’en font aucun usage. Il a Ă©tĂ© unanimement regrettĂ© que soient confondues des mentions utiles et inutiles sur le mĂȘme support. Cet argument plaide en faveur d’une rĂ©ouverture des nĂ©gociations communautaires, que la France devrait chercher Ă  provoquer, pour que les dispositions harmonisĂ©es puissent mieux tenir compte des attentes des consommateurs. En ce qui concerne la filiĂšre avicole D’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, il a Ă©tĂ© constatĂ© que les dispositions rĂ©glementaires applicables Ă  la filiĂšre avicole prĂ©cisent les modes d’élevage et d’alimentation des volailles Ă  la fois pour les produits gĂ©nĂ©riques et pour les segments de marchĂ© placĂ©s sous signes officiels de qualitĂ©. Ce carcan rĂ©glementaire semble rencontrer ses propres limites en matiĂšre de souplesse d’utilisation. Il a par ailleurs Ă©tĂ© regrettĂ© que la doctrine française qui a interprĂ©tĂ© les obligations communautaires, lorsque c’était possible, n’a pas laissĂ© suffisamment de place aux initiatives Ă  caractĂšre volontaire, ce qui accroĂźt les difficultĂ©s de segmentation du marchĂ© en dehors des signes officiels de qualitĂ© et condamne la filiĂšre Ă  ne pas pouvoir prendre en compte certaines attentes qui seraient exprimĂ©es par les consommateurs pour les produits standards. En ce qui concerne la transformation des produits des filiĂšres bovines et avicoles Les reprĂ©sentants de la transformation font savoir que les attentes en matiĂšre de mode d’élevage et d’alimentation trouvent un sens principalement pour les produits peu transformĂ©s compte tenu de l’influence directe que ces critĂšres peuvent exercer sur la qualitĂ© des produits finis. En revanche, dans le cas des produits utilisĂ©s comme ingrĂ©dients, les professionnels indiquent que le lien est plus tĂ©nu entre, par exemple, l’alimentation d’un bovin et les caractĂ©ristiques sensorielles d’un ravioli. Il est primordial pour eux de ne pas mĂ©sestimer l’importance des caractĂ©ristiques technologiques au profit d’attentes gĂ©nĂ©rales des consommateurs qui pourraient trĂšs vite perdre tout sens en fonction du niveau d’élaboration des produits. Des paramĂštres sensoriels tels que la tendretĂ©, la flaveur ou la saveur d’une viande bovine sont, selon leur propre expĂ©rience, sans rĂ©elle influence sur la qualitĂ© intrinsĂšque du produit Ă©laborĂ©. Ces mĂȘmes professionnels indiquent en revanche que l’ajustement des niveaux d’exigences entre produits peu transformĂ©s et produits incorporĂ©s Ă  des recettes complexes doit concerner les caractĂ©ristiques sanitaires. 3. Les voies d’amĂ©lioration de la situation Sur la forme, les dĂ©bats qui se sont tenus au sein du groupe de travail ont montrĂ© que toute contribution, aussi modeste soit-elle, Ă  la rĂ©solution des crises qu’ont connu les filiĂšres dioxine ou qu’elles connaissent encore ESB, dĂ©passe largement le champ de la question de l’information sur les modes d’élevage et d’alimentation. Pour traiter cette saisine interministĂ©rielle, le groupe de travail a donc souhaitĂ©, dans un souci d’efficacitĂ©, se prononcer sur la question elle-mĂȘme et sur tous ses Ă©lĂ©ments de contexte. Sur le fond, il est ressorti par ailleurs des dĂ©bats menĂ©s au sein du groupe de travail que des Ă©carts existent entre la rĂ©alitĂ© des efforts consentis par les filiĂšres en faveur de la qualitĂ© et de la sĂ©curitĂ© des produits mis sur le marchĂ© et l’idĂ©e que peuvent en avoir les consommateurs. Une amĂ©lioration de la situation ne semble possible que si tous les acteurs amont s’attachent Ă  une rĂ©assurance mĂ©thodique des consommateurs, Ă  une prise en compte de leurs attentes ou Ă  dĂ©faut Ă  une information claire sur le fait que telle ou telle attente ne peut pas ĂȘtre satisfaite pour des raisons techniques ou Ă©conomiques. Enfin, les filiĂšres doivent ĂȘtre convaincues que le goĂ»t est un Ă©lĂ©ment moteur du marchĂ© des denrĂ©es alimentaires, dĂšs lors que la confiance est rĂ©tablie. Parvenir Ă  une rĂ©assurance des consommateurs Par une communication globale sur les produits Il serait erronĂ© de croire que la rĂ©assurance des consommateurs dans le cadre de crises aussi profondes et anciennes que celle de l’ESB peut s’accomplir en dĂ©livrant une information sur les produits eux-mĂȘmes. Il serait probablement contre-productif de vouloir multiplier, Ă  des fins de rĂ©assurance, les mentions d’étiquetage de sorte que l’on puisse connaĂźtre l’historique de chaque ingrĂ©dient. Il faut donc dissocier l’information gĂ©nĂ©rale sur les conditions de production et les mentions spĂ©cifiques qui attestent de caractĂ©ristiques particuliĂšres d’un produit. D’aprĂšs diverses enquĂȘtes rĂ©centes voire ci-dessus, le besoin d’informations Ă  partir desquelles la confiance des consommateurs peut se construire, concerne d’une part, les contrĂŽles et d’autre part, la rĂ©alitĂ© des modes de production. Par une communication globale sur les contrĂŽles En rĂšgle gĂ©nĂ©rale, les orientations de la politique de contrĂŽle, l’objet des contrĂŽles, leurs rĂ©sultats, sont bien connus des seuls professionnels. Le grand public n’en a le plus souvent qu’une idĂ©e lointaine et lacunaire puisque ne parviennent Ă  lui, et de maniĂšre non-exhaustive, que les non-conformitĂ©s, les dĂ©faillances, les fraudes ou falsifications, sans leur mise en rapport avec les rĂ©sultats satisfaisants. Il peut avoir l’impression que des problĂšmes de grande ampleur existent alors que le plus souvent tel n’est pas le cas. Une information du public doit donc ĂȘtre organisĂ©e pour mieux faire connaĂźtre l’ensemble du dispositif mis en Ɠuvre Ă  des fins de santĂ© publique. Il est probablement souhaitable d’associer dans cet exercice les autoritĂ©s sanitaires, les acteurs Ă©conomiques via les centres d’information collectifs, les prescripteurs d’opinion, et d’accroĂźtre la communication. Par une communication globale sur la rĂ©alitĂ© des modes d’élevage Qu’il s’agisse de monogastriques ou de polygastriques, l’alimentation des animaux d’une rĂ©gion Ă  l’autre, voire d’un Ă©levage Ă  l’autre, est raisonnĂ©e et ajustĂ©e Ă  leurs besoins. Le rĂ©gime alimentaire des volailles est principalement constituĂ© de cĂ©rĂ©ales, pour l’apport en Ă©nergie, et de lĂ©gumineuses, pour l’apport en protĂ©ine ; celui des bovins principalement de fourrage herbe pendant la pĂ©riode estivale, ensilage ou foin qui permettent la conservation pendant la pĂ©riode hivernale. Les rations de ces derniers sont complĂ©tĂ©es par des aliments riches en Ă©nergie et en protĂ©ines aliments concentrĂ©s au moment des pics de production ou en phase de croissance. A la faveur des dĂ©veloppements mĂ©diatiques sur la dioxine et les farines animales, les consommateurs ont eu l’impression persistante que les animaux ne consommaient plus des rations traditionnelles. Le moyen de revenir Ă  des niveaux de connaissance Ă©lĂ©mentaires, qui ne travestissent toutefois aucune rĂ©alitĂ©, passe sĂ»rement par une information Ă  caractĂšre gĂ©nĂ©ral dispensĂ©e au plus proche du lieu d’achat sans pour autant ĂȘtre directement apposĂ©e sur les produits. Des membres du Conseil ont constatĂ© qu’en ce qui concerne la boucherie traditionnelle, la proximitĂ© et le dialogue entre l’artisan et ses clients permettent de rĂ©pondre aux attentes d’information sur les modes d’élevage. Ils ont suggĂ©rĂ© que des partenariats soient envisagĂ©s entre la grande distribution et les filiĂšres viande en l’espĂšce filiĂšres bovine et avicole pour que soient installĂ©es dans le plus grand nombre possible de lieux de vente des systĂšmes d’information du public, comme par exemple des bornes informatives, qui montreraient des animaux en conditions d’élevage. Par une rĂ©duction des disparitĂ©s d’information sur les modes d’élevage et d’alimentation en fonction des modes de distribution Comme cela a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© indiquĂ© dans le prĂ©sent rapport, il ne doit pas exister de mode de distribution nettement dĂ©calĂ© par rapport aux autres pour les informations mises Ă  disposition des consommateurs en matiĂšre de modes d’élevage des animaux. Il importe en particulier de compenser les retards constatĂ©s dans le cadre de la restauration hors domicile RHD et en matiĂšre d’achats publics. MĂȘme si les fournisseurs sont obligĂ©s de transmettre les informations au gestionnaire de la RHD, celui-ci n’a aucune obligation de les donner aux consommateurs. Le contrat de transparence viande bovine d’INTERBEV destinĂ© Ă  la RHD est en lui-mĂȘme trĂšs intĂ©ressant, mais il demeure d’application volontaire et ne compense pas le dĂ©calage existant avec la distribution sur laquelle pĂšsent des obligations rĂ©glementaires consacrĂ©es par le rĂšglement communautaire. Par des mentions d’étiquetage spĂ©cifiques Ă  certaines attentes des consommateurs En ce qui concerne l’alimentation des animaux d’élevage, les besoins de rĂ©assurance de certains consommateurs tiennent Ă  la certitude que les animaux ne consomment plus de farines animales ou d’autres matiĂšres comportant des dangers qu’ils ne connaĂźtraient pas. D’autres consommateurs souhaitent ĂȘtre assurĂ©s que les animaux qu’ils consomment n’ont pas Ă©tĂ© nourris avec des OGM. Ces deux attentes sont spĂ©cifiques de la pĂ©riode actuelle, mais probablement Ă©volutives. L’interdiction d’incorporer des farines animales est une obligation rĂ©glementaire depuis plus de dix ans pour les bovins et depuis un an pour tous les animaux terrestres, Ă  l’exception des farines de poissons pour les monogastriques. Dans l’esprit de la rĂ©glementation sur la publicitĂ© non trompeuse, il n’est pas possible d’allĂ©guer sur la conformitĂ© Ă  la rĂ©glementation, en dehors de trĂšs rares exceptions. Sur ce point, l’étiquetage ne peut donc ĂȘtre d’aucun secours. Sur les OGM, en revanche, il est actuellement techniquement possible, dans des contextes locaux, de procĂ©der Ă  des substitutions entre des espĂšces vĂ©gĂ©tales potentiellement OGM et des espĂšces pour lesquelles aucun OGM n’est autorisĂ© Ă  la mise sur le marchĂ©, si un marchĂ© existe rĂ©ellement pour que cette substitution soit Ă©conomiquement viable. Il est Ă©vident que cette possibilitĂ© ne doit pas ĂȘtre Ă  l’origine d’un raisonnement global pour toutes les espĂšces animales et qu’elle n’a de sens que dans un contexte oĂč la substitution ne porte que sur une sĂ©rie trĂšs restreinte d’espĂšces vĂ©gĂ©tales. A cette condition, le groupe de travail a estimĂ© que pour les bovins Ă©levĂ©s dans ces conditions trĂšs spĂ©cifiques avec par exemple une substitution du tourteau de soja par des fĂ©veroles, des lupins ou d’autres protĂ©agineux, l’allĂ©gation animal nourri avec des espĂšces vĂ©gĂ©tales ne comprenant aucune variĂ©tĂ© OGM autorisĂ©e » n’aurait pas un caractĂšre trompeur. Ce type de mention devrait pouvoir concerner indiffĂ©remment les animaux, qu’ils soient ou non placĂ©s sous signe officiel de qualitĂ©, mais dans un cadre volontaire cf. note 5 , sur la base d’un cahier des charges simple agréé par les pouvoirs publics et contrĂŽlĂ© par un organisme tiers indĂ©pendant. Mieux prendre en compte les attentes des consommateurs En ce qui concerne la filiĂšre bovine Par des efforts en matiĂšre de qualitĂ©s objectives des produits Comme cela a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© vu, la qualitĂ© des viandes bovines dĂ©pend en grande partie de l’état physiologique de l’animal, de son Ă©tat d’engraissement, des prĂ©cautions qui ont Ă©tĂ© prises pour que l’animal parvienne au stade de l’abattage sans ĂȘtre stressĂ©. Les membres du groupe de travail ont pris bonne note des efforts engagĂ©s par l’interprofession bovine pour qu’une proportion importante d’éleveurs, de nĂ©gociants en bestiaux, d’abattoirs, de grandes et moyennes surfaces et de bouchers puissent se rallier volontairement au guide de bonnes pratiques de la filiĂšre bovine » prĂ©sentĂ© publiquement le 16 octobre 2001. Le Conseil rappelle nĂ©anmoins que les efforts d’amĂ©lioration de la qualitĂ© objective doivent concerner le plus grand nombre d’animaux pour que les consommateurs puissent retirer une satisfaction des produits consommĂ©s et renouveler leur acte d’achat. Ainsi, il semblerait trĂšs profitable pour la filiĂšre qu’aucun animal non tari cf. note 6 ou non engraissĂ© ne puisse ĂȘtre destinĂ© Ă  la consommation de viandes piĂ©cĂ©es, non pour des raisons sanitaires, mais pour dĂ©finir une qualitĂ© seuil. Le groupe de travail estime qu’il est de l’intĂ©rĂȘt de la filiĂšre bovine de dĂ©finir une qualitĂ© seuil, non seulement au niveau de l’interprofession, mais dans un cadre associant tous les maillons de l’amont Ă  la consommation et avec l’objectif de rehausser les niveaux d’exigences qualitatifs pour les viandes destinĂ©es Ă  une consommation sous forme piĂ©cĂ©es. Ces exigences pourraient concerner la conformation, l’état d’engraissement, le poids de carcasse d’un animal adulte rĂ©formĂ© ou tout autre critĂšre pertinent Ă  partir desquels la dĂ©finition de seuils peut conduire Ă  un socle commun de qualitĂ© reconnue. Il semble nĂ©anmoins que ces diffĂ©rents critĂšres ne peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©s isolĂ©ment parce que les spĂ©cialistes indiquent qu’ils interagissent entre eux. Le groupe de travail estime que la profession devrait prendre l’initiative d’un travail technique qui servirait de support Ă  une concertation aussi large que possible, avec au moins des reprĂ©sentants de tous les collĂšges constitutifs du CNA, et ce dans des dĂ©lais aussi brefs que possible. Par une simplification de l’étiquetage et une amĂ©lioration de sa lisibilitĂ© De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, il a Ă©tĂ© regrettĂ© que des mentions informatives Ă  usages diffĂ©rents puissent figurer dans un mĂȘme champ visuel sans ĂȘtre organisĂ©es de maniĂšre cohĂ©rente. Des membres du groupe de travail ont indiquĂ© que certaines entreprises d’abattage et de dĂ©coupe avaient entrepris une rĂ©organisation et un regroupement des informations utiles pour que le consommateur puisse caractĂ©riser le morceau et si besoin se dĂ©terminer Ă  partir de ces critĂšres en les dissociant nettement des informations mĂ©trologiques, du prix, de la date de pĂ©remption et des estampilles sanitaires. Le Conseil estime que l’idĂ©e d’apposer un stick, une Ă©tiquette ou tout autre support comportant au voisinage des autres mentions les Ă©lĂ©ments regroupant l’origine, la catĂ©gorie, le type racial et Ă©ventuellement, toute mention relative aux modes d’élevage ou d’alimentation faciliterait l’accĂšs des consommateurs Ă  l’information qui les intĂ©resse alors mĂȘme qu’ils n’ont que peu de temps Ă  consacrer Ă  l’acte d’achat. Le Conseil estime en outre, que pour ĂȘtre utilisĂ©es, ces indications doivent apparaĂźtre en caractĂšres de taille suffisante et ĂȘtre parfaitement lisibles, ce qui n’est pas systĂ©matiquement le cas. Par la sauvegarde des informations sur la catĂ©gorie et le type racial Au 1er janvier 2002, une information complĂšte sur l’origine des animaux, comprenant le lieu de naissance et d’élevage ainsi que les sites d’abattage et de dĂ©coupe sera exigĂ©e. Mais Ă  cet horizon, l’indication du type de l’animal et de sa catĂ©gorie ne le sera pas. Elle relĂšvera du seul domaine volontaire, ce que regrettent notamment les organisations de consommateurs. Compte tenu des Ă©volutions du contexte enregistrĂ©es depuis le 17 juillet 2000, date de l’adoption du rĂšglement communautaire, et notamment de la nouvelle crise de l’automne 2000 et de la baisse persistante du marchĂ©, les membres du CNA estiment qu’une rĂ©ouverture des nĂ©gociations communautaires devrait ĂȘtre envisagĂ©e pour gĂ©nĂ©raliser au niveau communautaire des mentions prĂ©cieuses pour le rĂ©tablissement de la confiance. Par une meilleure utilisation des mentions facultatives La France a retenu deux possibilitĂ©s pour recourir Ă  des mentions facultatives dans l’étiquetage des viandes bovines le cahier des charges simple agréé par les pouvoirs publics qui ne peut concerner que des informations recueillies sur le document d’accompagnement bovin DAB ainsi que sur les opĂ©rations d’aval ; le cahier des charges de certification de conformitĂ© produit CCP pour les mentions d’étiquetage se rapportant aux modes de production modes d’élevage, alimentation, bien-ĂȘtre animal. Ce choix est apparu restrictif, en ce sens que l’usage du cahier des charges simple est forcĂ©ment limitĂ©, et parce que la CNLC ne conçoit la certification de produits que sur des critĂšres qui exercent une influence directe sur leurs qualitĂ©s substantielles, au point que les diffĂ©rences par rapport aux produits standards puissent ĂȘtre mesurĂ©es. Les options retenues par la France ne permettent donc pas de dĂ©velopper dans un cadre volontaire les informations sur un aspect saillant du mode d’élevage et d’alimentation qui serait sans incidence sur la qualitĂ© substantielle du produit mais correspondrait Ă  des attentes fortes. Le Conseil estime qu’un travail technique qui servirait de support Ă  une concertation aussi large que possible, avec au moins des reprĂ©sentants de tous les collĂšges constitutifs du CNA, devrait ĂȘtre entrepris, dans des dĂ©lais courts, pour dĂ©finir les allĂ©gations sur les modes d’élevage sans incidence sur la qualitĂ© substantielle des produits qui pourraient ĂȘtre communiquĂ©es hors SOQ et contrĂŽlĂ©es par un organisme tiers indĂ©pendant. D’ores et dĂ©jĂ , et si le cadre dĂ©terminĂ© par les autoritĂ©s françaises ne devait pas Ă©voluer, il est possible de faire un usage plus abouti d’une mention existante sur le DAB dans le cadre des cahiers des charges simples, en utilisant la possibilitĂ© de dĂ©cliner l’information sur le type racial, ce qui est apparu comme une demande forte des consommateurs. A partir du code de la race figurant sur le DAB, il est en effet possible pour des animaux de race pure, qu’ils soient ou non inscrits au livre gĂ©nĂ©alogique, de mentionner directement leur race et non plus seulement leur type racial viande » ou laitier ». Ceci existe dĂ©jĂ  dans certains cahiers des charges simples, mais compte tenu du nombre de races traditionnelles en France et de l’attachement des consommateurs Ă  cette information, une gĂ©nĂ©ralisation de cette disposition pourrait s’avĂ©rer trĂšs profitable Ă  la filiĂšre bovine. En ce qui concerne la filiĂšre avicole Les modes d’élevage des volailles, comme cela a Ă©tĂ© vu prĂ©cĂ©demment, sont trĂšs encadrĂ©s d’un point de vue rĂ©glementaire ce qui n’offre que peu de possibilitĂ©s d’initiatives pour dĂ©velopper des mentions d’information au-delĂ  des usages en vigueur. Par ailleurs, pour les volailles, le profil des tissus adipeux est fortement corrĂ©lĂ© au profil des lipides alimentaires utilisĂ©s dans la ration, ce qui peut donner dans certains cas aux productions de la filiĂšre avicole un intĂ©rĂȘt particulier en matiĂšre de nutrition humaine. MalgrĂ© le manque de souplesse du dispositif, il pourrait ĂȘtre profitable que des mentions sur l’intĂ©rĂȘt nutritionnel de certaines volailles et de leurs produits dĂ©rivĂ©s soient prĂ©cisĂ©es dans le cadre de cahiers des charges simples et conformĂ©ment aux obligations du code de la consommation en matiĂšre de publicitĂ© non trompeuse. Concevoir que le goĂ»t est un Ă©lĂ©ment moteur du marchĂ© des denrĂ©es alimentaires En ce qui concerne la filiĂšre bovine L’audition des zootechniciens a montrĂ© que deux Ă©lĂ©ments ont un impact important pour l’obtention de viandes bovines de qualitĂ©. Il s’agit d’une part, du rythme et de l’état final d’engraissement des animaux, et d’autre part de la maturation des carcasses. Importance de l’engraissement et de son rythme La consultation des zootechniciens a permis de mettre en Ă©vidence que chez les polygastriques, l’activitĂ© ruminale limite considĂ©rablement l’influence de la nature des aliments ingĂ©rĂ©s sur la qualitĂ© des viandes parce que les bactĂ©ries du rumen transforment les aliments en nutriments directement utilisables par le bovin. La ration alimentaire doit donc ĂȘtre conçue pour permettre un fonctionnement optimal du rumen. En revanche, ils ont indiquĂ© que le soin apportĂ© Ă  la finition des animaux influence incontestablement les qualitĂ©s biochimiques des muscles et, de ce fait, les qualitĂ©s sensorielles des viandes. Ils ont expliquĂ© que la dynamique revĂȘt une importance certaine. Un rythme d’engraissement progressif, qui laisse suffisamment de temps pour un dĂ©pĂŽt progressif de gras inter et intra musculaire, est bĂ©nĂ©fique pour la qualitĂ© sensorielle des viandes. Ils ont par ailleurs expliquĂ© que l’absence d’engraissement ne permet pas d’obtenir des viandes piĂ©cĂ©es de qualitĂ©. Comme pour les durĂ©es de maturation, les zootechniciens sont Ă  mĂȘme, sur la base d’un Ăąge d’abattage thĂ©orique, du sexe et du type racial de l’animal, de prĂ©ciser les rythmes et durĂ©es d’engraissement optimum. Le Conseil estime qu’un animal ayant Ă©tĂ© engraissĂ© dans les rĂšgles de l’art doit pouvoir donner Ă  l’éleveur la possibilitĂ© de valoriser la contribution qu’il aura apportĂ©e Ă  l’obtention d’une viande de bonne qualitĂ©. Des mentions du type rythme et durĂ©e d’engraissement optimisĂ©s » devraient pouvoir figurer sur l’étiquette. Les membres sont toutefois conscients que des campagnes d’information seront nĂ©cessaires pour que les consommateurs puissent tirer profit de ce type de mention et l’interprĂ©ter sans biais. Importance de la maturation des viandes Comme cela a Ă©tĂ© vu au point la phase de maturation est primordiale pour la qualitĂ© de la viande mais elle nĂ©cessite du temps. Pour les animaux jeunes, elle est plus courte que pour une vache de rĂ©forme, pour aboutir Ă  des effets Ă©quivalents. Le Conseil estime que la fixation de durĂ©es optimales de maturation en fonction du type et des caractĂ©ristiques des animaux abattus pourrait ĂȘtre demandĂ©e aux zootechniciens de sorte que l’interprofession puisse construire une concertation entre tous ses membres pour en gĂ©nĂ©raliser l’usage. Le Conseil estime en outre qu’un moyen efficace d’en obtenir une gĂ©nĂ©ralisation, seule Ă  mĂȘme d’exercer une influence objective sur la qualitĂ© de toutes les viandes bovines, est son insertion dans le guide de bonnes pratiques de la filiĂšre bovine. Les durĂ©es de maturation ne seraient ainsi plus Ă©tablies forfaitairement mais en fonction des particularitĂ©s des carcasses. En ce qui concerne la filiĂšre avicole Les Ă©conomistes ont plusieurs fois indiquĂ©, dans le cadre du CNA, que le dĂ©veloppement des SOQ, notamment du label rouge et de la CCP, avait incidemment exercĂ© une influence favorable sur le niveau qualitatif des productions standards, ce dont le consommateur ne peut que se rĂ©jouir. Cette influence favorable conduit Ă  ce que la qualitĂ© globale des viandes de volailles, en France, est actuellement nettement supĂ©rieure Ă  ce qu’elle Ă©tait, il y a une vingtaine d’annĂ©es. A la faveur des crises, les opĂ©rateurs de la filiĂšre avicole ont portĂ© le poids des segments de marchĂ© sous SOQ Ă  un niveau jamais atteint. SimultanĂ©ment, les orientations donnĂ©es par le rĂšglement communautaire et l’interprĂ©tation qui en est faite par la France, ont conduit Ă  rĂ©server un certain nombre de modes d’élevage et d’alimentation, et l’emploi des mentions correspondantes, aux seuls SOQ. Cette orientation peut rencontrer certaines limites en ce sens que, pour ĂȘtre convenablement valorisĂ©e, l’offre de produits sous SOQ et de produits standards doit coexister. Il importe donc que la possibilitĂ© entrouverte par la rĂ©glementation nationale de permettre aux produits standards d’allĂ©guer sur le mode d’alimentation soit mieux mise en Ɠuvre et que le dĂ©cret prĂ©vu Ă  cette fin soit publiĂ©. Il reste au demeurant souhaitable que les allĂ©gations sur l’alimentation et la nutrition pour des produits hors SOQ puissent s’appuyer sur un contrĂŽle par tierce partie. 4. Les recommandations du Conseil national de l’alimentation Sur la saisine des ministres en charge de l’agriculture et de la consommation, le CNA a examinĂ© la question des modalitĂ©s d’information des consommateurs sur les modes d’élevage et d’alimentation des bovins et volailles. Il appelle l’attention des pouvoirs publics sur le fait qu’au fur et Ă  mesure de sa rĂ©flexion, la nĂ©cessitĂ© d’apprĂ©hender cette question dans son contexte d’ensemble lui est apparue pour proposer des voies d’amĂ©lioration des dispositifs existants qui tiennent compte du climat créé par les crises sanitaires et des attentes les plus fortes exprimĂ©es par les consommateurs. Le Conseil, sur le constat que l’amĂ©lioration de la qualitĂ© d’ensemble des viandes bovines lui semble ĂȘtre une nĂ©cessitĂ© pour sortir d’une crise sans prĂ©cĂ©dent, estime qu’il est indispensable d’ouvrir des voies nouvelles, et de les expĂ©rimenter, dans l’objectif de redonner au plus vite une dynamique Ă  la consommation et de stimuler la demande intĂ©rieure. Le Conseil souligne l’ensemble des constatations qui prĂ©cĂšdent et formule les recommandations suivantes Pour retrouver la confiance des consommateurs 1. Le Conseil estime que la rĂ©assurance des consommateurs est indispensable dans un contexte marquĂ© par des crises sanitaires successives. Les membres considĂšrent que la confiance ne pourra se rĂ©tablir que sur la base d’informations vĂ©rifiables concernant, d’une part, la rĂ©alitĂ© des modes de production et, d’autre part, les contrĂŽles. Le Conseil considĂšre qu’il est souhaitable de ne pas associer systĂ©matiquement une information gĂ©nĂ©rale sur les modes d’élevage et les rĂ©sultats des contrĂŽles au flux de produits, donc Ă  l’étiquette. En revanche, il recommande que des campagnes d’information soient organisĂ©es dans un cadre interprofessionnel et avec une implication suffisante des autoritĂ©s sanitaires et de celles chargĂ©es du suivi de l’information des consommateurs. Par ailleurs, le Conseil a constatĂ© qu’en ce qui concerne la boucherie traditionnelle, la proximitĂ© et le dialogue entre l’artisan et ses clients contribuent Ă  rĂ©pondre aux attentes d’information sur les modes d’élevage. Il propose que des partenariats soient recherchĂ©s entre les filiĂšres viande » en l’espĂšce filiĂšres bovine et avicole et la grande distribution pour que soient installĂ©es dans le plus grand nombre possible de lieux de vente, des systĂšmes de formation des jeunes et d’information du public, comme par exemple des bornes informatives, qui montreraient des animaux en conditions d’élevage ou donneraient des renseignements sur leur rĂ©gime alimentaire. 2. Le CNA constate que l’information acheminĂ©e n’est pas uniforme en fonction des modes de distribution des denrĂ©es alimentaires. Il remarque en particulier que la restauration hors domicile RHD n’est pas concernĂ©e par le rĂšglement communautaire harmonisant l’étiquetage des viandes bovines, ce que l’interprofession essaye de compenser par un contrat de transparence intĂ©ressant mais d’application volontaire. Le Conseil estime que les pouvoirs publics devraient user de leur pouvoir rĂ©glementaire pour que, sur le principe, puissent ĂȘtre mises Ă  disposition des clients ou convives des informations sur le type, la catĂ©gorie, l’origine des animaux et Ă©ventuellement toute autre indication disponible et utile pour les consommateurs. Il resterait alors Ă  concevoir des dispositifs appropriĂ©s pour que ces gestionnaires puissent rĂ©percuter l’information aux clients ou aux convives sans attendre qu’ils en fassent la demande. Pour les achats publics, le Conseil prend acte des Ă©volutions rĂ©glementaires rĂ©centes qui aboutissent Ă  ce que les acheteurs publics puissent choisir l’offre la mieux disante » et non plus l’offre la moins disante ». Il constate toutefois qu’à ce jour le vocable offre mieux disante » n’a pas Ă©tĂ© prĂ©cisĂ© et il recommande que le groupe de travail viandes » du GPEM-DA engage sans attendre une concertation impliquant Ă©troitement les reprĂ©sentants des filiĂšres concernĂ©es. 3. Le CNA a pu constater que les besoins de rĂ©assurance des consommateurs tiennent, pour certains d’entre eux, Ă  l’absence de certitude d’une exclusion effective des farines animales des rations alimentaires, et pour d’autres Ă  la crainte que les animaux puissent consommer des OGM. D’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, le Conseil estime qu’il n’est pas souhaitable d’allĂ©guer sur la conformitĂ© d’un mode de production Ă  la rĂ©glementation, ce qui peut donner Ă  penser que des produits d’un mĂȘme marchĂ© qui n’allĂšguent pas en ce sens, contreviennent Ă  leurs obligations. Pour cette raison, le Conseil n’est pas favorable Ă  une rĂ©ponse par voie d’étiquetage en ce qui concerne le respect de l’interdiction d’utilisation des farines animales puisqu’en principe il n’entre plus de farines animales dans l’alimentation d’aucun animal terrestre. En revanche, il en va diffĂ©remment pour les OGM puisque l’alimentation des animaux peut en contenir ou non. Le Conseil est sensible aux arguments de certains Ă©leveurs de bovins allaitants qui indiquent qu’il est actuellement techniquement possible, dans des contextes locaux, de procĂ©der Ă  des substitutions entre des espĂšces vĂ©gĂ©tales potentiellement OGM et des espĂšces pour lesquelles aucun OGM n’est autorisĂ© Ă  la mise sur le marchĂ©. Le Conseil souligne en revanche que cette possibilitĂ© ne doit pas ĂȘtre Ă  l’origine d’un raisonnement global pour toutes les espĂšces animales et qu’elle n’a de sens que dans un contexte oĂč la substitution ne porte que sur une sĂ©rie trĂšs restreinte d’espĂšces vĂ©gĂ©tales. A cette condition, le CNA estime que pour les bovins Ă©levĂ©s dans ces conditions trĂšs spĂ©cifiques avec par exemple une substitution du tourteau de soja par des fĂ©veroles, des lupins ou d’autres protĂ©agineux, l’allĂ©gation animal nourri avec des espĂšces vĂ©gĂ©tales ne comprenant aucune variĂ©tĂ© OGM autorisĂ©e » n’aurait pas un caractĂšre trompeur. Ce type de mention pourrait concerner indiffĂ©remment les animaux, qu’ils soient ou non placĂ©s sous signe officiel de qualitĂ©, sur la base d’un cahier des charges simple agréé par les pouvoirs publics et contrĂŽlĂ© par un organisme tiers indĂ©pendant. Le Conseil rappelle toutefois que l’usage des allĂ©gations nĂ©gatives doit demeurer l’exception. Pour mieux prendre en compte les attentes des consommateurs 4. DĂšs lors que les questions relatives Ă  la rĂ©assurance des consommateurs ont Ă©tĂ© prises en compte, le CNA estime que la qualitĂ© objective des produits d’une filiĂšre est un argument dĂ©terminant pour que les consommateurs puissent retirer une satisfaction des produits consommĂ©s et renouveler leur acte d’achat. Il consacrera une rĂ©flexion prochaine Ă  la rĂ©ciprocitĂ© et Ă  la reconnaissance des niveaux d’exigence en ce qui concerne la qualitĂ©, notamment entre les produits nationaux et les produits importĂ©s. Le Conseil constate que les signes officiels de qualitĂ© connaissent un essor inĂ©gal dans la filiĂšre bovine Label et CCP alors mĂȘme que les modes de production traditionnels qui pourraient satisfaire aux conditions requises sont trĂšs rĂ©pandus. Il constate que d’autres filiĂšres semblent en avoir tirĂ© d’avantage partie et considĂšre que la filiĂšre bovine pourrait probablement mieux s’organiser pour amĂ©liorer leur dĂ©veloppement. Le Conseil est par ailleurs favorable Ă  la dĂ©finition d’une qualitĂ© seuil qui pourrait par exemple conduire dans la filiĂšre bovine Ă  ce qu’aucun animal non tari ou non engraissĂ© ne puisse ĂȘtre destinĂ© Ă  la vente sous forme de viande piĂ©cĂ©e, non pour des raisons sanitaires, mais pour satisfaire Ă  une qualitĂ© seuil. Le Conseil estime qu’il est de l’intĂ©rĂȘt de la filiĂšre bovine de dĂ©finir une qualitĂ© seuil, non seulement au niveau de l’interprofession, mais dans un cadre associant tous les maillons de l’amont Ă  la consommation et avec l’objectif de rehausser les niveaux d’exigences qualitatifs pour les viandes destinĂ©es Ă  une consommation sous forme piĂ©cĂ©e. Ces exigences pourraient concerner la conformation, l’état d’engraissement, le poids de carcasse d’un animal adulte rĂ©formĂ© ou tout autre critĂšre pertinent Ă  partir desquels la dĂ©finition de seuils peut conduire Ă  un socle commun de qualitĂ© reconnue. Le Conseil estime que la profession devrait prendre l’initiative d’un travail technique qui servirait de support Ă  une concertation aussi large que possible, avec au moins des reprĂ©sentants de tous les collĂšges constitutifs du CNA, et ce pour qu’une qualitĂ© seuil, nĂ©gociĂ©e et arbitrĂ©e collectivement, soit dĂ©finie dans des dĂ©lais aussi brefs que possible. Le Conseil estime en outre que les pouvoirs publics devraient ĂȘtre sensibles Ă  cette nĂ©cessitĂ© d’une qualitĂ© seuil lorsqu’ils envisagent des mesures d’assainissement du marchĂ©. 5. En ce qui concerne l’étiquetage de la viande bovine, le Conseil regrette que diverses mentions soient confondues, qu’elles aient ou non une utilitĂ© pour le consommateur au moment de l’acte d’achat. Les initiatives qui ont Ă©tĂ© portĂ©es Ă  sa connaissance et qui visent Ă  regrouper les Ă©lĂ©ments relatifs Ă  l’origine, Ă  la catĂ©gorie, au type racial et Ă©ventuellement au mode d’élevage ou d’alimentation, doivent ĂȘtre encouragĂ©es dans la mesure oĂč les consommateurs n’ont que peu de temps Ă  consacrer Ă  l’acte d’achat. Le Conseil estime que pour ĂȘtre utilisĂ©es, ces indications doivent apparaĂźtre en caractĂšres de taille suffisante et ĂȘtre parfaitement lisibles. 6. A partir du 1er janvier 2002, une information complĂšte sur l’origine des bovins comprenant le lieu de naissance et d’élevage ainsi que les sites d’abattage et de dĂ©coupe sera exigĂ©e. Mais Ă  cet horizon, l’indication du type de l’animal et de sa catĂ©gorie, imposĂ©e jusqu’ici en France et qui rĂ©pond Ă  des attentes fortes des consommateurs, ne le sera plus et relĂšvera du seul domaine volontaire. Compte tenu de l’évolution du contexte enregistrĂ©e depuis le 17 juillet 2000, date de l’adoption du rĂšglement communautaire, le CNA estime qu’une rĂ©ouverture des nĂ©gociations communautaires est souhaitable pour gĂ©nĂ©raliser, dans un cadre europĂ©en, des mentions prĂ©cieuses pour le rĂ©tablissement de la confiance, notamment des mentions relatives au type de l’animal et Ă  sa catĂ©gorie. 7. Sur la base du dispositif existant, le Conseil considĂšre qu’il est possible de faire un meilleur usage du code racial figurant sur le DAB qui aboutirait, dans le cadre d’un cahier des charges simple, Ă  dĂ©cliner plus souvent l’information sur le type racial, ce qui est apparu comme une demande forte des consommateurs. En effet, il est possible dans un grand nombre de cas de mentionner en toute lettre sur l’étiquette la race qui est codifiĂ©e sur le DAB, ce qui pourrait s’avĂ©rer trĂšs profitable Ă  la filiĂšre bovine, compte tenu du nombre de races traditionnelles en France et de l’attachement spĂ©cifique d’un grand nombre de consommateurs aux races bovines qui symbolisent le plus souvent une rĂ©gion ou une contrĂ©e. 8. D’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, le Conseil manifeste sa prĂ©fĂ©rence pour un systĂšme souple relevant strictement du domaine volontaire pour faire mention du mode d’élevage et d’alimentation des bovins. Il considĂšre qu’il n’y a pas lieu de prendre des dispositions Ă  caractĂšre obligatoire. Le CNA estime que les deux possibilitĂ©s retenues par la France pour recourir Ă  des mentions facultatives dans l’étiquetage des viandes bovines restreignent les possibilitĂ©s d’utilisation du cahier des charges simple qui ne peut principalement porter que sur des informations contenues dans le DAB. Il suggĂšre que les possibilitĂ©s de recours Ă  ce type de cahiers des charges soient facilitĂ©es de sorte que les produits hors SOQ puissent dĂ©velopper des allĂ©gations sur les modes d’élevage et d’alimentation dans le cadre d’un cahier des charges approuvĂ© par les pouvoirs publics et contrĂŽlĂ© par un organisme tiers indĂ©pendant. Les membres du Conseil estiment que, dans cet objectif, un travail technique qui servirait de support Ă  une concertation aussi large que possible, avec au moins des reprĂ©sentants de tous les collĂšges constitutifs du CNA, devrait ĂȘtre entrepris, dans des dĂ©lais courts, pour dĂ©finir les allĂ©gations sur les modes d’élevage sans incidence sur la qualitĂ© substantielle des produits qui pourraient ĂȘtre communiquĂ©es hors SOQ et contrĂŽlĂ©es par un organisme tiers indĂ©pendant cf. note 7 . Ce travail devra prendre en compte les possibilitĂ©s de confusion entre la communication sur les produits hors SOQ et ceux sous signe officiel de qualitĂ©, et proposer des stratĂ©gies pour les prĂ©venir. 9. En ce qui concerne spĂ©cifiquement la filiĂšre avicole, le CNA a pris bonne note que le profil des tissus animaux est fortement corrĂ©lĂ© au profil de la ration alimentaire et que dans certains cas, cela peut prĂ©senter un intĂ©rĂȘt particulier en alimentation humaine. S’il prend acte du manque de souplesse du dispositif rĂ©glementaire pour les volailles, le Conseil est favorable Ă  ce que des mentions, portant sur l’intĂ©rĂȘt nutritionnel de certaines volailles ou de leurs produits dĂ©rivĂ©s, soient apposĂ©es dans le cadre de cahiers des charges simples et conformĂ©ment aux obligations du code de la consommation en matiĂšre d’allĂ©gations et de publicitĂ© non trompeuse. Pour faire du goĂ»t un Ă©lĂ©ment moteur du marchĂ© des denrĂ©es alimentaires 10. Le Conseil prend acte que le soin apportĂ© Ă  la finition des bovins influence incontestablement les qualitĂ©s biochimiques du muscle et de ce fait, les qualitĂ©s sensorielles des viandes. Ce soin concerne le rythme, donc la durĂ©e, et l’état final d’engraissement. Le Conseil prend acte que l’absence d’engraissement ne permet pas d’obtenir des viandes piĂ©cĂ©es de qualitĂ© et que les zootechniciens sont Ă  mĂȘme, sur la base d’un Ăąge d’abattage thĂ©orique, du sexe et du type racial de l’animal, de prĂ©ciser les rythmes et durĂ©es d’engraissement optimum. Le Conseil estime qu’un animal ayant Ă©tĂ© engraissĂ© dans les rĂšgles de l’art doit pouvoir donner Ă  l’éleveur la possibilitĂ© de valoriser la contribution qu’il aura apportĂ©e Ă  l’obtention d’une viande de bonne qualitĂ©. Des mentions du type rythme et durĂ©e d’engraissement optimisĂ©s » devraient pouvoir figurer sur l’étiquette. Le Conseil est toutefois conscient que des campagnes d’information seront nĂ©cessaires pour que les consommateurs puissent tirer profit de ce type de mentions et l’interprĂ©ter sans biais. 11. Le Conseil prend acte que la phase de maturation des carcasses de bovins est primordiale pour la qualitĂ© de la viande. Il estime que la fixation de durĂ©es optimales de maturation en fonction du type et des caractĂ©ristiques des animaux abattus pourrait ĂȘtre demandĂ©e aux zootechniciens de sorte que l’interprofession puisse en gĂ©nĂ©raliser l’usage. Le Conseil recommande Ă  la filiĂšre bovine de l’insĂ©rer notamment dans le guide de bonnes pratiques de la filiĂšre. Les durĂ©es de maturation ne seraient ainsi plus Ă©tablies forfaitairement mais en fonction des particularitĂ©s de chaque carcasse pour en optimiser les effets. En outre, le Conseil est favorable Ă  l’apposition de mentions du type viande Ă  maturation optimale » ; maturation garantie » ; viande soigneusement maturĂ©e » ; etc., pour les opĂ©rateurs qui se seront donnĂ© pour contrainte de respecter les durĂ©es recommandĂ©es. Le CNA est conscient qu’une information gĂ©nĂ©rale est nĂ©cessaire pour expliquer au public la maturation et son influence positive sur la qualitĂ© sensorielle des viandes. 12. En ce qui concerne la filiĂšre avicole, le Conseil constate que les orientations donnĂ©es par le rĂšglement communautaire et l’interprĂ©tation qui en est faite par la France, ont conduit Ă  rĂ©server un certain nombre de modes d’élevage et d’alimentation, et l’emploi des mentions correspondantes, comme le terme fermier » aux seuls SOQ. Cette orientation peut rencontrer certaines limites, en ce sens que pour ĂȘtre convenablement valorisĂ©e, l’offre de produits sous SOQ et l’offre de produits standards doivent coexister. Le Conseil considĂšre que la possibilitĂ© entrouverte » par la rĂ©glementation nationale de permettre aux produits standards d’allĂ©guer sur le mode d’alimentation devrait ĂȘtre mieux mise en Ɠuvre et que le dĂ©cret prĂ©vu Ă  cette fin soit publiĂ©. Il souhaite que l’accĂšs Ă  la certification de conformitĂ© soit rendu plus souple et plus rapide pour la communication sur les modes d’élevage. Il reste au demeurant souhaitable que les allĂ©gations sur l’alimentation et la nutrition pour des produits hors SOQ puissent s’appuyer sur un contrĂŽle par tierce partie. A N N E X E Participants au groupe de travail du CNA sur la traçabilitĂ© des denrĂ©es alimentaires PrĂ©sidence M. Falconnet ANIA ; Mme Guillon UFCS ; RĂ©dacteurs M. Nairaud ; Mlle Suberville ; CollĂšge consommateur Mme Barcelo ORGECO ; Mme Menigot CNAFAL ; Mme Rache INDECOSA-CGT ; M. Chouleur ADEIC ; M. Rodriguez CSF ; M. du Sablon ORGECO ; CollĂšge production Mme Langhade APCA ; Mme Nicolas FNSEA ; M. Marteau FNSEA ; CollĂšge restauration Mme Sacquet SNERRS ; M. Bellisson UMIH ; M. Germain CCC ; CollĂšge transformation Mme Bricard CGAD ; Mme Castet CFCA ; Mme Hernot FIA ; Melle Peyruchaud ANIA ; M. Baldo FIA ; M. Bessemoulin CFCA ; M. Coutrel ANIA ; M. Kozlovsky CFCA ; CollĂšge distribution Mme Quentel FCD ; M. Dubern FCD ; M. Hudelist FCD ; M. Rogge FCD ; ReprĂ©sentants des administrations Mme Gatinois DPEI ; Mme Molinier DPEI ; M. Arrambourg DPEI ; PersonnalitĂ©s invitĂ©es Mme Daniel CFBCT ; Mme Dunoyer SNIA ; Mme Focque CERQUA ; Mme Magdelaine ITAVI ; Mme Taillard GENCOD-EAN France ; M. Agabriel INRA ; M. Chapelle FNB ; M. Debrincat CERQUA ; M. Juin INRA ; M. Lucbert Institut de l’Elevage ; M. Micol INRA ; M. Montecot SNIA ; M. Morand INTERBEV ; M. Orenga CIV ; M. Salomon EcoSys International ; Cet avis a Ă©tĂ© adoptĂ©, le 20 novembre 2001, Ă  l’unanimitĂ© des membres prĂ©sents ou reprĂ©sentĂ©s moins quatre abstentions Mmes Drouelle et Fillaud, MM. Allain et Laborde. Le CNA est une instance consultative indĂ©pendante. Le Conseil national de l’alimentation CNA est consultĂ© par les ministres en charge de l’agriculture, de la santĂ© et de la consommation, sur la dĂ©finition de la politique alimentaire » française. Il peut, en particulier, ĂȘtre interrogĂ© sur l’adaptation de la consommation aux besoins nutritionnels, la sĂ©curitĂ© alimentaire des consommateurs, la qualitĂ© des denrĂ©es alimentaires, l’information des consommateurs ». Il peut s’autosaisir. Le CNA reprĂ©sente toute la chaĂźne alimentaire ». Le CNA est composĂ© de 47 membres reprĂ©sentant toutes les composantes de la chaĂźne alimentaire » et de la sociĂ©tĂ© civile associations de consommateurs et d’usagers 9 membres, producteurs agricoles 9 membres, transformation et artisanat 9 membres, distribution 3 membres, restauration 6 membres, syndicats des salariĂ©s de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la distribution 5 membres, personnalitĂ©s scientifiques qualifiĂ©es 6 membres, reprĂ©sentants des ministĂšres techniques concernĂ©s et de l’AFSSA qui participent aux dĂ©bats avec voix consultative. Le CNA Ă©met des avis et recommandations. DĂšs qu’il est saisi d’une question par les pouvoirs publics ou par son prĂ©sident, le CNA, qui tient des rĂ©unions plĂ©niĂšres environ tous les deux mois, constitue un groupe de travail prĂ©sidĂ© par l’un de ses membres. Le rapporteur est un membre du CNA ou une personnalitĂ© extĂ©rieure. Le groupe, qui doit ĂȘtre composĂ© de personnes aux sensibilitĂ©s diffĂ©rentes » se rĂ©unit alors rĂ©guliĂšrement pour prĂ©parer un rapport et un projet d’avis. Ce texte, si possible longuement rĂ©flĂ©chi » et consensuel » est ensuite soumis Ă  la formation plĂ©niĂšre du CNA. NOTE S 1 Sont considĂ©rĂ©s comme signes officiels de qualitĂ© les appellations d’origine, les labels, les produits de l’agriculture biologique, les produits certifiĂ©s. 2 Les Français, la qualitĂ© et la sĂ©curitĂ© des aliments. - Une Ă©tude IPSOS pour les Ă©tats gĂ©nĂ©raux de l’alimentation, octobre 2000. Ce sondage est cependant antĂ©rieur Ă  la crise de l’ESB survenue en novembre 2000. 3 Ces donnĂ©es proviennent de l’enquĂȘte INCA enquĂȘte nationale sur les consommations individuelles communiquĂ©e par l’AFSSA en dĂ©cembre 2000. 4 EnquĂȘte CAF 2000. 5 Domaine ou cadre volontaire mĂ©canisme consistant Ă  crĂ©er une discipline professionnelle fondĂ©e sur le principe d’une adhĂ©sion volontaire Ă  un ensemble de rĂšgles communes et non sur des mesures coercitives. 6 Femelle tarie femelle pour laquelle, au terme d’une pĂ©riode de production laitiĂšre ou d’allaitement, aucune sĂ©crĂ©tion des glandes mammaires n’est plus observĂ©e. 7 Au cours des travaux du Conseil ont Ă©tĂ© notamment Ă©voquĂ©es des mentions portant sur le taux de fourrage de la ration alimentaire de l’animal, sur l’utilisation d’ensilage ou sur celle de fourrages secs. © MinistÚre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie - DGCCRF - 23 janvier 2002

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