SURLES CAMPS DE CONCENTRATION 1°)- Christophe Saulière : "Faute de chambre à gaz, si tel est bien le cas , je ne souhaite a personne d'aller crever dans les carrières de pierre de Mauthausen, les souterrains de Dora-Nordhausen , les usines de la grande bourgeoisie patronale germano-nazie (Krupp et Daimler-Benz ), ou de se faire décimer par la En1945, l'armée soviétique libérait le camp d'extermination d'Auschwitz où plus d'un million de personnes ont été exterminées. Anna Rosenberg a 14 ans quand elle sort d'Auschwitz-Birkenau. Aujourd’hui, elle raconte l’irruption de l’horreur qui a brisé son enfance paisible dans un village polonais. « J’avais 9 ans quand la guerre a éclaté. Lecamp servit aussi de lieu d'exécution de 107 résistants. Ce taux de mortalité de 40% le place «parmi les plus meurtriers du système Al’occasion de l’anniversaire des 70 ans de la libération d’Auschwitz et de la sortie de « Phoenix », le beau film de de Christian Petzold sur une rescapée des camps de concentration, voici une Campsde concentration . Fil d'Ariane. Accueil - Responsabilite - Camps de concentration Facebook Instagram YouTube. Recherche Catalogue Mon compte Ressources numériques Agenda Actualités Psychanalystes neurologue, écrivain, chef étoilé, philosophe et historiens apportent leur éclairage sur ce "réflexe" qui semble universel. 9FiW. de Jean-Claude Farcy chez Economica Collections Historiques Paru le 21/06/1999 Broché 373 pages Public motivé € Disponible - Expédié sous 21 jours ouvrés Ajouter au panier Frais de livraison Donner votre avis sur ce livre Ajouter à votre liste d'envie Quatrième de couvertureRapports administratifs des préfets et directeurs de camps, témoignages, pétitions et lettres clandestines d'internés font revivre les conditions de l'internement de 1914 à 1920, ses motivations comme les résistances et révoltes qu'il suscite. Avis des lecteurs Soyez le premier à donner votre avis Article réservé aux abonnés Bernard Antony, président de l'Institut d'action culturelle du Front national, responsable de l'université d'été du parti d'extrême droite, avait anticipé sur les questions des journalistes. Une copie de son éditorial à paraître dans le prochain numéro de son mensuel La Griffe avait été glissée dans le dossier de presse de cette rencontre toulonnaise. Le thème l'immigration. S'il s'y livre à une dénonciation des immigrationnistes » qui participent au génocide français » et mènent une guerre contre notre civilisation, contre notre peuple de France, contre le christianisme » il y précise également Non, nous ne voulons pas résoudre l'immense défi de l'immigration par des camps de concentration ». Le représentant des catholiques traditionalistes du Front souhaite probablement ainsi faire oublier le déplorable effet produit par les violentes déclarations, ce mois-ci, de Martin Peltier, le directeur de la rédaction de National Hebdo hebdomadaire proche du Front national sur la nécessité d'organiser des rafles » et de créer des camps de concentration » pour résoudre le problème des sans-papiers. J'ai bien écrit rafles et camps de concentration », précisait même M. Peltier aux journalistes de gauche », dans une note à son éditorial du numéro daté 6-12 août. Il ajoutait Vous notez l'intention pédagogique Il s'agit de rappeler que l'exploitation éhontée de la Shoah sert entre autres d'abord ? aujourd'hui à rendre impensables certains moyens indispensables d'une juste cause, la lutte contre l'invasion-immigration. » La semaine suivante, il récidivait en écrivant Notre devoir est de briser l'interdit, de dissiper l'hypnose, de libérer nos compatriotes, pour que de vains fantômes ne les empêchent plus de faire leur devoir de patriote. Cette bataille de mots est déterminante. Nous devons faire admettre aux Français qu'il y a de bonnes rafles. » Pourquoi apporter de l'eau au moulin de nos ennemis ? », demande M. Antony dans son texte à La Griffe. Pourquoi leur permettre de dire ``Voyez, ces gens-là sont bien ce que nous disons, des racistes, des nazis, des sadiques, ils prônent, encore aujourd'hui, des camps de concentration`` » ? Apparemment, M. Antony n'est pas le seul au Front national à penser que, cette fois, Martin Peltier aurait gagné à ne pas dire tout haut ce qu'il pense. Il vous reste de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés. Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Découvrir les offres multicomptes Parce qu’une autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois ordinateur, téléphone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ? Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte. Y a-t-il d’autres limites ? Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents. Vous ignorez qui est l’autre personne ? Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe. Dans Le rapport Auschiwtz », Peter Bebjak raconte l’histoire de deux juifs slovaques déportés à Auschwitz en 1942, qui ont réussi à s’évader du camp de concentration le 10 avril 1944. Alfred Wetzler Noël Czuczor et Walter Rosenberg Peter Ondrejička sur le chemin de la liberté - Photo DNA_Production Publié 26 Juillet 2022 à 14h54 Temps de lecture 2 min C’est la montée de l’extrême droite en Slovaquie et dans toute l’Europe qui a incité Peter Bebjak à revenir sur cette période tragique où les nazis bafouaient les droits de l’homme. Le Rapport Auschwitz raconte l’histoire Alfred Wetzler Noël Czuczor et Walter Rosenberg Peter Ondrejička, juifs slovaques déportés à Auschwitz en 1942, qui ont réussi à s’évader du camp de concentration le 10 avril 1944. player_gen_cmedia=19592247&cfilm= Révéler au monde Il s’agit donc de raviver nos mémoires comme l’ont fait déjà en 1993 l’Américain Steven Spielberg avec La Liste de Schindler Oscar du Meilleur fil, et plus récemment, en 2015, le Hongrois László Nemes avec Le Fils de Saul Oscar du Meilleur film étranger et Grand Prix du Festival de Cannes. Le réalisateur slovaque rappelle que les deux hommes n’ont pas fui pour sauver leur peau, mais pour révéler au monde ce qui se passait dans les camps de la mort. Et le plus dur aura été de convaincre les alliés. À noter que les héros de Peter Bebjak ne sont pas seulement ces deux évadés, mais tous ces hommes dont il filme les supplices sans fioriture. Lire aussi Cinéma. Christophe Beaugrand double un type pas sympa dans le troisième volet de Tad l’explorateur » La sélection DVD de la rédaction Goliath » et Abuela » Sortie ciné Leila et ses frères », jeu de massacre en famille Poursuivez votre lecture sur ces sujets Cinéma Cinéma Slovaquie Steven Spielberg Festival de Cannes Une victime des expérimentations nazies montre ses cicatrices lors du procès de Nuremberg, en 1946. DPA/AFP Lui seul pouvait écrire ce livre-là. Michel Cymes n'est pas seulement le présentateur du Magazine de la santé, sur France 5, et le chouchou du Zapping, sur Canal+. Il est aussi médecin et petit-fils de déportés. A ce titre, il portait cet ouvrage en lui depuis des années. Refusant l'idée préconçue que les bourreaux des camps étaient "des ratés, des praticiens pas très malins, influencés par leur environnement et l'idéologie", il s'interroge "Comment peut-on vouloir épouser un métier dont le but ultime est de sauver des vies, et donner la mort à ceux que l'on ne considère plus comme des êtres humains?" Des expériences menées de manière "désintéressée"[...] Nous sommes à la fin de 1946. Le procès de Nuremberg, qui s'est tenu de novembre 1945 à octobre 1946, vient à peine de s'achever que débute le procès des médecins, un des procès qui se sont aussi tenus à Nuremberg. La tâche des experts est loin d'être aisée ils doivent rendre la justice pour des actes que l'évidence et le sentiment font immédiatement basculer dans l'horreur, l'horreur inqualifiable et inimaginable des expérimentations sur l'être humain. [...] Les membres de la commission, puis l'auditoire, découvrent qu'à Dachau, Sigmund Rascher a fait agoniser des prisonniers dans des piscines glacées pour mener des recherches sur l'hypothermie; qu'à Buchenwald et Natzwiller les victimes ont été infectées sciemment avec du typhus, du choléra et d'autres maladies infectieuses; qu'à Ravensbrück, il s'agissait de casser les genoux des femmes pour mener des expériences sur les muscles; qu'à Auschwitz, Mengele a eu tout le loisir de donner libre cours à ses fantasmes sur la gémellité. [...] A mon souvenir se sont ajoutés le négationnisme, le révisionnisme, l'"humorisme" nauséabond, toutes les petites phrases entendues, sibyllines, prononcées de façon anodine "C'est pas bien ce qu'ils ont fait, mais ça a quand même fait avancer la médecine..." Et si c'était vrai? Impossible. Dans mon esprit cartésien scientifique, dans mon petit cerveau de médecin nourri à l'éthique, l'horreur n'aboutit pas à des avancées médicales. Je me persuadai que de tels tortionnaires étaient tous de petits médecins, rejetés par leurs pairs, ridiculisés par la faculté et qui avaient trouvé, enfin, les moyens de prouver qu'on se trompait sur eux. Offre limitée. 2 mois pour 1€ sans engagement [...] Une autre idée préconçue est que ces expériences n'aient eu aucune utilité. Il est vrai que, d'un point de vue méthodologique, elles ne sont pas "reproductibles" et que, d'un point de vue statistique, elles ne sont pas représentatives le panel est "trop" restreint. En outre, ces expériences n'apprirent rien que l'on ne sût déjà sur l'hypothermie, la mescaline, la consommation d'eau salée, l'évolution des plaies ouvertes ou le déroulement des maladies infectieuses jusqu'à la mort. Toutefois, les résultats n'ont pas tous été inexploités, à défaut d'être inexploitables. Huit des 23 médecins ou infirmières jugés au procès de Nuremberg, le 21 novembre 1946, pour des expérimentations contraire au serment d'Hippocrate sur des prisonniers de camps de / AFPTorturer l'homme pour épargner les bêtes[...] L'élément le plus intéressant, pour comprendre, est à mes yeux les arguments que les médecins ont donnés pour leur défense lors du procès. Naturellement, je ne crois pas qu'ils soient justes, mais ils témoignent de leur vérité, de l'histoire, dont ces médecins voulaient qu'elle soit crue, à commencer peut-être par eux-mêmes. Certes, il s'agissait de sauver sa peau, mais aussi peut-être de sauver son âme. Leurs arguments sont au nombre de sept le caractère obsolète du serment d'Hippocrate, l'analogie avec les expériences menées aux Etats-Unis, la responsabilité du totalitarisme hitlérien, le caractère désintéressé des chercheurs, le souhait d'améliorer le sort de l'Humanité, la limite des modèles animaux expérimentaux et l'occasion pour les détenus de se racheter pour les crimes qu'ils ont commis. [...] Certains de ces arguments inviteraient à rire s'ils n'étaient à pleurer, de rage et de dégoût. Le pire est sans doute celui concernant l'impossibilité de mener des expériences sur les animaux. Dès 1933, dans la droite ligne de la lubie végétarienne de Hitler, une loi interdit d'infliger de mauvais traitements et de la souffrance aux animaux. Ainsi, les médecins, en torturant des hommes, épargnaient des bêtes, et respectaient la loi. Ils n'étaient que des exécutants "vous, les médecins, n'êtes que les instruments", disait Himmler. En plus, ils n'agissaient pas de manière intéressée. C'est vrai, ces expériences n'ont pas rapporté un kopeck, au moins durant la guerre. Une polonaise, issue du camp de concentration nazi de Ravensbruck, au nord de Berlin, en Allemagne, témoigne par ses cicatrices des horreurs orchestrées par des médecins, alors jugé au procès de Nuremberg, le 21 novembre / AFPLes femmes, elles aussi, bons petits soldats du ReichAu procès de Nuremberg, l'infirmière Herta Oberheuser explique "Pour une femme, en Allemagne, il était pratiquement impossible d'entrer dans un service de chirurgie. Il a fallu que j'arrive au camp de concentration de Ravensbrück pour en avoir l'occasion" [...] Ses "interventions" dépassent l'entendement. A coups de marteau, les os de la jambe sont cassés. Puis les plaies sont infectées avec des staphylocoques, des streptocoques, des morceaux de bois, des éclats de verre, tout ce qui passe entre les mains de ces médecins-bourreaux. Ce sont des morceaux d'os des jambes longs de plusieurs centimètres qui sont enlevés. Le but? Tester des médicaments. [Condamnée au procès de Nuremberg à vingt ans de prison "seulement"], elle est libérée de la prison de Landsberg [Bavière, ndlr] en 1952, sa peine ayant été réduite. Le bon petit soldat du Reich reprend du service et s'installe comme pédiatre dans un modeste village du Schleswig-Holstein, Stocksee. Elle y coule des jours paisibles, pèse, mouche, conseille et vaccine jusqu'en 1956, date à laquelle elle est reconnue par d'anciennes détenues de Ravensbrück. Il faudra l'intervention du ministre de l'Intérieur de ce Land pour qu'elle soit interdite d'exercice, en août 1958. Rien n'arrête cette femme déterminée et la volonté triomphe elle va en appel et obtient la révocation de la décision le 28 avril 1961. [Elle mourra dans une maison de retraite en 1978]. Des expérimentateurs toujours à l'oeuvre après la guerre[...] Avec la science telle qu'elle a été déformée par l'idéologie du IIIe Reich, Hippocrate est descendu aux enfers au lieu de soigner, cette anti-médecine tue. Elle ne sait pas faire autrement, en voici une ultime preuve vous souvenez-vous du scandale de la thalidomide? C'était en 2008, mais l'affaire remonte aux années 1950. Aux futures mères [...], on promettait une nouvelle libération un produit miracle permettait de supprimer les nausées de début de grossesse. Le "médicament" s'appelait Contergan, ses enfants sont nés avec des malformations si monstrueuses que je préfère ne pas les citer. La paternité de ce poison revient à Richard Kuhn [l'inventeur du gaz Soman] et à l'entreprise IGFarben [qui produisit le Zyklon B]." Hyppocrate aux enfers, les médecins des camps de la mort de Michel Cymes, aux éditions Stock, 208 pages, 18,50 Stock Les plus lus OpinionsLa chronique de Vincent PonsVincent Pons, avec Boris ValléeLa chronique de Marion Van RenterghemPar Marion Van RenterghemLa chronique de Sylvain FortPar Sylvain FortLa chronique du Pr Gilles PialouxPar le Pr Gilles Pialoux Il faudrait lutter contre l'oubli, témoigner le plus possible, évoquer cette naissance dans un camp de concentration nazi, la survie dans la honte. Mais comment raconter qu'on a été "mise au monde à côté d'un monceau de cadavres ?", demande Florence Schulmann."J'aurais trop peur de ne pas être crue", explique dans son appartement parisien cette Française aux beaux yeux verts. C'est à des journalistes de l'AFP que cette commerçante à la retraite a confié l'un de ses rares témoignages sur son destin hors du derniers mois, pour marquer le 75e anniversaire de la Libération, l'AFP a recueilli la parole de trois survivants de la Seconde Guerre mondiale partageant la même histoire méconnue comme Florence Schulmann, Hana Berger Moran et Mark Olsky ont vu le jour dans l'enfer concentrationnaire et ils seront demain parmi les derniers survivants de la porte un regard différent sur sa vie. Contrairement à Florence, Hana Berger Moran l'Américaine, dont les lunettes prune mangent le visage, écume les écoles "pour justifier sa raison d'être" en responsable qualité dans une société de biotechnologies, cette douce et dynamique grand-mère habite maintenant à Orinda, en charismatique Mark Olsky à la carrure d'ancien joueur de foot américain s'étonne encore "d'avoir eu une meilleure existence que la plupart des gens" grâce aux efforts déployés par sa mère après le drame de la guerre et de sa venue au a reconstruit sa vie aux États-Unis, médecin urgentiste à la retraite, il réside près de par le calendrierIls sont nés au printemps 1945 alors que leurs mères avaient été déportées enceintes. Celles de Florence et de Mark étaient Polonaises, celle de Hana pousse son premier cri le 24 mars à Bergen Belsen et Hana le 12 avril à Freiberg, deux camps de travail distants de moins de 400 kilomètres, en ne connaîtra jamais la date exacte de sa venue au monde, entre le 18 et le 21 avril, dans un train à bestiaux roulant depuis le camp de Freiberg vers celui de Mauthausen, aujourd'hui en bébés de hasard, trois lueurs dans les cendres des six millions de Juifs victimes de la Shoah. Florence, Hana et Mark, 75 ans, posent aujourd'hui sur l'existence un regard grave et intelligent, forgé dans l'adversité totale. Ils ont vingt ans de moins que la plupart des principale raison de leur survie ? Le calendrier. Depuis l'été 1944, les troupes soviétiques avancent et libèrent un à un les camps de concentration. L'Armée rouge délivre Auschwitz fin janvier les autres camps, entre panique et désorganisation, l'encadrement nazi sait que les alliés sont proches. Beaucoup retournent leur Bergen Belsen, quand elle perd les eaux, la mère de Florence Schulmann fait preuve d'audace en réclamant un lange à une gardienne."Elle s'est dit qu'on allait lui tirer une balle dans la tête et que ce serait terminé. Mais cette femme a ouvert tranquillement son sac. Elle lui a tendu un paquet de cigarettes. Elle lui a dit qu'avec ça, elle aurait ce qu'elle voulait dans le camp."A Freiberg, "quand elles ont découvert que ma mère arrivait à terme, les gardiennes lui ont apporté une bassine remplie d'eau chaude", raconte Hana Berger Moran, perles discrètes et châle autour du cou."Je suis née sur une table, dans l'usine d'aviation où ma mère travaillait, devant tout le monde. Je ne pesais qu'un kilo et six cent grammes. Ma mère en faisait trente-cinq".Deux jours après l'accouchement, le nourrisson et sa maman sont évacués vers Mauthausen par le rail. C'est là-bas que la naissance de Hana est bord du train où elles se trouvent, les Allemands entassent au moins femmes. Une fois à destination, ils pensent pouvoir les tuer sans laisser de trace."Femmes-squelettes enceintes"Le convoi roule du 14 au 29 avril. Beaucoup de déportées accouchent pendant le voyage. Épouvanté, le chef d'une gare de transit a décrit aux historiens, qui ont archivé son témoignage, sa vision dantesque de "femmes-squelettes" employé fournit des vêtements à trois bébés qui viennent de naître durant le périple et de la nourriture à leurs mères. Parmi ces nouveaux-nés arrivés par train, il y a Mark Olsky."A Mauthausen, ma mère a déclaré que j'étais né le 20 avril, même si elle ne savait pas la date exacte de l'accouchement. C'est le jour de la naissance d'Hitler. Elle a pensé que cela attendrirait les SS", libérant Bergen Belsen, le 15 avril, et Mauthausen, le 5 mai, les Alliés découvrent effarés des bébés rachitiques, enroulés dans du papier journal, tétant des poitrines choient Florence, Hana, Mark et d'autres, ces petits symboles remuants d'une victoire sur l'horreur."J'avais honte"Les nouveaux-nés étaient sauvés mais comment allaient-ils se construire après avoir fait leurs premiers babillements dans la crasse d'un baraquement surpeuplé, auprès de parents encombrés de leurs propres traumatismes ?"Toute ma vie, nuit et jour, j'ai vécu avec la Shoah", livre Florence Schulmann, le dos vouté, en fouillant dans sa malle à souvenirs où sont consignés photos et documents décrit une enfance pesante. "A la maison, l'ambiance était mortifère, mes parents ruminaient. On me maintenait dans un cocon. Dès que je toussais, on courait chez le médecin", la déportation, son père et sa mère avaient survécu aux atrocités perpétrées dans le ghetto de Lodz en Pologne. Leur fils leur avait été arraché des bras, envoyé en chambre à gaz. Il avait trois ans."Mon enfance a été suffocante, j'avais honte. On me disait +elle a fait quoi ta mère, pour que vous surviviez ?", raconte-t-elle en jetant de temps à autre un oeil sur I24, la chaîne d'information internationale israélienne diffusée en elle rend visite à une amie de sa mère à Tel Aviv. "Cette femme a ouvert la fenêtre et a rameuté tous les habitants du quartier. Il y avait la queue sur quatre étages. On venait toucher la miraculée."Florence et Hana ressentent durement le poids de leur secret en grandissant. Mark se sent bien entouré mais garde l'impression d'être "unique au monde" avec son suppliciésUne solitude d'autant plus forte que le sujet des bébés des camps reste peu étudié par les historiens."Les recherches sont rudimentaires", commente Diana Gring, chargée de la documentation à Bergen Belsen, où environs 200 naissances sont répertoriées. Destruction des registres, disparition des corps selon elle, "on ne sait pas combien d'enfants au total sont nés dans l'ensemble des camps".Le journaliste Alwin Meyer, qui a consacré un livre aux bébés d'Auschwitz, en évoque "des milliers". Après la guerre, deux sages-femmes déportées revenues de cette apocalypse décrivent dans des ouvrages les sévices et les infanticides généralisés qu'elles tentaient - en vain le plus souvent - d' déportées tombées enceintes affirment avoir dû parapher un formulaire autorisant le troisième Reich à tuer leur enfant après la naissance, selon l'anthropologue Staci Jill Rosenthal, rare universitaire à s'être penchée sur le sait que quelques poupons dont les caractéristiques physiques correspondaient aux critères racistes aryens ont été sortis des camps et adoptés par des familles allemandes. D'autres ont servi de monnaie d'échange contre des prisonniers nazis détenus à l'Ouest ou dans des pays la plupart sont morts, certains après avoir servi aux expérimentations du médecin nazi Josef Mengele. Une rescapée a raconté au documentariste français Claude Lanzmann comment l'officier lui a bandé les seins pour voir combien de temps sa petite fille pouvait survivre sans lait. Tous les jours, il venait assister au supplice, puis à l' la vieQuand on revient de là... "Mes parents sont sortis des ténèbres totalement traumatisés, ils ne les évoquaient jamais", narre Florence père de Hana Berger Moran n'a pas survécu et, devenue veuve, sa mère retourne vivre à Bratislava. "On n'en parlait pas, c'était impossible, la Tchécoslovaquie était communiste". Dans les années 60, une fois adulte, Hana émigre en Israël, puis aux la libération des camps, Mark Olsky et sa mère restent quatre ans en Allemagne, le seul pays qui ne les ait "pas refusés", avant de s'installer, comme Hana, en Israël en 1959 puis aux mère ne voit pas non plus revenir son mari. "Elle a tout fait pour que j'aie l'enfance la plus normale possible", dépasser la douleur ? Hana Berger Moran marque une pause. "Il faut rire", dit-elle. "C'est la meilleure revanche. Je sais que ça choque parfois les gens quand je dis ça mais je m'amuse, je savoure la vie. Sinon, je me dis qu'ils ont gagné".Et pourtant, les trois survivants observent avec anxiété la montée de l'antisémitisme dans leurs pays. La détestation des Juifs progresse, selon un rapport publié en mai par le Congrès juif européen. "Je tenais la sécurité pour acquise or elle n'est plus certaine", s'inquiète Mark sondage Schoen Consulting publié en janvier révèle que 69 % des Français âgés de moins de 38 ans ignorent le nombre de Juifs tués durant la Rivlin, le président israélien veut que le monde "réfléchisse à la manière de transmettre le souvenir de l'Holocauste aux générations qui vivront sur une planète sans survivants"."Il n'y a rien de plus fort que d'entendre ces derniers expliquer eux-mêmes ce par quoi ils sont passés", selon Bernhard Mühleder, chargé des contenus pédagogiques au musée de l'oubliCombattants contre l'oubli, les anciens "bébés des camps" ont enregistré leur récit en vidéo. Même Florence Schulmann, qui a eu tant de mal à en parler à sa fille et à ses petits-enfants, s'est résolue à le faire très récemment, "pour pas que des historiens puissent contester ma version", lâche-t-elle en rangeant les clichés dans sa une visite effectuée il y a quelques années à Bergen Belsen, on lui a remis son acte de naissance établi par les autorités allemandes du camp, "un cadeau inestimable" à ses robe minuscule, cousue pour Hana dans les premiers jours de sa vie par des co-détenues de sa mère avec des lambeaux de chiffons est exposée au mémorial de Mauthausen. Cette pièce touche particulièrement les groupes de collégiens en visite Berger Moran et Mark Olsky ne seront pas en Autriche, comme ils l'avaient prévu, pour participer le 10 mai à la cérémonie commémorant les 75 ans de la libération du camp de la première fois depuis 1946, le rendez-vous annuel n'aura pas lieu, à cause de la pandémie de coronavirus. Il sera remplacé par une cérémonie virtuelle, comme un signe que les temps changent. Les enfants et les petits-enfants de Florence, Mark et Hana - interviewés avant la crise sanitaire - se préparent à prendre le relais."Bientôt, il n'y aura plus aucun d'entre nous sur terre donc on a plutôt intérêt à bien faire passer le message", souffle 113131 - Paris/New York France AFP - © 2020 AFP

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